La doublure de Francis Véber *
Si l'on passe outre l'invraisemblable propos de départ, on peut passer un bon moment et rire parfois franchement, sourire aussi. Un top model (l'interminable Alice Taglioni) est contrainte de vivre avec et chez un prolo pour sauver son amant d'un divorce qui le ruinerait puisque c'est sa femme qui détient 60% de l'entreprise... L'appart est petit, minable et bordélique car, c'est bien connu, le prolo n'a aucun sens de l'ordre et de la déco.
Le prolo c'est l'adorable Gad Elmaleh alias François Pignon, qui pour l'occasion s'est fait la tête du premier de la classe : cheveux plaqués, raie sur le côté, chemise blanche. Comme tous les François Pignon, il est gentil, naïf, rêveur, intelligent... bref adorable comme Gad Elmaleh. Ce rôle rend Gad Elmaleh particulièrement introverti : c'est surprenant mais pas désagréable.
Concernant le film : c'est une mécanique bien huilée avec des dialogues ciselés et percutants, c'est beaucoup beaucoup moins vulgaire que "Les Bronzés", beaucoup beaucoup plus drôle que "Fauteuils d'orchestres" qui se prétendait une comédie, donc, même si c'est dans la catégorie que je nomme "sitôt vu, sitôt oublié", cela n'a rien d'indigne.
J'avoue quand même avoir eu un gros gros faible pour l'acteur Patrick Mile dans un rôle très secondaire de beauf, dragueur, sûr de lui et du pouvoir magique de sa profession : vendeur de portables aux sonneries improbables (La chevauchée des Walkyries, la Marseillaise...) ! Ce genre de personnes, ce genre de sonneries : ça n'existe pas... N'est-ce pas ???
En règle générale, le casting est assez réjouissant : Daniel Auteuil est fiélleux, haineux et lâche, Richard Berry est servile et obséquieux avec jubilation, Christin Scott Thomas est une grande bourgeoise maniérée sans état d'âme...
Bref, tout ce petit monde est assez caricatural, les méchants très méchants, les gentils très gentils mais comme ce sont les gentils qui gagnent, il n'y a rien à redire.