JULIEN
Il s’appelle Julien et il est sans doute l’artiste que j’ai le plus vu en scène, 10 fois peut-être une de plus, peut-être une de moins mais quand on aime…
Jamais décevant ! 40 ans que je l’aime, et manifestement, je ne suis pas la seule… N’évoquons même pas la moyenne d’âge en présence. Lui, il en a 60, paraît-il. On s’en fiche. Il arrive à l’heure et ne nous abandonne pas une seconde pendant deux heures dont on sort le cœur plein… La voix est toujours là. Sa musique aussi, hors de tous les temps et de toutes les modes, sur laquelle des auteurs eux aussi hors du commun ont su poser des mots qu’il est le seul à pouvoir prononcer. C’est un troubadour et son spectacle actuel est « Intime » et aussi, difficile de dire pourquoi, cette fois particulièrement émouvant par moments. C’était un concert pour son « Club de Patineurs » ou plutôt de patineuses, les fidèles inconditionnelles qui n’ont jamais été déçues et connaissent par cœur la moindre de ses chansons.
Les mots de Marcelline Desbordes Vallemore « Les séparés » résonnent encore. Je vous les offre même si vous n’avez pas l’intensité de la façon dont il les a chuchotés :
N'écris pas ! Je suis triste et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés, sans toi, c'est l'amour sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas ! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas ! Je te crains, j'ai peur de ma mémoire.
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas ces deux mots que je n'ose plus lire.
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur,
Que je les vois briller à travers ton sourire.
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon cœur.
N'écris pas ! N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu, qu'à toi si je t'aimais.
Au fond de ton silence, écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
Et aussi (quelques extraits de) celle qui dit « qu’elle n’est pas donnée à tout le monde, la chance de s’aimer pour la vie » et qui raconte la vie, pas si douloureuse finalement, des enfants de divorcés que Maxime Le Forestier lui a confectionnée sur mesure :
« Si quelquefois je vois double
C'est que l'enfance me revient
Double vie double silence
Double sens et double jeu
Silencieux le coeur balance
Pourquoi les parents sont-ils deux
On voit du pays on voyage
Chaque semaine et chaque été
Des souvenirs qui déménagent
Et qu'on ne peut pas raconter...
Deux maisons, deux quartiers
Deux gâteaux d'anniversaire
Multiplier les pères et mères
N'a pas que des mauvais côtés
Avant les autres j'aurais su
Que le seul sentiment qui dure
C'est le chagrin d'une rupture
Où je n'aurais jamais rompu… »
J’y étais avec lui (oui, il y a quelques hommes dans la salle), et si vous ne remarquez rien, prenez rendez-vous chez l’ophtalmo.
Commentaires
tu sais bien, j'adore j'adhère !
Je ne peux entendre "N'écris pas..." sans pleurer, depuis que j'ai une douzaine d'années seulement. Ce texte à toutes les époques de ma vie, m'a toujours raconté mes sentiments les plus douloureux...
Quant à Ma préférence, c'est une évidence de mon couple... par hasard...
j'ai beau regarder, je vois pas pour le jeu des fotos…
par contre, les paroles… merci pas pour le chocolat !
Les photos sont magnifiques !
Pleure pas dessus ça risque de les tachés.
Sa ressemblance, c'est ta préférence à toi.
Tiens, en revenant d'Amiens, je fredonnais à tue-tête laissez entrer le soleil dans la voiture, et moi aussi je connais toutes ses chansons par coeur. Et tu as raison, il est aussi fidèle que nous, jamais décevant, et j'adore Maxime aussi pour ses mots, même si côté physique, bien sûr... Mais il m'émeut à chaque fois aussi. Amis...
Jordane : t'as intérêt.
Polysémie : moi aussi j'aime son incertitude.
Kleenex girl : essaie encore.
2tafs : trop tard, elles sont à tordre. Tu pouvais pas le dire plus tôt.
Ed. : Tiens il l'a chanté le soleil qui entre !!! Il doit avoir un oeuf d'autruche aussi pour être aussi en forme.
Pour la ressemblance, quand je pense qu'il y en a qui ne voient rien...
Tu nous mets l'eau à la bouche, je suis plus âgée que lui et lorsque je prends la route vers le sud, il fait partie du voyage. J'aime beaucoup "je veux être utile" question d'âge peut-être.
La dernière fois que je l'ai vu, c'était en Avignon.