Never, forever de Gina Kim ***
Sophie et Andrew (d’origine coréenne) couple idéal et bourgeois, vivent et s’aiment à New-York. La seule ombre au tableau est qu’ils ne parviennent pas à avoir d’enfant malgré plusieurs tentatives d’insémination. Andrew déprime et fait une tentative de suicide. Bouleversée par cette épreuve et la détresse de son mari, Sophie prend une étrange décision. Elle propose à Jihah, émigré clandestin coréen rencontré par hasard de le « voir » régulièrement, moyennant 300 dollars, jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte…
Voilà le film le plus sentimental, le plus romantique vu depuis bien longtemps ! Malgré ce que la situation pourrait avoir d’obscène, elle ne l’est jamais, car la réalisatrice filme avec délicatesse l’évolution des gestes, des regards qui se transforment en sentiments. Les premières rencontres sont mécaniques : Sophie et Jihah se déshabillent et font l’amour sans se toucher pratiquement. La première scène de salle de bains est d'ailleurs édifiante car Sophie se frotte frénétiquement avec un savon, elle semble davantage se récurer que se doucher, comme si elle se sentait sale, comme pour se laver d'une faute. Petit à petit les regards se croisent, Jihah commence à parler, achète des fleurs, les gestes d'abord absents se font de plus en plus tendres, l’acte tarifé se transforme en attraction, puis en désir et inévitablement naissent les sentiments. La relation entre Sophie et Jihah est douce, tendre, belle, difficile et impossible. Lorsque Sophie tombe enceinte, elle quitte son amant, retrouve son mari qu’elle aime, mais reste hantée par le souvenir de Jihah…
L’actrice Vera Farmiga (la psy des « Infiltrés ») est troublante et touchante, les deux acteurs coréens Jung-Woo Ha et David McInnis sont très beaux, justes et émouvants ; le film est une réussite toute en douceur, en finesse, en ambiance avec une fin à la fois ouverte et frustrante (pour les plus romantiques...) et toujours, l'amour !
Commentaires
Un film très touchant effectivement qui aurait mérité de sortir dans plus de 14 salles...
Hélas... Et si au moins les 14 salles étaient pleines !!!
Pour un film qui a reçu le prix du jury à Deauville, bien peu d'échos et c'est vraiment dommage, c'est une magnifique histoire de passion amoureuse filmée avec beaucoup de pudeur, de sensibilité et remarquablement interprétée. J'aime beaucoup la fin très "lost in translation". Tu l'as trouvée "frustrante"?
en effet, raconté comme ça, c'est très tentant !
Sandra : frustrante n'est peut-être pas le mot... C'est vrai que j'aurais aimé savoir, enfin, tu sais quoi... mais sans plus en fait. Elle a l'air d'aller bien !
Pivoine : alors, il faut y aller.