Anna M. de Michel Spinosa **(*)
Anna travaille dans un sublime endroit et est toute dévouée à ses collègues. Elle est douce et souriante mais solitaire et malade. Un soir elle se précipite sous une voiture. C’est lors de son séjour à l’hôpital qu’elle jette son dévolu sur le charmant Docteur Zanevsky qui s’est occupé d’elle. Anna M. souffre d’érotomanie qui est l’illusion délirante d’être aimée. Cette maladie se déroule en quatre phases qui découpent le film : illumination, espoir, désillusion, haine.
Accrochez-vous au fauteuil vous entrez dans le labyrinthe oppressant d’un cerveau malade que n’aurait pas renié Hitchcock lui-même (le chignon d’Anna Consigny rappelle d’ailleurs celui de Kim Novak dans « Vertigo »). Le médecin persécuté (extraordinaire Gilbert Melki) passe par plusieurs phases lui aussi : l’écoute, la surprise. Il tente des explications. Il imagine pouvoir faire entendre raison à Anna. Mais la raison, c’est bien de cela dont elle manque le plus. Devant l’obsession extravagante de sa patiente, il en vient au rejet pur et simple : « c’est une folle ».
Le film est construit comme un thriller palpitant et on se demande à chaque instant quel stratagème supplémentaire Anna va trouver pour tenter de se faire aimer. On tremble à de nombreuses reprises : la scène avec les deux enfants donne vraiment des sueurs froides. On frissonne encore lorsqu’elle s’empare d’objets contondants. Cette frêle jeune femme est comme une machine de guerre implacable que rien n’arrête.
On peut juste regretter que le réalisateur ne creuse pas plus profond les causes ou les origines de la maladie d’Anna. Il ouvre quelques pistes et les referme aussitôt. Il semble nous faire comprendre que la mère (une fois de plus…) est responsable, que l’absence de père (Anna est née sous X) est prépondérante, qu’Anna recommence les mêmes erreurs que sa mère… mais les questions restent sans réponse ni explication. Ou alors doit-on justement, à la vision de la dernière scène, appelée « le refuge » et comme miraculeusement apaisée... le remercier de ne pas nous prendre par la main et nous laisser sans réponse ???
La grande force de ce film est évidemment Isabelle Carré (la troisième étoile est pour elle Jo) qui EST Anna M., qui aime, mais mal. L’actrice prodigieuse est de pratiquement tous les plans. Son apparence fragile et diaphane, sa petite voix d’enfant sage, ses grands yeux humides, ses suppliques tremblantes… tout concourt à faire d’elle une victime qui souffre. Mais le bourreau, c’est elle. Et il faut la voir avancer de sa démarche saccadée de robot. Il faut voir son regard démesuré se fixer alors qu’elle entre en phase de délire verbal. Il faut repérer ce tic de s’arracher les cils. Cette actrice et ce rôle sont remarquables. Anna M…. on a parfois envie de la prendre dans ses bras pour la protéger et la consoler et l’instant d’après on n’a surtout pas envie de la croiser en bas de chez soi ! Extraordinaire et saisissant.
P.S : je tiens à noter la présence d’un acteur (trop) rare dans un petit rôle mais d’une intensité tout aussi rare, Francis Renaud.
Commentaires
Bonjour,
Je vous invite à référencer votre blog sur mon annuaire :
http://annuaire-marina.marinamode.com/blog-508.html
pour moi ! pour moi ! pour moi !
1- spinosa, c'est une blague ou c'est VRAIMENT le nom du realisateur ?!
2- Isabelle Carré, no comment.
3- l'erotomanie, c'est fascinant. Comme beaucoup de troubles psychiatriques d'ailleurs. Terrorisant et fascinant.
Euuuuuh... c'est qui c'te marina ?!!!!
Con comme un balai la Loreal, j'ai oublié de changer mon pseudo après avoir répondu à des comm sur le blog de mes renp', et du coup depuis ce matin je laisse des comm signé "mirabilis" à tout va...
Bref bref, juste au-dessus, c'était moi...
Spinosa : qu'est-ce que ça a de drôle comme nom ??? ça te rappelle quelqu'un ???
Fais pas ta jalouse : Marina connais pas. Je suppose qu'elle a trouvé ce blog mirabilis tout simplement !!!
Quel balais c'te Loréal : faites suivre !
C'est rapport à son homonyme Spinoza, le philosophe, qui a notamment étudié les passions... bref, le sujet du film, spinosa, bref bref, j'ai pensé à un clin d'oeil, quoi.
Va donc t'instruire ici, chapitre 3, tu me remercieras :-D
PS : fais péter les cahuettes, ce soir, c'est le grand soir !
Merci pour la leçon de culturisme... Faut vraiment que je me remette au sport moi !
si elle joue aussi bien que dans "se souvenir des belles choses", moi ça me va :)
Rien que son petit rôle dans "Coeurs", je l'ai aimé plus que tout. et en plus elle est blonde !!
Tiens tiens, tu étais dans la salle cet aprem, toi aussi ! Amusant ;-)
Tout comme toi, c'est un film que j'ai beaucoup apprécié !!!
Hum, cool. Ce s'ra lui l'prochain !
Oh, la, la... Je viens d'aller le voir ce film, lourdingue, appliqué, mal écrit, mal filmé, mal foutu quoi !
Only Mister Melky impeccable de non jeu.
Quant à I. C. je crois bien que c'est ma M. H. à moi !!! Je n'y crois jamais quand elle apparaît à l'écran. En revanchge, sur scène je suis premeur, mais quelle piètre actrice de cinéma. Elle veut toujours nous prouver qu'elle sait jouer et au final, viole la caméra en permanence . Quelle fatigue !!!
t'embrasse fort.
Benoit
Oulala ! Dur pour Isabelle... La comparer à M.H. effectivement ça a dû être un supplice !!!
:-)