Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sophie Scholl les derniers jours de Marc Rothemund****

Sophie Scholl, 22 ans, étudiante, vit à Munich avec son frère et en 1943, ils sont à la tête d’une organisation pacifique et résistante « La rose blanche ». Ils rédigent et distribuent des tracts, de plus en plus souvent, de plus en plus nombreux dans lesquels ils dénoncent avec les mots la « politique » d’Hitler et le national socialisme. Ils essaient de mobiliser la jeunesse en leur ouvrant les yeux sur les idées rances du nazisme, sur la guerre dévastatrice menée à travers l’Europe, sur le racisme et l’antisémitisme du régime… Le concierge zélé de l’université la surprend en train de jeter des tracts et aussitôt elle et son frère sont arrêtés.

L’interrogatoire de trois jours qui s’ensuit se transforme rapidement en un véritable duel psychologique où la jeune fille parvient dans une scène magistrale à couper le souffle, à faire vaciller toutes les idées, les « valeurs » de son futur bourreau (très intense et déconcertant Gerald Alexander Held) qui semble fasciné, conquis puis admiratif. Dans la plupart des films, il y a LA grande scène, celle-ci emporte tout.

Ce film est porté tout entier par une actrice sidérante Julia Jentsch (déjà vue dans « The Edukators » et « La chute »). Sa puissance, son intensité, son beau visage volontaire et obstiné, son calme et sa détermination font de Sophie Scholl une véritable héroïne de roman. Mais Sophie Scholl a réellement existé, hélas, car son destin est foudroyant. Face à ses juges lors d’une parodie de justice, elle est parfaite, imperturbable (à aucun moment, elle ne versera la moindre larme devant ses tortionnaires), ne reniant aucun de ses idéaux, ne trahissant personne, prédisant la fin de l’Allemagne nazie, elle en impose… alors que le juge éructe et vomit ses insultes. Il hurle et s’agite, elle est calme et résolue, étonnamment sereine.

Ce film intense, dérangeant et bouleversant est traité sans pathos. Bravo.

Les commentaires sont fermés.