The Secret Life of Words de Isabel Coixet***
A une époque pas si lointaine, je jugeais les films en fonction du nombre de litres de larmes versées ! La méthode vaut ce qu’elle vaut et le cœur d’artichaut de la cinéphile a beaucoup saigné par périodes. S’aventurer dans une salle où est projeté « The secret life of words » sans kleenex, ce qui fut mon cas, est une entreprise qui relève de la haute voltige.
Travaillez sans filet si vous le souhaitez mais je vous aurai prévenus.
Un homme, Josef (Tim Robbins : waouh !) est victime d’un accident sur une plate-forme pétrolière. Gravement brûlé et intransportable, une infirmière est envoyée sur place. L’infirmière, Hannah (Sarah Polley : douce et délicate) compétente mais mystérieuse semble cacher un lourd secret. Elle est sourde et pour s’isoler encore davantage, elle débranche parfois son appareil. Josef a été rendu aveugle provisoirement suite à son accident. Entre l’homme blessé, quelque peu humilié d’être dépendant pour les actes quotidiens les plus intimes et la jeune femme silencieuse se crée un lien étrange. Il parle, s’essaie à l’humour, pose des questions, se dévoile, se confie… Elle reste muette.
Jusqu’au jour où, sans doute poussée par l’imminence de leur séparation, elle se met à déverser des flots de paroles ininterrompus, elle est intarissable et révèle dans les moindres détails son terrible secret que seuls viendront troubler les sanglots de Josef…
C’est grandiose et bouleversant avec en point de mire l’horreur, l’amour et la compassion. Alors pour ce genre de mélo : je dis oui à 200 %.
Ajoutons à cela une BO chavirante avec entre autres Paolo Conte, Tom Waits et Antony (l’ange des anges) et deux acteurs renversants, vulnérables et attachants, et vive le cinéma.