Michaël Clayton de Tony Gilroy ***
Michaël Clayton est une espèce de « nettoyeur » qui passe l’aspi là où les richissimes clients du célébrissime cabinet d'avocats new-yorkais où il travaille ont fait des cochonneries. Un jour, alerté par son ami Arthur (Tom Wilkinson, parfaitement touchant) qui passera un sale quart d’heure en essayant de se racheter une moralité, il prend conscience des pratiques douteuses puis honteuses d’une puissante industrie (cliente du cabinet) qui cherche à cacher les victimes d’une catastrophe écologique.
En découvrant la nouvelle production du tandem Clooney/Soderbergh, champions du monde toute catégorie des histoires alambiquées (« Syriana », « Good Night, Good Luck », « The Good German »…) je craignais devoir me faire des nœuds au cerveau pour comprendre, et bien pas du tout. Tony Gilroy (dont c’est le premier film) scénariste de la trilogie Bourne, se sort comme un chef d’une histoire tordue. Le premier quart d’heure où tout se met en place est quelque peu tortueux, et puis tout devient limpide et s’enchaîne jusqu’à un final ni tout à fait noir, ni tout à fait blanc. Le réalisateur déroule sa mécanique parfaitement huilée sans chichi ni maniérisme. C’est sobre et implacable et le manichéisme est évité car, même si la « méchante » de l’histoire (Tilda Swinton, mortellement impassible malgré quelques auréoles sous les bras…) est une pourriture absolue et irrécupérable comme on en voit peu, le « héros » est loin d’être un ange. En effet, Michaël Clayton dont la vie personnelle frise le chaos (autant dire qu’il est dans une merde internationale (notons que notre George semble bien encombré d'un moutard de neuf ans... "que dois-je faire de cette chose ?" s'emble-t'il dire ???) est loin d’avoir une moralité irréprochable comme c’est souvent le cas dans ce genre d'histoire.
Et puis pour l’interpréter, Tony Gilroy a l’atout number one, l’arme fatale absolue, l’anti-héros sobre et souverain, le demi-dieu délicieusement dépressif et fatigué, le chevalier blanc démocrate citoyen engagé, le géant magnétique… :
Un film noir, solide, passionnant.
Commentaires
Je sens aussi que je n'aurais pas de mal à comprendre tout ce qu'il me dirait cet homme là.
Intéressant ce film, étonnant également. J'avais un peu peur qu'il fonce droit dans l'écueil du manichéisme de base, ménon il a habilement négocié l'évitement ! :)
Ed. : oui, une bonne conversation avec lui les yeux dans les yeux, ça ne me ferait aucun mal non plus !
CaptainNavarre : exactement !
Je suis censée aller le voir avec mon padre cet aprèm'... Sauf si je trouve une séance qui colle pour L'Assassinat de Jesse James..
:D