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Les filles du Botaniste de Dai Sijie**


Se sentir bien dans les bras d’une personne du même sexe est dangereux et mortel et même si An et Mi Ling trouvent un temps leur Brokeback Mountain dans une espèce d’Eden asphyxiant et vénéneux, il ne fait pas bon enfreindre les codes de la Chine post Mao et Révolution Culturelle.
Min Li, jeune orpheline de 20 ans, part faire un stage chez un maître botaniste glacial et autoritaire qui règne sur son jardin et sa fille An de façon despotique. La proximité et la complicité des deux jeunes filles se transforment vite en un sentiment sensuel et passionné qui rend leur séparation inconcevable. Pour ne jamais être séparée elle mette au point un stratagème plutôt risqué qui se révèlera redoutable.
Alors pourquoi, malgré la beauté et la conviction incontestables des deux actrices, malgré la singularité du jardin et des plantes qui la composent (phalliques ou toxiques entre autres), malgré la brutalité des hommes (mari violeur, père tyrannique) qui contraste avec la douceur des deux filles reste t’on parfois (pas toujours) un peu à l’écart de l’histoire ???
Le décor, l’environnement sont à couper le souffle et donne l’envie de plier armes et bagages illico pour aller visiter ces endroits à tomber par terre, et pourtant la cinéphile n’est pas prompte à s’ébaubir aisément devant la faune et la flore au cinéma (trouvant qu’il y a déjà suffisamment de boulot avec l’espèce humaine). Mais les ébats amoureux des deux jeunes filles sont filmés de façon un peu banale (proche de la niaiserie chichiteuse de David Hamilton… les anciens se souviendront) : chaque mouvement l’une vers l’autre semble ralenti (il doit y avoir d’autres façons de montrer la délicatesse et la douceur) et baigner dans une vapeur blanchâtre. Il faut ajouter à cela une musique d’ascenseur vraiment hideuse qui vient appuyer lourdement certaines scènes alors que la musique traditionnelle recèle de véritables trésors et que la Chine ne doit pas manquer de compositeurs. Je tiens donc particulièrement à citer Eric Lévy qui plombe le film lamentablement et honteusement.
En résumé, c’est un film « entre deux », parfois superbe et passionnant, parfois insipide… et ça m’embête de dire ça tant j’avais aimé « Balzac et la petite tailleuse chinoise », une splendeur.

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