Je suis une légende de Francis Lawrence °
Avant toute chose je demande pardon à tous les ados boutonneux (ou pas) et à tous les amoureux des films de zombies pour ce que je vais faire… Vous ne manquerez pas de me demander « mais pourquoi tu es allée voir ce film alors que tu n’aimes pas ce genre ? ». Pas bête la question, sauf que quand j’ai lu le beau titre, vu la belle affiche et le beau Will Smith en poor lonesome… je me suis dit qu’il s’agissait d’une espèce de Robinson Crusoe en centre ville, qu’il y avait eu la bombe atomique ou un truc gravos dans ce genre, qu’il vivait là tout seul survivant, qu’il rencontrerait un ballon de foot qu’il appellerait Winston et qu’ils couleraient des jours heureux… Je ne savais pas que j’aurais droit une fois de plus (Danny Boyle, file dans ta chambre, pourquoi tu leur as montré ça, ils savent pas faire les autres !!!) à des zombies qui poussent des gueulantes en cherchant de la barbaque. J’aurais dû me renseigner avant. Parfois ça peut être utile de lire les critiques au lieu de s’infliger une telle punition.
Je note cependant deux nuances de taille : les zombies qui d’ordinaire se déplacent à deux de tension à l’heure en titubant d’une jambe sur l’autre et bavant de l’hémoglobine sont ici ultra rapides, et le survivant qui d’habitude ne pense qu’à sauver sa peau est un militaire-chercheur scientifique (cherchez l’erreur) qui passe son temps à travailler sur un vaccin ! Bon comme d’hab’ dans les films cata, c’est New-York qui morfle. Jamais c’est Des Moines ou Santa Fe par exemple. Bon, en même temps, ils sont rodés mais je me demande ce qu’ils ont fait à Dieu les New Yorkers pour être autant punis… Mais, je vais trop vite en besogne en vous parlant direct de Dieu, cela dit je me suis tellement pris une méchante leçon de catéchisme hier que c’est bien normal que je commence à m’interroger ! Mais ne brûlons pas les étapes.
Dans un futur proche, 2009, on va pas chipoter, c’est demain… Emma Thompson (éminente scientifique) annonce dans le poste qu’elle a erradiqué le cancer. Mais tout en l’annonçant on voit bien qu’elle a la bouche qui se tord vers le bas et qu’au détecteur de mensonges, elle toucherait pas une bille. Bien vu Emma ! Les cancéreux sont bien guéris du cancer mais comme dommage colatéral ils développent la rage ou un truc approchant et se mettent à sauter sur tout ce qui bouge pour bouffer. Le truc normal de zombie quoi. En deux coups de mâchoires la planète est décimée, surtout New-York et Will Smith se retrouve tout seul avec son chien. C’est pas une flèche le klébar, je vous jure, les conneries en chaîne qu’il va faire, je vous raconte même pas.
Comment Will Smith est resté là tout seul, j’avoue que j’ai zappé… désolée, ça doit être à ce moment que j’ai piqué une petite sieste, je m’ennuyais déjà ! Bon, revenons à Will. Il pique la voiture de Starsky et Hutch et commence à chasser le cerf à 200 à l’heure dans les rues de la big apple. Cela dit, il a beau être militaire le Will et avoir un bazooka, il raterait un éléphant dans un corridor...
Ah oui, j’oubliais, y’a UN truc bien dans ce film, c’est New-York désert, c’est hyper beau et on a une visite guidée : Central Park, Broadway, Grand Central etc… Il y a de l’herbe partout, des lions, des cerfs donc, des oiseaux et des bruits comme dans la jungle. Ça, rien à dire, c’est beau ! Je ne plaisante pas, c'est beau je vous dis.
Le reste du temps Will Smith est chez lui dans son sous-sol à travailler sur des rats enragés ou des zombies qu’il a réussi à capturer pour trouver le vaccin bon sang ! Il parle avec son chien ("mange tes légumes... chante moi joyeux anniversaire, c'est mon anniversaire..." etc...), c’est normal, qu’est-ce que vous feriez vous ? Le matin, il fait du sport, et ça c’est la deuxième bonne idée du film parce qu’il fait ça torse nu et ça ne dure pas assez longtemps je trouve. Mais déjà là, j’aurais dû avoir la puce dans mon oreille parce qu’il avait les bras en croix en faisant ses pompes le Will… Ah ben voilà que je brûle encore les étapes ! Le soir, la montre de WIll sonne, ça veut dire qu’il faut rentrer fissa à la maison et fermer tous les volets parce que les zombies sortent quand il fait nuit et ils gueulent comme des perdus ce qui fait que Will dort dans sa baignoire, ça fait moins peur.
Et voilà, la vie passe, tranquille pépère… le jour Will va au magasin de location de DVD du coin et il parle avec des mannequins dans des vitrines, c’est drôle mais j’ai pas ri, avec ce temps j’ai les lèvres gercées, j’ai dû me retenir de rire du coup, c’est dommage. Une autre fois, Will récite les dialogues par cœur de « Shrek » (là, j’ai crié au projo : « Oui projo c’est ça, passe nous Shrek !!! », il ne l’a pas fait, il peut pas changer le programme en route, il m'a dit) et c’est pas drôle non plus. Pourtant je suis sûre que ça voulait être drôle, pour détendre l’atmosphère… Que dalle, ça a pas détendu mon atmosphère à moi. D’ailleurs, puisqu’on est là à en parler, je n’ai jamais vu Will Smith si peu drôle et si grimaçant… faut dire que jouer tout seul pendant une heure et demi avec un chien débile et des mannequins en plastique, c’est pas donné à tout le monde. Will, il fait pas bien ça ! Tom Hanks, si.
Un jour, ça va pas bien du tout. Will se retrouve tout seul… je vous dis même pas pourquoi et comment parce que rien que d’y penser j’en ai encore les yeux qui piquent. Il parle de plus en plus aux mannequins en plastique, et il insiste « réponds-moi, mais réponds-moi ! »… et comme le mannequin ne répond pas, Will prend son gros 4/4, sort en pleine nuit et fait du stop-car à travers tout en dégommant du zombie en passant. Ça le détend un peu, mais les zombies sont tellement nombreux qu’ils lui bouzillent sa voiture et au moment où…
alleluya, une lumière divine descend sur l’écran et on retrouve notre Will, bien au chaud dans son lit et il sent une bonne odeur d’omelette qui lui arrive au nez et quand il va dans la cuisine il y a une jolie survivante et un gamin qui sont en train de manger et qui l’attendent pour partager le repas. Will ça le met dans une colère noire, il casse tout et tape du pied et sort son flingue… En fait il est tout véner parce que la fille lui a piqué son bacon qu’il s’était mis de côté pour une grande occasion. Moi, je ventilerais pour moins que ça aussi ! On ne plaisante pas avec le lard grillé ! Mais lui, contrairement à moi, il aime le reggae, alors il se met un disque de Bob Marley, le plus grand de tous les temps et il écoute en pleurant et ça le détend et ça le fait oublier son lard grillé foutu.
A partir de là, et alors que je pensais déjà qu’on avait touché le fond de l’indigence scénaristique, le réalisateur nous sort une soupe mystico-religieuse absolument délirante et surtout écoeurante. Et là, accrochez-vous au missel je retire le chapelet, figurez-vous que d’après Francis Lawrence, sont vraiment tarés ces amerloques, le grand rêve tasunien est de foutre une bombe sur ce monde tout pourri et de repartir à zéro en une sorte de nouvelle arche avec des survivants triés sur le volet, de préférence cathos intégristes j’imagine, qui seraient parqués dans un grand jardin avec des grilles hautes comme ça et des cerbères armés jusqu’aux dents qui garderaient les portes.
En outre, je vous livre un scoop en cette presque veille de Noël :
- Dieu est une femme,
- le simple d’esprit… oups pardon, le saint esprit est un moutard autiste,
- et le Messie est un grand noir bodybuildé qui offre son grand corps tablettes de chocolat en pâture pour nous sauver de nos péchés.
Ainsi soit-il !
Beurcke !
Commentaires
Oh purée... ca attaque à tout va... mais laisse le scénariste tranquille puisque c'est une adaptation de roman de science fiction ! =)...
Ca flingue en ce moment !
Vé sans doute y aller quand même pour les zéffés spécios.
Et pis moi zaime bien les zombies.
Et pis c'est tout.
Mais bon, Will Smith m'intéresse comme les "chevaliers de l'an mille au lac de Paladrude", alors je risque de passer un sale moment.
Suis maso, non ? ;-)
Osmany : comme tu dis, c'est une adaptation et le roman de Matheson ne noyait pas le propos et l'épilogue dans une soupe mystique écoeurante et dangereuse !
Ed. : hélas !
Quelques détails qui tuent dans ce film loooong.
1) Will, colonel de l'armée équipé d'une mitrailleuse lourde portable tente de dégommer un zombi qui court dans un couloir de 2 m de large, et il le loupe. Il avait du sècher les cours de tir....
2) Will, obligé de manger des légumes à longueur de temps se ferait bien un petit cuissot de chevreuil. Equipé de sa mitrailleuse à longue vue que tu dégomme a 3 km une pièce de 1 centime d'euro, il ne sait pas comment faire. Alors il fait chasse à courre avec son 4X4. Mais le chevreuil c'est pire que le zombi ca court vite et dans tous les sens.
3) la superbe corbeille de fruit frais qui trône dans sa cuisine.
4) Le zombi aime bien casser les vitres ou les pare brises à coups de boule. Ca le detend.... Admettons. Le réalisateur aurait du faire attention au montage avec le budget qu'il a du avoir.... quand même. la vitre une fois elle est cassée, un fois elle n'est plus cassée, une fois elle est cassée.... A moins que ca ne soit un subterfuge pour faire durer la scène.
5) Will, il met sa femme et son gosse dans un hélico, pour les sauver. Ils ne se reverront certainement jamais. Il leur reste 30 secondes à être ensemble. Et qu'est ce qu'ils font ils tous ensemble? Hein? Ils prient le seigneur. Dieu me savonne....etc...
6) Le sauvetage de Will entouré de 72000 zombis enragés. Flash de la lumière divine. Elipse, Will (85 kg) est dans son canapé transporté par la fille qui lui à préparé un petit dej avec son bacon. Et là c'est grave.
Bon j'arrete là.
Je suis entièrement d'accord avec Pascale sur le message de fin de ce fillm.
Le match des intégrismes religieux est ouvert.
Ce qui me désole le plus, c'est que ce film va faire un carton à travers le monde entier.....
Merci d'avoir complété... je craignais d'avoir déjà un peu trop tiré sur l'ambulance. Ta conclusion est évidemment encore plus juste, ce qui est désolant c'est qu'il va cartonner...
Il y a un truc qui me deplait dans vos commentaires. Le côté religieux et mystique a la fin du film est taillé sec ! Vous voyez absolument du prosélytisme alors que moi je vois juste un "choix" scenaristique. Je ne crois absolument pas en dieu pourtant et n'y croyais pas davantage après... Et je me dis que ça plaira à ceux qui y croient.
Il y a une forme d'intolérance dans vos commentaires...en espérant que vous me comprenez... :-)
Appelle ça "intolérance" si tu veux, c'est très amusant... Mais qu'un film ose un tel prosélytisme qui saute aux yeux est justement un choix scénaristique et pour moi c'est absolument à condamner. Quand on voit que depuis l'origine du monde il court à sa perte à cause des croyances, des superstitions et donc des religions... ça me met en colère figure-toi.
Alors, que tu considères ce film comme un chef d'oeuvre et que tu trouves son propos et sa conclusion innocentes, c'est TON choix.
Si un jour la terre explose à cause de la bombe atomique ou d'une pandémie comme dans le film, je ne pense pas qu'un quelconque dieu y sera pour quoi que ce soit, et qu'aucune intervention divine ne permettra qu'il y ait des survivants... et il n'y aura sans doute pas non plus un kamikaze pour se faire sauter à la grenade et régler le problème.
Par intolérance et naïveté, j'aimerais plutôt que ce genre de propos soit défendu dans les films au lieu de faire croire au Père Noël.
J'espère que tu plaisantes... avec le retard et "Gone baby gone" qui sort mercredi prochain... j'espère que tu zapperas ce truc !
ça craint peut-être du boudin, mais je me poile jamais autant que lorsque tu n'as pas aimé un flim.
je me souviens avec émotion de ta critique du dernier Lynch…
meuuuhahaharf !
amen.
Non mais cé vrai que zaime bien les zombies Pascale...
Cela dit, je te confirme que j'aurai vu ou revu mes urgences (dont "Gone Baby Gone"), avant de me risquer à ce truc ;-)
Agla : pfff, t'es vraiment pas chrétienne tiens !
Ouais je comprends ton propos, mais je dois être profondément idéaliste pour croire que les gens savent faire la part des choses...
Bon on se comprends alors.
J'attendais avec impatience ta critique, je ne suis pas déçu, c'est toujours ça de pris, ca rentabilise la place de ciné :)
ATTENTION SPOILER !
Ce qui me dérange est que le final est peu ou prou le même que dans 28 jours plus tard : il existe un havre de paix avec des rescapés alors qu'on croyait que tout le monde il est mort.
Big up aux ponts qui ont étés abattus par l'armée, isolant Manhattan du reste de NYC, Big up à la fille qui réussit à aller en voiture sur l'île de Manhattan bouclée par l'armée (à moins que les militaires n'aient oublié de miner les tunnels), et Big up à cette même fille qui réussit à en repartir, toujours par l'opération du "saint esprit".
Je n'ai pas eu la même interprétation du triptique que toi mais c'est un moyen de voir les choses comme un autre. Will Smith peut effectivement être assimilé au Messie, il se sacrifie bien en rémission des péchés des hommes (ben oui il a curé la global-disease)
As tu noté la visibilité de la chapelle dans le village de rescapés? Le premier bâtiment, blanc immaculé qui te saute en yeux quand les portes s'ouvrent.
Le message du film est "même si l'homme déconne sec, gardez la foi, écoutez et vous entendrez, vous verrez ca ira"
Ah, et on parle déjà d'une suite. Tu peux commencer à économiser, je te le dis, je voudrai lire ta critique !
J'ai bien vu la ravissante, charmante, rassurante (et tous les mots en "ante") chapelle à la fin... là, j'ai failli vômir évidemment.
Je n'ai pas la moindre foutue idée de ce que "big up" veut dire et n'ai pas le courage de chercher mais tu sembles relativement d'accord avec moi, ce film est une cochonnerie !
La suite sera sans moi...
je répète :
la suite sera sans moi !
quand tu aimes pas ca te met en verve, tant mieux :)
la suite sera bonne qu'a telech*rger lol ! dependez pas vos thunes pour ça :p (oulalala c pas bien ! universal va tomber en faillite)
Ce fil est correct si l'on a pas lu Je suis une légende de matheson et sa ne reprend aucun des éléments du livre(ail,pieux...).Le coté broum broum des le début est trés limite voir complétement nul.
Je dois dire que j'aime beaucoup vos critiques acerbes et souvent très drôles. Même si je ne suis pas toujours d'accord, j'aime la façon dont vous nous livrer votre opinion des films.
J'ai un petit bémol, ici, cependant. Et pas parce que j'ai adoré le film même si je l'ai bien apprécié. Il s'éloigne du livre, il est vrai, mais il reprend l'essence de ce dernier. Tout d'abord, il faudrait que l'on spécifie que les "monstres" sont à la fois de l'ordre des vampires et des zombies. Si on comprend la signification symbolique des deux "créatures" alors, le film prend une autre tournure.
Et il faut aussi comprendre le lien entre la guérison et la maladie. L'expression de la solitude est bien développée et permet de comprendre l'isolement de l'homme face à ce qu'il ne peut combattre.
J'avoue que la touche "dieu" à la fin est un peu hors propos. Mais on garde cependant le côté "légende" et "mythe" qui est fascinant et qui nous ramène aux mythes fondateurs - on oublie un peu trop souvent comment nos nos "sociétés" ont construit leur histoires.
Et comme tout mythe ou toute légende, les éléments invraisemblables sont présents. L'histoire, même si elle semble dans un temps connu, est hors-temps. Et il n'est pas nécessaire de connaître toutes les raisons qui ont mené à la situation présentée... c'est un conte. Et on retrouve dans le film -presque plus que dans le livre- beaucoup des caractéristiques de l'univers du conte. On nous fait la morale, oui. Et puis. Rien ne nous oblige d'être d'accord avec celle-ci... l'important est d'écouter l'histoire.
Encore une fois, merci pour ce magnifique carnet de cinéma !
Je dois dire que j'ai complètement oublié ce film et que j'ai dû relire ma note pour voir de quoi il retournait.
Et ça m'est revenu.
Quelle bêtise !
Je veux bien qu'on nous raconte un conte ou une histoire encore faut-il qu'elle soit bien racontée et qu'on n'essaie pas de nous asséner des "messages" sous couvert de grand spectacle. Et puis la religion me terrifie trop pour me permettre d'être indulgente.
En tout cas, merci d'aimer passer sur cette route :-)