Tel père, telle fille d’Olivier de Plas **
Dans les années 90, Bruno était chanteur d’un groupe de rock à « grosses guitares » et à paroles subversives (anti-social bla bla bla…) à peine audibles hurlées dans un micro devant des foules en transe. 15 ans plus tard, séparé de son groupe, Bruno est toujours un « adulescent » qui rejette la société mais il est devenu un véritable parasite, squattant chez ses ami(e)s, vivant à leurs crochets, avec (évidemment) des rêves d’écriture… Une ex surgit du passé et annonce à Bruno qu’ils ont eu un enfant dont elle a aujourd’hui (face à la crise d’adolescence) bien du mal à s’occuper. Comment un prétendu adulte pas sorti de l’enfance peut-il prendre en charge une petite fille de 13 ans ?
Bonne surprise que cette entreprise de démolition de l’immaturité des garçons trentenaires qui doivent faire face à leurs responsabilités (et y prendre goût ?). Les filles du film sont épatantes : Léa Drucker en maman seule et dépressive, Elodie Bouchez en meilleure amie fidèle et gamine et la petite Daisy Broom, tornade effrontée et attachante (depuis la famille Birkin-Gainsbourg-Doillon… on n’a pas vu mieux). Quant aux dialogues ils sont percutants et souvent très drôles. Mais la grande surprise vient de Vincent Elbaz qui excelle comme jamais et nous offre un plan séducteur/loser vraiment réjouissant et nous fait découvrir la technique du "café basket"... Il est un mix curieux entre Johnny Depp (version titubante du pirate) et Patrick Dewaere. Drôle et impressionnant.