SOUFFLE
de Kim Ki Duk ***
Kim Ki Duk reprend les mêmes bases brillantes déjà explorées dans le chavirant Locataires : le mari ignoble, la prison, le suicide, les quatre saisons, l’ennui et l’imagination surdimensionnée des personnages. En effet, en acceptant les visites de Yeon, Jang Jin entre en hésitant à peine dans l’univers complètement déjanté de la jeune femme qui lui impose une relation passionnée et fantasque. L’humour ou plutôt le burlesque n’est pas absent de cette histoire d’un romantisme éperdu et échevelé… il suffit de voir comment Yeon transforme le parloir en le décorant de posters de plage, de forêt, de ruisseau suivant les saisons qui passent, et surtout de l’entendre chanter, très fort et très faux des chansons bien barrées avec une conviction déconcertante, pour voir le regard du condamné s’éclairer et un sourire naître.
Les regards, les gestes suivront jusqu’à l’étreinte tant attendue où le souffle est suspendu !