PALINDROMES
de Todd Solondz ***
Voilà un film « ovni », complexe et déroutant. Aviva ou Aviva en verlan palindromique… petite fille de 12 ans souhaite un enfant et se le fait faire en douce, rapidement. Ses parents la font avorter. Aviva ne supporte pas et fugue. De là, des rencontres et des transformations. Aviva est interprétée par 8 personnages différents, tantôt blanche, tantôt noire, tantôt jeune, tantôt plus âgée, obèse ou pas. Jamais on n’y perd son latin, c’est fluide et passionnant.
C’est un hymne à la différence, à l’acceptation de soi et des autres, à la tolérance, au destin inscrit en nous quoiqu’on y fasse.
On croise des pédophiles, une famille favorable à l’avortement, une autre qui fait justice en dégommant tous les médecins avorteurs, la chorale (excellente) la plus inimaginable possible, des bigots, des enfants abandonnés…
J’ai pensé à « Un ange à ma table » de Jane Campion mais Aviva est plutôt un ange en enfer.
Dans ce beau film malade, triste et terrible, tout le monde chuchote. J’ai adoré.