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Mon fils à moi de Martial Fougeron **

 

Un pavillon bourgeois de province, un couple, deux enfants… Tout semble être calme et paisible, sans histoire mais le film commence alors qu’une ambulance est garée devant la maison. En un long flash-back, nous allons découvrir quel drame s’est joué ici. Le père est prof d’université, la mère « femme au foyer », l’aînée en fac va bientôt prendre une chambre en ville et le fils, Julien 12 ans, entre le collège, son piano, sa grand-mère et son amie Alice… doit faire face à sa mère envahissante qui l’aime et le déteste au-delà de toute mesure.

Ce premier film sec, dense et brutal nous parle de l’enfance maltraitée ou comment un amour excessif peut devenir destructeur. Les violences physiques succèdent aux violences psychologiques et l’on est horrifié d’assister à cette entreprise de dévastation d’un enfant. La grand-mère aimante ne parvient pas à canaliser la folie naissante de sa propre fille. On n’aura pas d’explication sur la descente progressive de cette femme vers la démence… juste une piste lorsque la grand-mère lui crie à travers une porte qui ne s’ouvrira pas : « tu as toujours été folle ma pauvre fille ! ». La grande sœur, inquiète essaie d’alerter le père : « Julien pleure encore dans sa chambreil va pas bien ». Mais le père, absent, distrait, inapte est plus préoccupé par son travail et la tendresse que sa femme ne lui porte plus que par son enfant : « c’est un ado, c’est dur pour tout le monde à cet âge là ».

Voir cet enfant prostré, recroquevillé, pleurer dans un coin de chambre ou sous un lavabo est un crève-cœur. On dirait qu’il cherche à disparaître et en même temps il fait tout pour continuer à plaire à cette mère qu’il aime. Elle lui jettera à la figure les chocolats qu’il lui offre, s’évanouira presque lorsqu’elle s’aperçoit qu’il se rase. Elle refuse de le voir grandir, qu’il lui échappe. Elle l’aime et n’a aucune conscience de ses débordements nocifs et castrateurs. C’est sombre et violent, et la maison, la chambre de plus en plus dépouillée de cet enfant deviennent les témoins d’un huis clos étouffant.

Nathalie Baye, à la fois vampire, autoritaire, cruelle et vulnérable est époustouflante d’ambiguïté dans ce rôle où elle joue, sur le fil du rasoir, la folie naissante et un amour disproportionné et interdit... Le jeune Julien, incarné par Victor Sévaux dont c’est le premier rôle, hyper sensible, hyper touchant est remarquable.

 

Commentaires

  • C'est pas toi et Maxou là ?

  • Oui c'est bien nous ! Tu as reconnu son regard subjugué !!!

  • aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarf
    Ha nan mais ça suffit comme ça là !!
    Y'a TROP de trucs biens en ce moment >

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