La visite de la fanfare d’Eran Kolirin ***
Une fanfare de la police égyptienne se rend à la cérémonie d’inauguration d’un Centre Culturel Arabe en Israël. Par un concours de circonstances (le nom d’une ville mal écrit ou mal prononcé) les huit musiciens se retrouvent au milieu de nulle part. Il leur faudra attendre le lendemain qu’un bus passe pour pouvoir reprendre la route. Ils sont accueillis avec plus ou moins de méfiance ou de moqueries par quelques habitants du coin mais très chaleureusement par Dina, belle femme perdue pleine d'imagination qui s’ennuie dans ce désert.
Ce film est amusant, loufoque, inventif et surtout profondément humain, tendre et chaleureux. On en sort avec un grand sourire d’apaisement puisque le réalisateur au lieu de tenter de diviser montre que les cultures juive et arabe sont aussi respectables l’une que l’autre, qu’au-delà de la méfiance les deux communautés se trouvent des points communs et parviennent à cohabiter. Encore une fois, les langues parlées ont une place fondamentale dans l’histoire…
De ce point de départ imprévu pour tout le monde vont naître des situations parfois burlesques, d’autres fois poétiques ou mélancoliques. Certains s’abandonneront à des confessions, d’autres seront rassemblés par la musique (on parle beaucoup de musique dans ce film), d’autres encore resteront sur leur réserve en soupirant, par timidité ou agacement. Il y a beaucoup de regards, de silence, de soupirs et d’étonnement.
Deux scènes m’ont particulièrement touchée et émerveillée : celle où un des musiciens apprend à un jeune israëlien à draguer (c’est du pur burlesque) et celle où, sans un mot, uniquement avec des gestes, le chef de la fanfare, Tewfiq explique à Dina ce que la musique lui fait ressentir. Magique.
Ronit Elkabetz et Sasson Gabai sont extraordinaires.
Il faut bien sûr se laisser cueillir par la fragilité émouvante de ce beau premier film très original qui révèle le talent comique de son réalisateur même s'il ne l'exploite pas totalement encore ici et son amour incontestable pour la musique...
Commentaires
Oui... j'suis-t'été le voir... très à reculons...
Mais, au final... c'est tout comme tu dis...
Bah oui.
Pardi
Ca y est, enfin ! Je l'ai vu ! On y est allé hier. Quel moment magique. Que de choses dites avec si peu de mots. Génial !
Magnolia : ah vouzici, je t'avais zappé dis donc ! C'est bien ça, aller au cinéma un 31 décembre !!! Et si j'ai tout dit comifaut, c'est bien.
Ed. : oui c'est beau... du ciné comme on l'aime !
Et pis si tu veux mieux connaître l'extraordinaire actrice... vla :
http://www.surlarouteducinema.com/archive/2006/03/27/prendre-femme-de-ronit-elkabetz.html