INLAND EMPIRE
de David Lynch ?????
Et si trop de mystère tuait le mystère ?
Une fille triste en Pologne regarde un feuilleton télé dont les héros sont des lapins géants : un lapin fait du repassage, un autre cause et le troisième répond au téléphone quand le téléphone sonne. La fille pleure, pourtant c’est drôle, il y a même les rires ajoutés du public comme aux meilleures heures de « Benny Hill » (il y en aura pendant tout le film car David Lynch est un comique). Une autre fille (Laura Dern) à Hollywood Californie reçoit la visite d’une femme inquiétante qui lui dit qu’elle va obtenir le rôle qu’elle attend mais que ce sera pas du gâteau. Laura a peur : elle plisse le front et tord la bouche vers le bas. Le tournage du film commence… Aleluyah, c’est Jérémie Irons le metteur en scène et il est souriant mais il ne sera là que pendant un petit quart d’heure.
David Lynch est un génie : il filme en numérique ; c’est bien la preuve qu’il est en avance sur son temps et le cinéma de demain qui arrive à grands pas. Il dit « avec la caméra numérique, vous êtes léger, mobile… ». Du coup il filme en gros gros plans les visages. On voit les pores de la peau. Dans « Climat », c’était magnifique. Ici c’est moche de voir que les actrices ont des boutons… sauf Laura Dern qui est maquillée, mais pas les autres. De ce fait, Julia Ormond, vieille et moche se balade avec un tourne vis et le plante régulièrement dans le ventre des filles qu’elle croise. On ne devrait jamais laisser un tournevis traîner dans les films de David Lynch. Quand Laura se prend un coup de tournevis dans le ventre : ça la fait vomir des geysers de sang sur Hollywood Boulevard sur l’étoile de Dorothy Malone… Qu’est-ce qu’elle lui a fait Dorothy Malone ? C’est Julia Ormond qui la plante ! Laura se relève, c’est normal on est au cinéma. Mais parfois elle court au loin et elle s’approche si près de la caméra en hurlant avec sa bouche toute déformée qu’elle m’a vraiment foutu les chocottes. Justin Theroux est très beau mais il ne retire jamais son tee-shirt alors on ne voit pas vraiment à quel point il est beau. David Lynch préfère déshabiller les filles. C’est vrai. Parfois, une fille soulève son tee-shirt et reste face caméra pour montrer qu’elle a de beaux et gros seins. Les autres filles lui disent « waouh ! ils sont beaux tes seins !!! ». Et comme David Lynch aime voir des filles qui s’embrassent, parfois les filles s’embrassent. Les filles s’aiment dans les films de David Lynch… sauf Julia Ormond, mais c’est normal aussi, vous feriez quoi si Laura Dern débarquait chez vous, hirsute, en gueulant comme un veau à votre Paulot : « I love you Paulot ? Do you love me ? ». En Pologne, un type sort d’une maison et dit : « y’a plus de papier aux toilettes ». C’est rassurant de se dire que même dans un film de David Lynch, il y a ce genre de problèmes, ça le rend humain. Laura franchit des portes, il faut bien lire tous les niveaux de conscience et les différents rôles qu’elle explore quand même ! Vous faites exprès de ne pas comprendre ou bien ? Parfois, souvent, c’est écrit Axxon… mais ne vous inquiétez pas on ne saura jamais pourquoi. Mais le numéro 47 revient souvent aussi et à un moment Laura s’arrête devant une porte (ah oui, j’oubliais ya plein de couloirs aussi !) qui porte le numéro 47. Aaaaah ! qu’on se dit et paf… j’avais tout bon, c’est pile poil la porte de la maison des lapins ! Par contre, ya vraiment un truc qui fend le cœur, c’est Harry Dean Stanton qui fait la manche pendant tout le film. Ce type là a fait Paris-Texas à pieds et il est toujours sans le sou. D’ailleurs, au générique j’ai lu Nastassia Kinski… mais je ne l’ai pas vue dans le film. Je suppose qu’elle ne devait pas être maquillée ou qu’elle portait une perruque rose : je ne l’ai pas reconnue.
J’ai lu ceci à propos d’Inland Empire : « en l’absence de script, chaque scène était écrite au jour le jour. Je rédigeais une scène et Laura et moi la tournions ». Si vous voulez des explications, écrivez directement à David, moi j’ai fait tout ce que j’ai pu.
J'adore la critique de Didier Peron : "C'est ainsi que, de l'extase à la décomposition, au terme d'un supplice figuratif particulièrement secouant, une joie sans nom se libère et que le film enfonce dans nos têtes en feu la pointe effilée d'une nouvelle lucidité". Wah ! la classe... mais on sent bien que c'est pas le gars à qui il faut confier un tournevis... David dit : "Il y a une logique dans chacun de mes films, mais l'important, c'est votre logique à vous". Moi, en sortant du dortoir... euh, pardon de la salle, je me suis sentie comme un cobbaye dans un laboratoire ; ça te va comme logique ça David ???
Pendant tout le générique, toutes les filles du film se mettent à chanter et à danser (sauf Laura qui les regarde en penchant la tête d’un air de dire « amusez-vous les filles ! ») un truc de ouf qui met une ambiance du feu de dieu, et là normalement, en temps normal je veux dire, je me serais levée et je serais allée faire la farandole avec elles, mettre mes deux pieds en canard pour faire redémarrer la chenille… mais je sais pas pourquoi, à ce moment là j’avais plus envie de danser ! Je me suis juste souvenue d’une splendeur qui se terminait par un mot :
Silenzio !
Ici, Le mot, c’est :
Sweet...
David est un sacré farceur !
Commentaires
mouais... sous couvert de génie des fois il ne se foutrait pas un peu de notre gueule de David ???
PS : ta critique m'a au moins fait sourire... je ne pense pas que le film en fera autant
Je l'ai vu hier soir... et j'ai bien dormi lololol
Nico : oh la doucement, je ne critique rien. Veux pas d'ennui avec les porteurs de tournevis moi !!!
Doc : ah oui, moi j'ai lutté et tenu bon. Mais tu le trouves bien mon texte ??? ça résume bien ou pas ? :-)
Est-ce que sous prétexte que c'est incompréhensible et que c'est David Lynch et donc psychanalytique (parce que, attention, il adore les symboles le DAvid!) on doit forcément être béat d'admiration (j'ai fait ma réserve de tournevis avant de poser ma question!). Je gage que la critique est mieux que le film (une comédie qui s'ignore en fait!). Tiens je préfère aller relire "la splendeur" en question. Au moins, là aussi, on se marre...
rien compris...mais je regarderai quand même :)
j'en peux plus, pitié, j'agite le drapeau blanc tout de suite, mais STOP !
j'ai mal au bide, j'en peux plus de rire, j'ai le mascara au fond des paupières, et super mal aux abdos que j'ai pas !
my gode ! j'aime Lynch et je me ferais mon opinion dans la salle, mais la façon dont t'en parles, c'est troppo, muchas gracias !
p'tain ce que ça fait du bien d'se poiler…
bon, et pour ces histoires de tournevis, te fais pas prendre entre le marteau et l'enclume et surtout, te laisse pas déboulonner.
le cinoche, faut y croire dur comme fer.
[gros plan, caméra à l'épaule - robe et chaussures gris Pologne glam' 60's, kangourou nain cul-de-jatte assorti- bouche peinturlurée tordue par un rictus énigmatico-maniaco-dépressif : "ouhouhahouhahouhahahaha !"]
Sandra M. : quoi psychanalytique ? A ce niveau du niveau c'est psychiatrique ! Tu crois que le symbole du tournevis est sexuel, c'est ça ???
Et quoi "relire" silenzio ??? Silenzio s'écoute ou se regarde mais ne se relit pas !
Moon : comment ça rien compris ??? Tu pourrais être polie quand même : c'est ma plus longue note (excepté ma lettre à Clint... mais il s'en fout !), j'y ai mis toute mon âme !Sinon, oui, vas y et raconte-moi !
Aglaaaïe : tu es mon meilleur public ! Ton "entre-crochet" prouve que tu as saisi toute la substantifique : c'est EXACTEMENT ça... Sauf une chose ! Une maniaco-dépressive ??? Où ça ? (......... interruption momentanée pour te laisser le temps de répondre DTC... Voilà, ça, c'est fait).Pas Laura Dern quand même. Je t'assure que maniaco elle n'est pas et que de périodes d'euphorie il n'y a point !
oh bah, c'est un peu pour ça qu'on l'aime le Lynch.
pour ses plans9 from outer brain, pour ses images zarb et symboliques capillo-tractées [mon préféré reste quand même Eraserhead, le moins "caricatural" du "style" Lynch].
un truc qui m'avait fait mourir de rire, dans "ça tourne à Manhattan" avec steve Buscemi : la scène dans laquelle il tient à faire jouer un nain tenant une pomme, tournant autour de l'actrice et riant d'un air diabolique.
le gars s'arrête et dit qu'il trouve la mise en scène débile, et qu'il en a ras-le-bol qu'on fasse toujours intervenir des nains pour introduire la notion onirico-chelou dans des films.
j'ai tout de suite pensé aux scènes "red room" de Twin Peaks…
rhâââ c'te poilade !
et va pour un DTC anti-maniaco-dépressif-kiyapa !
besos del jueves, mi Scualita.
[réservé aux parigots, sorry, mais z'avez qu'à pas être des bouseux de province aussi, quelle idée…]
"the Air is on Fire", l'expo de Lynch à la fondation Cartier à été inaugurée hier soir.
à découvrir : ses peintures, photographies, dessins, films expérimentaux, installations et créations sonores pour voyager dans ses fantasmes.
courez-y !
Mon préféré reste "Mullholand drive"...
Chercher le symbole je veux bien mais quand y'a plus rien à gratter et que t'attaques l'os, il faut bien reconnaître que cette descente labyrinthique dans les abysses infinitésimales du néant , quand tu as dépassé l'exploration d'un supplice figuratif pour te réfugier dans une lucidité vertigineuse, quand tu plonges, captive, dans des fulgurances poétiques (aaaaah ! amenez-moi un pouète... ou son père... que je le refasse !!) et doloristes, quand tu as dépassé le stade angoissant du saut dans l'inconnu pour te réfugier, victime consentante, dans la richesse envoûtante d'une oeuvre ultime, non pas testamentaire mais bien hallucinatoire, anxyogène et pathologique, quand tu sombres dans l'expérimentation des vertiges d'une écriture automatique, abconse et frustrante...
il faut te rendre à l'évidence, ce film est :
con et chiant !
P.S. : los besitos del jueves son los mejores
Monsieur le fonctionnaire
a touché la pourpre de mon passeport
Il le touche comme une bombe,
il le touche comme un hérisson,
comme un rasoir à deux tranchants,
il le touche comme un serpent à sonnettes,
à vingt dards, à deux mètres de longueur et plus.
Complice a cligné le regard du porteur,
qui est prét à porter vos bagages pour rien.
Le gendarme contemple le flic,
le flic le gendarme.
Avec quelle volupté la caste policière
m’aurait fouetté, crucifié,
parce que j’ai dans mes mains,
porteur de faucille,
porteur de marteau,
le passeport soviétique.
Je dévorerais la bureaucratie comme un loup,
je n’ai pas le respect des mandats,
et j’envoie à tous les diables paître
tous les « papiers », mais celui-là...
Je tirerai de mes poches profondes
l’attestation d’un vaste viatique.
Lisez bien, enviez
je suis
un citoyen
de l’Union Soviétique.
[ben quoi ? tu voulais un poète-poète, non ? pfff… jamais contente.
et arrête de lire Oui-Oui sur le divan avant d'aller au cinoche, t'embrouilles tout après !]
ça se confirme, la pouèterie me fiat iéch !
Bel effort quand même Vlad !
Coucou Pascale,
C'est vrai, ton article est très très drôle. Et c'est ton ressenti, alors je n'ai évidemment rien à redire à ça.
Le film pour moi est ailleurs. Et à la fin, c'était effectivement un très grand moment de joie pour moi.
Et pas parce que c'était la fin ;-)