Control d’Anton Corbijn****
Le leader du groupe anglais Joy Division complètement inadapté à la vie, inapte à l’amour, rongé par la maladie qui l’épuise chaque jour un peu plus (l’épilepsie), désemparé devant un succès fulgurant auquel il n’était pas préparé, marié trop tôt, culpabilisé par la trahison à sa femme, dépressif, incapable de choisir entre les deux femmes qui l’aimaient, écorché vif jusqu’à l’os, a préféré se suicider le 18 mai 1980 à 23 ans à l’aube d’une carrière qui s’annonçait grandiose.
C’est la vie et la mort de Ian Curtis que nous conte ce film dont la beauté saisissante (le réalisateur Anton Corbijn est photographe et chaque plan est un chef d’œuvre) n’a d’égal que le désespoir qui suinte de chaque plan. Le noir et blanc sublime choisi par Anton Corbijn convient parfaitement à cette banlieue grise de Manchester et à l'âme torturée de Ian Curtis.
On comprend que ce film ait bousculé un peu Cannes lors du dernier festival, qui a raflé au passage la mention spéciale de la Caméra d'or, le Prix Regards Jeunes, le Label Europa Cinéma ainsi qu'une mention spéciale pour le Prix Arts et Essai. C’est une splendeur dont on ne sort pas indemne.
Que dire de l’acteur Sam Riley (dont c’est le premier grand rôle) sinon qu’il s’est glissé dans la peau du chanteur, pour l’incarner plus que pour l’interpréter et en révéler toute les failles, toute la fragilité, toute l’ambiguïté ? Il est PHÉNOMENAL ! Dans les scènes de concerts, trop courtes et trop rares parce qu’absolument électrisantes, l’acteur (qui chante) véritablement habité par le fantôme de l’icône se donne en pâture au public jusqu’à épuisement total. Grisant et sidérant.
Bouleversé et passionné, on sort de la salle avec plein de musique en tête et la voix si sombre, si puissante de Ian Curtis, en totale opposition avec son physique gracile.
Lâchez tout, perdez le contrôle et précipitez vous pour voir ce film triste et beau avant qu’il quitte l’affiche !
Commentaires
Tu vas encore dire que je chipote ;-) et mince, un smiley... mais Sam
Riley avait joué dans le film de Winterbottom, 24 hour party people... En plus le plus drole c'est que c'était un autre rôle de chanteur, celui du leader de The Fall, Mark E Smith... Riley a un groupe, celui que l'on voit d'ailleurs dans le film Control...
Pourquoi ? Il n'est pas tout neuf ?
si un certain c.o.l.o.n.e.l. ne passe pas commenter cette note, je me fais nonne demain.
celui-là, j'irai le voir… un autre ami m'a initié à la Joy Division il y a longtemps, et on n'en ressort pas indifférent non plus, à l'instar de ce film à la foto de puta madre, visiblement.
[beso en tu culo]
Guimauve : oui je sais, mais sa présence sur 24 hour party people est tellement anecdotique (il arrive en 35ème position au casting !!!) que celui-ci est considéré comme le premier !
Sinon, le film, t'en penses quoi ???
Max : si, il est tout neuf... Il date de mercredi dernier, mais le cinéma étant devenu un produit de consommation kleenex si la première semaine ne cartonne pas, le film peut disparaître rapidement ! Pour vraiment AIDER un film, il FAUT s'y précipiter dès la première semaine et mieux encore, le mercredi de la sortie !
Love will... : le son, la photo, chaque plan, l'histoire, l'acteur : UN CHOC !
I - Il faut savoir marquer un temps d'arrêt, aussi - me v.o.i.c.i.
II - Le coeur qui balançait la semaine dernière entre
* les c.a.s.c.a.d.e.s. de Jason Bourne
* Ian Curty quelque peu ressucité
III - 24 Hour party people, c'était de la t.u.e.r.i.e. en boite [à noter : le bel hommage rendu par Bernard Sumner à Ian Curtis dans les paroles de la chanson "Here to stay", au générique du film de Winterbottom] : j'ai dansé une valse h.é.s.i.t.a.t.i.o.n. devant "Control", de peur que ce soit un film, genre, "versons un océan de larme sur une autre icone du panthéon des rockers très passés"... [si j'aime la musique, je n'apprécie pas du tout l'idolatrie ambiante, qui annule radicalement la m.a.g.i.e.]
IV - Pour en avoir parlé hier avec quelqu'un qui l'a vu, ma religion est faite : je vais le voir ce weekend.
V - Contre toute attente - aussi sombre que puisse être parfois la musique de Joy Division : c'est - t.o.u.j.o.u.r.s. - le plus sur moyen de me faire p.e.r.d.r.e. la tête... En bien - bon.
VI - http://fr.youtube.com/watch?v=oaG5iFpWV48
et v.o.i.l.à. !
ouf, c'était moins une… le noir me va pas si bien que ça.
quoique… http://www.fasnachts-bazar.ch/fotos_laden/206133_sexy_nonne.jpg
[ma che si, mi Scuale… je vais le voir cette semaine !]
http://fr.youtube.com/watch?v=BNMbuygEju8
effectivement formellement c'est d'une beauté à ton tomber...
mais vu le talent du monsieur derrière un appareil photo on pouvait s'y attendre:-)))
S Express : oui, je dis toujours la meilleure façon de se faire une idée sur un film c'est de LE VOIR, pas de s'imaginer que... et d'écouter les autres.
La nonne : figurez vous tous les deux que depuis, je me suis gavée littéralement et que toutes les vidéos possibles et imaginables, je les ai vues.
Pour moi, "Atmosphère" est indépassable !
Ce que j'aimerais comme cadeau du ciel, ce sont les photos...
Nico : tu l'as vu ? Je vais voir chez toi. En tout cas, ça te fait bé bé bégayer !!! ah ah ah.
@ pascale
contrairement à ce que ma critique peut laisser croire à 1ere lecture, je suis totalement d'accord avec toi sur la qualité du film...
mon seul (petit) soucis est que ni Ian Curtis ni sa musique ne me touchent... même Atmospère :-(((
Ta remarque me touche beaucoup. Preuve que tu peux juger un film sur ses qualités sans être aveuglé par le sujet... qui est ici (malgré son désespoir) très charismatique !
@ Pascale
sur un film comme celui-ci, quand on aime un minimum le ciné il est impossible de ne pas être frappé par la beauté et la force des images...
(il y a quelque chose qui ne meure jamais)
http://monneuille.free.fr/Eternal.mp3
(pour des décennies – édition posthume)
http://monneuille.free.fr/Decades.mp3
Merci la vie.
Trop forte en auto-promo cette Madison girl.
Je constate que nous avons été également imprégnés de la portée dramatique de ce beau film, même si tu as bien vu tout à l'heure que, selon moi, il y a une carence dans l'écriture qui est nuisible à la plénitude dans le plaisir du spectateur.
T'as vu ça un peu !
Y'a carence mais elle n'a pas nui à ma plénitude à moi :-)