Avant toute chose je demande pardon à tous les ados boutonneux (ou pas) et à tous les amoureux des films de zombies pour ce que je vais faire… Vous ne manquerez pas de me demander « mais pourquoi tu es allée voir ce film alors que tu n’aimes pas ce genre ? ». Pas bête la question, sauf que quand j’ai lu le beau titre, vu la belle affiche et le beau Will Smith en poor lonesome… je me suis dit qu’il s’agissait d’une espèce de Robinson Crusoe en centre ville, qu’il y avait eu la bombe atomique ou un truc gravos dans ce genre, qu’il vivait là tout seul survivant, qu’il rencontrerait un ballon de foot qu’il appellerait Winston et qu’ils couleraient des jours heureux… Je ne savais pas que j’aurais droit une fois de plus (Danny Boyle, file dans ta chambre, pourquoi tu leur as montré ça, ils savent pas faire les autres !!!) à des zombies qui poussent des gueulantes en cherchant de la barbaque. J’aurais dû me renseigner avant. Parfois ça peut être utile de lire les critiques au lieu de s’infliger une telle punition.
Je note cependant deux nuances de taille : les zombies qui d’ordinaire se déplacent à deux de tension à l’heure en titubant d’une jambe sur l’autre et bavant de l’hémoglobine sont ici ultra rapides, et le survivant qui d’habitude ne pense qu’à sauver sa peau est un militaire-chercheur scientifique (cherchez l’erreur) qui passe son temps à travailler sur un vaccin ! Bon comme d’hab’ dans les films cata, c’est New-York qui morfle. Jamais c’est Des Moines ou Santa Fe par exemple. Bon, en même temps, ils sont rodés mais je me demande ce qu’ils ont fait à Dieu les New Yorkers pour être autant punis… Mais, je vais trop vite en besogne en vous parlant direct de Dieu, cela dit je me suis tellement pris une méchante leçon de catéchisme hier que c’est bien normal que je commence à m’interroger ! Mais ne brûlons pas les étapes.
Dans un futur proche, 2009, on va pas chipoter, c’est demain… Emma Thompson (éminente scientifique) annonce dans le poste qu’elle a erradiqué le cancer. Mais tout en l’annonçant on voit bien qu’elle a la bouche qui se tord vers le bas et qu’au détecteur de mensonges, elle toucherait pas une bille. Bien vu Emma ! Les cancéreux sont bien guéris du cancer mais comme dommage colatéral ils développent la rage ou un truc approchant et se mettent à sauter sur tout ce qui bouge pour bouffer. Le truc normal de zombie quoi. En deux coups de mâchoires la planète est décimée, surtout New-York et Will Smith se retrouve tout seul avec son chien. C’est pas une flèche le klébar, je vous jure, les conneries en chaîne qu’il va faire, je vous raconte même pas.
Comment Will Smith est resté là tout seul, j’avoue que j’ai zappé… désolée, ça doit être à ce moment que j’ai piqué une petite sieste, je m’ennuyais déjà ! Bon, revenons à Will. Il pique la voiture de Starsky et Hutch et commence à chasser le cerf à 200 à l’heure dans les rues de la big apple. Cela dit, il a beau être militaire le Will et avoir un bazooka, il raterait un éléphant dans un corridor...
Ah oui, j’oubliais, y’a UN truc bien dans ce film, c’est New-York désert, c’est hyper beau et on a une visite guidée : Central Park, Broadway, Grand Central etc… Il y a de l’herbe partout, des lions, des cerfs donc, des oiseaux et des bruits comme dans la jungle. Ça, rien à dire, c’est beau ! Je ne plaisante pas, c'est beau je vous dis.
Le reste du temps Will Smith est chez lui dans son sous-sol à travailler sur des rats enragés ou des zombies qu’il a réussi à capturer pour trouver le vaccin bon sang ! Il parle avec son chien ("mange tes légumes... chante moi joyeux anniversaire, c'est mon anniversaire..." etc...), c’est normal, qu’est-ce que vous feriez vous ? Le matin, il fait du sport, et ça c’est la deuxième bonne idée du film parce qu’il fait ça torse nu et ça ne dure pas assez longtemps je trouve. Mais déjà là, j’aurais dû avoir la puce dans mon oreille parce qu’il avait les bras en croix en faisant ses pompes le Will… Ah ben voilà que je brûle encore les étapes ! Le soir, la montre de WIll sonne, ça veut dire qu’il faut rentrer fissa à la maison et fermer tous les volets parce que les zombies sortent quand il fait nuit et ils gueulent comme des perdus ce qui fait que Will dort dans sa baignoire, ça fait moins peur.
Et voilà, la vie passe, tranquille pépère… le jour Will va au magasin de location de DVD du coin et il parle avec des mannequins dans des vitrines, c’est drôle mais j’ai pas ri, avec ce temps j’ai les lèvres gercées, j’ai dû me retenir de rire du coup, c’est dommage. Une autre fois, Will récite les dialogues par cœur de « Shrek » (là, j’ai crié au projo : « Oui projo c’est ça, passe nous Shrek !!! », il ne l’a pas fait, il peut pas changer le programme en route, il m'a dit) et c’est pas drôle non plus. Pourtant je suis sûre que ça voulait être drôle, pour détendre l’atmosphère… Que dalle, ça a pas détendu mon atmosphère à moi. D’ailleurs, puisqu’on est là à en parler, je n’ai jamais vu Will Smith si peu drôle et si grimaçant… faut dire que jouer tout seul pendant une heure et demi avec un chien débile et des mannequins en plastique, c’est pas donné à tout le monde. Will, il fait pas bien ça ! Tom Hanks, si.
Un jour, ça va pas bien du tout. Will se retrouve tout seul… je vous dis même pas pourquoi et comment parce que rien que d’y penser j’en ai encore les yeux qui piquent. Il parle de plus en plus aux mannequins en plastique, et il insiste « réponds-moi, mais réponds-moi ! »… et comme le mannequin ne répond pas, Will prend son gros 4/4, sort en pleine nuit et fait du stop-car à travers tout en dégommant du zombie en passant. Ça le détend un peu, mais les zombies sont tellement nombreux qu’ils lui bouzillent sa voiture et au moment où…
alleluya, une lumière divine descend sur l’écran et on retrouve notre Will, bien au chaud dans son lit et il sent une bonne odeur d’omelette qui lui arrive au nez et quand il va dans la cuisine il y a une jolie survivante et un gamin qui sont en train de manger et qui l’attendent pour partager le repas. Will ça le met dans une colère noire, il casse tout et tape du pied et sort son flingue… En fait il est tout véner parce que la fille lui a piqué son bacon qu’il s’était mis de côté pour une grande occasion. Moi, je ventilerais pour moins que ça aussi ! On ne plaisante pas avec le lard grillé ! Mais lui, contrairement à moi, il aime le reggae, alors il se met un disque de Bob Marley, le plus grand de tous les temps et il écoute en pleurant et ça le détend et ça le fait oublier son lard grillé foutu.
A partir de là, et alors que je pensais déjà qu’on avait touché le fond de l’indigence scénaristique, le réalisateur nous sort une soupe mystico-religieuse absolument délirante et surtout écoeurante. Et là, accrochez-vous au missel je retire le chapelet, figurez-vous que d’après Francis Lawrence, sont vraiment tarés ces amerloques, le grand rêve tasunien est de foutre une bombe sur ce monde tout pourri et de repartir à zéro en une sorte de nouvelle arche avec des survivants triés sur le volet, de préférence cathos intégristes j’imagine, qui seraient parqués dans un grand jardin avec des grilles hautes comme ça et des cerbères armés jusqu’aux dents qui garderaient les portes.
En outre, je vous livre un scoop en cette presque veille de Noël :
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Dieu est une femme,
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le simple d’esprit… oups pardon, le saint esprit est un moutard autiste,
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et le Messie est un grand noir bodybuildé qui offre son grand corps tablettes de chocolat en pâture pour nous sauver de nos péchés.
Ainsi soit-il !
Beurcke !