La Cité Interdite de Zhang Yimou ?????
Au Xème siècle pendant la Dynastie Tang : la reine découvre que le roi son époux l’empoisonne à petits feux. Avec l’aide ou pas de son fils, elle va chercher à se venger, ou mieux à renverser le despote.
Je l’avoue j’ai failli « partir avant la fin du monologue shakespearien » de cet opéra kitsch qui pèse trois mille tonnes et autant de millions de yuans sans doute. Tous ces rouge et or clinquant seraient supportables pour l’œil humain s’il ne s’y ajoutait des rose et mauve fluos du plus mauvais goût qui finissent par donner la nausée. Je ne sais plus qui disait : l’opéra c’est une reine qu’a des malheurs… et bien elle en a des malheurs cette reine. Son mari ne l’aime pas, il lui fait avaler de force et en grande pompe une dose de poison toutes les deux heures, son fils est parti loin mais il revient, elle est amoureuse du fils que son mari a eu d’un précédent mariage, et pour couronner le tout, parfois elle a du mal à mettre ses bigoudis. Tout ça l’énerve, elle tremble, s’agite, transpire en faisant du canevas (elle a quand même 10 000 foulards à broder de chrysanthèmes pour demain)… parfois des larmes jaillissent, de vrais geysers !
Nous sommes chez les Médicis, les Borgia, la Reine, c’est Margot et entre conspirations, complots, incestes, manipulations et meurtres, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère les Tang, pas le temps de s’ennuyer… mais Zhang Yimou nous enferme dans une Cité Interdite de pacotille à vous rendre claustrophobe et on est tout étonné de se fiche comme d’une guigne de tout ce qui leur arrive. Soudain, ça s’excite et des hommes chauve-souris envahissent l’écran. C’est la plus belle scène : elle dure 2 minutes 12. Ces hommes noirs sont des espèces de grands coupe-coupe géants. Ça tranche, ça coupe, ça élimine, ça gicle partout, youpih de l’action ! ça dégomme à tout va mais tant pis au bout de deux heures, on a vraiment besoin d’air. Tout ce foutoir luxueux se termine par un combat géant et incompréhensible avec effets visuels très très spéciaux et très visibles à l’œil nu où la secte des poignards volants s’empoigne avec les furieux aux chrysanthèmes sur un très joli parterre de fleurs comme il se doit. On devrait toujours livrer bataille sur des champs de fleurs, c’est beaucoup moins violent et les rivières de sang finissent toujours par s’accorder avec le jaune des chrysanthèmes. Un vrai carnage, youplaboum et les quelques survivants se feront terminer à la machette. En un quart d’heure une armée de nettoyeurs balaieront tout ça et on pourra manger tranquille.
Luxe et profusion ne sont donc pas synonymes de qualité. Cerise sur le clafoutis : GONG LI !!! Que lui est-il arrivé ? Je pense qu’elle peut définitivement (ses trois derniers films à l’appui) postuler au titre de plus mauvaise actrice de tous les temps… Cela dit, elle place la barre très très haut ! Son visage devenu inexpressif est figé en une seule expression : le mépris. Elle tremble beaucoup et au bout du 25ème gros plan sur son visage en sueur, on frôle l’overdose !
En voyant ce film, je me demande ce qu’est aussi devenu le Zhang Yimou qui m’avait bouleversée, subjuguée avec « Le sorgho rouge », « Epouses et concubines », « Qiu Ju une femme chinoise » et surtout « Vivre ».
Commentaires
Un personnage marche dans un couloir avec à sa suite une horde de loufiats.
Ce personnage est sorti de sa chambre et se rend dans la chambre d'un autre personnage.
Le couloir est éclairé par des lampes roses mauves encastrées dans les décors (ils sont forts les chinois, au Xème siècle ils n'avaient même pas des bougies mais des éclairages électriques indirects encastrés dans les décors).
Une voix annonce à la cantonnade "LE PRINCE MACHIN" "LA REINE" "LE ROI". Ca doit être pour éviter que deux processions se croisent dans le couloir.
La reine fait de la broderie.
La reine prend un médicamment.
Vous venez de lire la moitié du scénario. L'autre moitié il faudra aller la voir au cinéma si le coeur vous en dit.
Et pis oublie pas : Gong Li tu la secoues deux fois, elle ressemble à un épouvantail ! On a bien ri quand même !
en somme il ne manque que Colin Farrell dans ce film ??? :-)))
Comment ça taille :-x...
Moi visuellement j'ai adoré...ma rétine aussi... Après c'est clair que scénaristiquement ça ne vole pas très haut en complexité.
Nico : il aurait parfaitement sa place pour dérider la Gong...
Osmany : ben justement scénaristiquement y'avait tous les ingrédients pour que ça explose dans tous les sens : tragédie, émotions, suspens et au final il ne se passe rien.
J'ai quand même trouvé un truc à sauver... enfin plus qu'un truc... L'acteur Chow Yun Fat est vraiment très très bien ! Et puis la scène d'ouverture est admirable avec la préparation des femmes qui se préparent en rythme pour le retour des guerriers. Il y a une vraie tension et pschit plus rien !
Quant à la débauche de couleurs, non vraiment au bout d'une heure, j'en pouvais plus !
Je rejoins l'avis d'Osmany. C'est beau mais c'est creux. Je m'explique
C'est beau parce que les décors sont plutôt jolis. C'est sûr, ça pète de partout et le passage du film à la télé permettra de régler les téléviseurs niveau couleurs. Côté combats, c'est chouette aussi, franchement bien chorégraphiés, la scène de combat de masse rappelant "le seigneur des anneaux".
C'est creux par qu'on a affaire à un scénario philatélique, i.e. qui tient sur un timbre poste.
Bref, c'est beau mais c'est creux. Mais c'est beau...
PS : j'attends ta critique de "300", quand bien même je vais le voir dès jeudi.
Gong Li, je ne l'ai pas reconnue dans "Memoirs of a Geisha", mais j'ai vu "Raise the Red Lantern" six mille fois, et ne m'en lasse jamais.
Quant aux films chinois, faut les regarder surtout pour les costumes et le paysage.
:-)
:((
J'ai quand méme bien envie d'aller le voir ce film. Après 300, ca va de soi ;) D'ailleur, moi aussi j'attend ta critique sur ce film. Je sens que ca va pas étre triste :D
Euh...
j'ai beaucoup aimé. (si,si...)
les couleurs, ça vire volte, très ninja. En fait, un super moment de ciné.
Beurcke !!! Ecoeurant ce film !