LE CAUCHEMAR DE DARWYN de Hubert Sauper ***
La perche du Nil poisson soi-disant goûteux a été introduite par inadvertance dans le Lac Victoria en Tanzanie dans les années 60. Les serial-killer qui avait gros appétit a dévoré sans exception toutes les espèces animales présentes dans le lac provoquant ce qui est et sera une catastrophe écologique. Des officiels réunis pour envisager des solutions regrettent : « ce n’est pas bien de ne montrer que le mauvais côté des choses, il faut aussi montrer le côté positif… ». Le positif, cherchons-le.
Ce poisson, très prisé en Europe fait depuis, l’objet d’un commerce qui en a enrichi… quelques-uns. Un ou deux cargos décollent chaque jour emportant avec lui environ 50 tonnes de poissons. Ce qui, au départ ne semblait être qu’une enquête sur un commerce et les risques écologique dans la « région » s’est avéré rapidement beaucoup plus édifiant. Il se trouve que la Tanzanie crève de faim, une véritable famine sévit. Des tonnes de poissons expédiés en Europe, il ne reste que les carcasses pourries (la tête et les arêtes) sur lesquelles grouillent les asticots. Des squelettes en décomposition des poissons émane de l’ammoniaque qui provoque des maladies. Ces restes sont distribués à même le sol à la population comme base de leur nourriture dans des espèces de camions poubelles…
Les hommes pêchent le poisson, les femmes réduites à la prostitution s’offrent pour 10 dollars la nuit aux pilotes russes et australiens, des brutes alcooliques qui n’hésitent pas à les battre ou accessoirement à les tuer. Le sida fait des ravages : environ 10 à 15 personnes meurent chaque mois, sans avoir eu accès à aucun traitement. Les religieux (…) en profitent pour asséner leur couplet : « se prostituer c’est pas bien, mais porter un préservatif, c’est un péché… » (no comment, je préfère ça va m'énerver).
Les enfants sont complètement livrés à eux-mêmes, abandonnés. Ils dorment en groupes par terre dans les rues : une cabane en carton serait un luxe. Les jeunes filles se glissent dans les groupes de garçons les plus jeunes car si elles s’approchent trop des ados, elles risquent de se faire violer. Quant aux jeunes garçons, ils utilisent les restes des emballages en plastique des poissons, les font fondre et se fabriquent une colle qu’ils sniffent le soir. Grâce à cela, ils s’endorment rapidement et s’ils se font tabasser ou violer pendant la nuit.. ils ne sentent rien !
Devant ce constat, le réalisateur s’est posé la question de savoir ce que pouvaient bien apporter les avions en provenance de l’Occident. Des médicaments, de la nourriture ??? Des armes…