Deux vies plus une d’Idit Cebula **
Eliane est instit, elle a un mari qui l’aime, une fille (le genre ado qui me donne envie de lui coller la tête dans un seau d’eau glacée jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de bulles…Voyez « Tout est pardonné » pour découvrir une ado ENFIN « normale »…) qui veut un appart à elle (normal, au lycée on est autonome !), une famille juive bruyante et omniprésente et une mère sénile et envahissante. Eliane étouffe, elle court tout le temps, alors du coup elle veut devenir écrivain. Normal… on a tous des carnets de gribouillages, collages, pattes de mouche, bavardages qui traînent dans un coin ! Sauf que là, un éditeur sexy et craquant (normal c’est Jocelyn Quivrin) va les trouver absolument délicieux et les publier. On croit rêver. Bon, moi j’ai jamais rien compris à l’art contemporain et abstrait. Donnez moi du Van Gogh et du Zola, je risque de m’extasier mais devant ces barbouillages je ne suis que consternée.
Et oui, hélas, d'abord je n'ai pas compris le titre et j’ai l’impression d’avoir vu cela mille fois déjà et devant le manque de rythme et d’originalité ici, j’étais un peu triste et déçue pour ce premier film plein de bonnes intentions. Les plus jolis moments étant ceux qu’Eliane passe en « compagnie » de son père au cimetière, là où elle va puiser un peu de réconfort et d’énergie. Les morts sont rarement contrariants… quoique ! Sinon, il m’est arrivé une chose comme rarement au cinéma, une sensation d’étouffement, de claustrophobie car tout se passe dans des endroits étriqués (ah les apparts bordéliques et encombrés !!!) qui manquent d’électricité. Tout est filmé dans la pénombre et la réalisatrice a le don (il paraît que c’est génial) de réussir à caser 10 personnes en gros plan dans la même scène qui donne le tournis.
Bon, cessons de tirer sur l’ambulance, Idit Cebula peut dire un grand merci à son casting formidable très impliqué. Les garçons sont parfaits, Yvon Back en collègue pot de colle et faussement compréhensif, Jocelyn Quivrin (vivement un grand premier rôle à lui tout seul… il peut le faire !) irrésistible. Et bien sûr, Gérard Darmon en mari border line, dépassé par les velléités de sa chérie. Il faut le voir dire « je ne suis pas un homme moderne moi, je ne veux pas évoluer » et se confier à sa fille en pleurnichant (le cauchemar d’une fille, sachez-le, jeunes papas qui me lisez, ne confiez JAMAIS vos peines de cœur à votre grande fille… fin de la parenthèse).
Mais évidemment la grande réussite de ce film c’est la tornade Emmanuelle Devos toujours juste et jamais ridicule quelles que soient les situations : elle tombe de sa chaise lors d’un repas trop arrosée, elle dégringole d’un canapé après avoir fumé un joint, elle se casse la figure dans l’escalier avec ses courses… Elle est belle, drôle, émouvante. Pour elle donc.
Commentaires
Pour celui-là j'attendrai le dvd mais je pense bien que ça va me plaire !
Et "un jour sur terre", j'ai les places, j'ai ma grande dans les starting block pour m'accompagner, mais toujours pas vu à cause de cette put*** de sciatique vu que je me traîne comme une mer**... j'espère le voir avant qu'il ne disparaisse des salles, chuis deg...
Ce we Chéri a loué à son CE (c'est gratos au CE, si c'est pas de la balle ça ?!) "J'invente rien" et "la tête de maman", tous les 2 avec Kad merad. Si j'ai le temps d'en voir qu'un je choisis lequel, docteur ?
Si c'est gratos il a loué podbal babache !
T'es encore sciatiqueuse ??? Ben.
Alors sans hésitation la posologie se dirige vers "la tête de maman"... pure régalade douce et mélancolique qui devrait plaire au Nid
http://www.surlarouteducinema.com/tag/la+t%C3%AAte+de+maman+-
alors que "J'invente rien", comme son titre l'indique (certains réalisateurs ont du génie quand même), n'invente rien (plutôt raté d'ailleurs...)etc...
http://www.surlarouteducinema.com/tag/j%27invente+rien+-
Expliquez-moi ce qu'est une ado normale, et tiens... dites-moi aussi pourquoi vous mettez normale entre guillements.
Je reprends ce que vous disiez à propos du personnage interprété par Constance Rousseau dans "Tout est pardonné" : "Onze ans plus tard, Pamela est devenue une ado magnifique, à l’opposé exact de toutes celles qu’on nous présente généralement au cinéma. Elle ne parle pas wesh wesh t’vois, elle fait des phrases complètes quand on s’adresse à elle, elle ne bougonne ni ne soupire."
En effet, je suis assez d'accord pour dire que cette jeune fille est magnifique, qu'elle est éloignée des personnages de "Et toi, t'es sur qui ?" de Lola Doillon par exemple. Mais le mépris que vous affichez pour les jeunes qui parlent le "wesh wesh t'vois" me semble assez insuffisant pour définir la normalité chez un ado.
C'est bien parce que je n'ai absolument aucune idée de ce qu'est une ado "normale" que j'ai mis le terme entre guillemets. C'est du xième degré...
C'est juste que les ados tels qu'on les présente au cinéma sont souvent des caricatures. Cela me fait le même effet que les trentenaires par exemple (hommes je précise, qui sont neuf fois sur dix, irresponsables et immatures... AU CINEMA)... en ce qui concerne les ados, ils sont eux, neuf fois sur dix tellement enfermés dans un carcan, qu'il doit être impossible d'entrer en communication avec eux.
Dans la vraie vie, j'en côtoie (et des quartiers difficiles, je vous assure) je n'ai pas cette sensation qu'ils sont toujours agressifs, ronchons, rebelles etc...
Je pense que le beau personnage de "Tout est pardonné" aurait eu toutes les raisons d'être une ado tête à claques toujours prête à mordre... et non, elle réfléchissait avec sa tête. Au cinéma, ça me paraît rare.
Je n'ai rien contre les ados qui parlent wesh wesh, je dirai presque au contraire car j'aime beaucoup ce langage, si vous y avez vu du mépris, j'en suis désolée.
Je n'aime pas que les gens soient mis dans des boîtes et n'en sortent pas. C'est tout.
Moi, j'aime pô les ado. Wesh wesh, tu vois.
J'sais, t'aimes personne !
...pas de grand premier rôle pour Jocelyn Quivrin sur cette terre... au paradis en second rôle derrière Guillaume, ce serait déjà pas mal.
Pouh hélas !