Lady Chatterley et l’homme des bois de Pascale Ferran *****
En 1921 en Angleterre, Constance s’étiole dans son château perdu au cœur d’une forêt, près de son mari Clifford, infirme de guerre. Ses promenades quotidiennes la mènent jusqu’à la cabane du garde-chasse. Ils vont s’observer, s’apprivoiser, se découvrir, s’aimer…
Ce film est une rareté et lorsque le générique de fin démarre on se trouve instantanément en manque de Constance et d’Oliver. Pendant que le texte défile reviennent en tête leur douce, longue et merveilleuse dernière conversation, leurs regards éperdus et la toute dernière réplique prononcée dans un souffle par le garde : « oui ». La fin, d’une mélancolie déchirante pourtant pleine d’espoir et d’optimisme est comme une élévation. C’est l’histoire toute simple d’un amour qui libère le corps, mais aussi l’esprit et l’intelligence. C’est un amour qui révèle que les sentiments sont plus forts que les conventions sociales. Il permet aux amoureux de se relever. Constance transgresse les interdits et Oliver, d’abord réticent se met à apprendre, à comprendre et à partager le langage. C’est l’histoire d’un abandon et d’une confiance absolus.
Je ne me souviens plus avoir ressenti qu’une caméra pouvait être aussi caressante… avec ses personnages mais aussi avec la nature, véritable métaphore de l’élan qui fait que les amoureux se cherchent et se rejoignent. Par le regard et dans ses gestes, Constance rend cet homme, son homme, beau et attirant. Quant à Oliver (Jean-Louis Coulloch’ EPOUSTOUFLANT) massif, terrien, solide, solitaire mais si féminin « ma mère disait que j’avais des réactions de fille ; je le vis comme une infirmité », il est d’une délicatesse qui fait frissonner. La première fois qu’il embrasse Constance, il murmure : « vous voulez bien ? ». Quand les deux amants doivent être séparés un temps, Constance dit à Oliver : « ça ne me gêne pas que tu ailles voir d’autres femmes, pourvu que je ne le sache pas et surtout que ton cœur reste doux ». Oliver sourit ! Constance prend la mesure de l’amour qu’elle porte et qu’elle reçoit. Ça fait tant de bien et tant de mal parfois !
Que dire de Marina Hands ? Il semble que Pascale Ferran en ait tiré toute la lumière intérieure. Elle est magnifique, naïve, directe, ardente… Elle explose de rire. Elle est belle, elle est Constance.
L’actrice romantique de l’année : c’est Elle !
C’est si beau, si frémissant tout simplement ! C’est un film incandescent, inoubliable.
Commentaires
Ouaaaaa.... alors là, chapeau bas.
Pas pour la critique (depuis le temps...^=
mais pour TA critique (openmind... :))
mais le "C’est l’histoire d’un abandon et d’une confiance absolue qu’on met l’un dans l’autre." ma fait beaucoup rire... tu es sûre que c'est l'abandon qu'il lui met ?
;-)
T'as vu ça un peu ??? Pas peur de changer d'avis hein !
Pour le reste : bien vu, je rectifie... J'étais si bouleversifiée que je n'ai même pas vu les sous-entendus scabreux possibles !
J'étais convaincu que tu aimerais cette oeuvre formidable pour prolonger Cabourg.
Merci de ton petit signe et bravo pour ce texte passionné.
T'embrasse,
Benoit
:))))
Ayant raté le film, j'ai voulu regarder le téléfilm. J'ai réellement aimé, car je m'attendais à quelque chose de plutôt long et ennuyeux. Et j'ai été agréablement surprise par la belle Marina Hands.
oui, c'est un beau film.
émouvante complicité entre les amants, entre les acteurs et la réalisatrice.
la scène sous la pluie est jubilatoire.
Ah ! Mais c'était donc ça sur Arte hier soir. J'étais persuadé d'être tombé sur un film érotique. A un moment, j'ai cru à une adapation de La leçon de piano !
"véritable métaphore de l’élan qui fait que les amoureux se cherchent et se rejoignent"
Pourquoi un élan voudrait que des amoureux se r ejoignent ????
tss tss =)
Magnifique ce film, cette nudité des corps si poétique : deux acteurs d'un naturel à vous couper le souffle.
Nath : oui c'est tout sauf long et ennuyeux.
Agla : oui, les trois (acteurs et réalisatrice) font un boulot pour le moins EXTRAORDINAIRE.
Max : ah oui, le rustre et la délicate... quoique le plus délicat n'est pas forcément celle qu'on croit... ça pourrait évoquer !!!
GuN : rengaine ton arme. Elle te plaît pas ma prose ??? Je peux mettre un cerf en lieu et place si tu veux !
La Fanchon : la poésie de la nudité m'échappe mais pour le reste, oui. Magnifiques, le film et les acteurs !
Je n'ai malheureusement pas vu celui là, mais s'il est aussi réussi que "Petits Arrangements avec les Morts", je ne peux que te croire sur parole et espérer une rediff dans mon petit ciné...
Je n'ai pas vu la version diffusée sur Arte mais celle diffusée en salles. Je reconnais que Marina Hands y est exceptionnelle que l'osmose avec la nature et la métaphore de l'élan amoureux sont brillamment retranscrites et jusqu'à la moitié du film j'ai trouvé ce film éblouissant...mais ensuite j'avoue que j'ai cédé à l'agacement et je n'ai cessé de me demander pourquoi Pascale Ferran a oublié que le cinéma c'est: L'ART DU MONTAGE!!! JE sais aussi à quel point Gilles Sandoz s''est investi dans ce projet...et que les moyens étaient limités, ce qui force donc l'admiration et incite à penser que la monteuse ou le monteur a abandonné en cours de film. Je ne vois pas d'autre explication...
Ed : il était déjà ressorti après les Cesar mais sait-on jamais ?
Sandra : la version ciné devait être insuffisante car quand le film s'est achevé (au bout de plus de trois heures), j'étais déjà en manque des personnages.
Il faudrait que tu me précises cette histoire de montage, ça m'intéresse. Je suis tellement peu technicienne et quand je suis emportée par mon émotion j'en redemande encore et encore.
Est-ce que les scènes étaient trop longues, trop répétitives... ce qui signifierait que le ou la monteuse avait oublié ses ciseaux ?
Je me ballade un peu... Et je le trouve très beau cet article... Et je garde le souvenir d'un dialogue final vraiment exceptionnel... J'aimerais vraiment le revoir en salle... Quand j'aurai un peu rattrapé mon retard, oui, sûrement...
Crois tu que tous les films vont ressortir en salle pour tes beaux yeux... enfin, pour tes yeux ???
Tu me tues... :-)
Mais Lady Chatterley, oui, quand même, je peux en rêver...