1959 en Kabylie, les combats s’intensifient. Le lieutenant Terrien, idéaliste et humain intègre une section déjà en place et fait la connaissance du sergent Dougnac, vieux briscard sans illusion qui a « fait l’Indo » et en a vu d’autres. Les deux hommes, sans s’opposer vont nous proposer leur vision de cette guerre.
Florent-Emilio Siri souhaitait depuis toujours réaliser un film de guerre. Pari réussi et haut la main et si le modèle est "La 317ème section" de Schoendorfer, on ne peut effectivement s'empêcher de l'évoquer. Il y a la eu Grande, la Drôle… voici la Sale Guerre, celle qu’on cache, qu’on ne nomme pas et qu’on n’a finalement reconnue qu’en 1999. Le réalisateur ne nous épargne rien des horreurs des deux camps (oui, c’est crasseux une guerre !), de la torture, des massacres, des exactions, des ordres plus que contestables : quand le corps à corps ne suffit pas, on « nettoie » au napalm sans se préoccuper des soldats présents sur la région. Une opération tourne mal ? On exécute un village entier ! C’est simple, comme la guerre. Les villageois ont dû vivre dans une terreur quotidienne indescriptible : ils pouvaient aussi bien être massacrés par les français que par les « fells » ! Quant aux héros de Monte Cassino (bataille des alliés contre les allemands en 1943) qui ont combattu auprès des français, ils ne savent plus très bien vers quel camp se tourner.
Comme dans le récent « Cartouches gauloises » qui nous donnait le point de vue d’un enfant sur cette période, les soldats se demandent souvent ce qu’ils font là. A ce titre le jeune lieutenant Terrien (Benoît Magimel, parfait, tendu, nerveux… quelle « carrière » il est en train de se faire !) arrive avec ses idées de guerre propre et humaine. Il découvre épouvanté le cauchemar, la cruauté, les monstruosités jusqu’à les commettre lui-même, jusqu’à ne plus pouvoir supporter ce qu’il est devenu. Le sergent Dougnac (Dupontel, musculeux et hermétique, champion du pétage de plomb, très très bien) après avoir été tenté par un suicide (plutôt alambiqué), choisira une voie toute différente.
Autre « personnage » important, essentiel de ce film : la merveilleuse Kabylie, démesurée, énigmatique, désertique !!!
Ce film sort en salle le 3 octobre.