No country for old men de Joël et Ethan Coen ****
Llewelyn, américain plus que moyen et chasseur à ses heures découvre en plein désert un massacre entre trafiquants. Son erreur ? Ramasser une mallette de billets copieusement garnie de deux millions de dollars et très convoitée… forcément. Poursuivi par un tueur et par le shérif, la traque de Llewelyn commence…
Que dire d’un film au titre si mystérieux, dans lequel il n’y a pas un mot de trop, pas une image inutile, pas un acteur qui ne soit à sa place sinon qu’on n’est pas loin de la perfection ? Quel bonheur, quelle bénédiction, quelle sensation unique de pouvoir encore et toujours être surprise au cinéma !
L’histoire se passe en 1980 mais on se croirait au XIXème siècle et l’ombre de Jesse James n’est jamais loin, même si les cow-boys semblent encore plus solitaires et ont troqué leurs chevaux contre des pick-up ou de flamboyants 4X4. Une chose est sûre, on est toujours en plein far west et les hommes se promènent en centre ville avec leurs armes bien en vue.
Les réalisateurs s’attardent généreusement, langoureusement et avec extase devant les paysages d’une beauté, d’une immensité étourdissantes où tout semble n’être que calme et volupté alors que la violence qui règne dans ces étendues désertiques est inouïe et invraisemblable. Le contraste n’en est évidemment que plus saisissant.
Les deux frangins n’ont évidemment rien perdu de leur causticité et les dialogues minimalistes plein d’ironie et de malice, ainsi que certaines situations surréalistes ou cruelles font qu’on rit ou qu’on sourit à de nombreuses reprises alors qu’un drame implacable, qu’ils vont s’ingénier à rendre sans issue, se joue sous nos yeux.
Quant au trio de tête du casting il est tellement impeccable et irréprochable qu’on se demande qui des trois « mecs » (pas d’autres mots pour qualifier ces trois caïds !) qui le composent est le meilleur. Josh Brolin est l’homme traqué. Il parle peu, n’a peur de rien et avance avec ruse. Il est parfait. Tommy Lee Jones épure une nouvelle fois et encore davantage son rôle de flic taciturne, malin, mélancolique et persifleur avec une belle sobriété. Quant à Javier Bardem, perruqué d’un « carré » impeccable (pas une mèche ne dépasse), sa composition va bien au-delà de son apparence inquiétante. Il crée sous nos yeux un nouveau personnage de psychopathe de cinéma d’anthologie. Complètement taré, regard de barbare, sourire de fou, offrant parfois le choix à ses futures victimes de jouer leur destin à pile ou face, il est désespérant de bêtise et de cruauté. Pour notre plus grand plaisir sadique évidemment.
La fin, surprenante, presque mélancolique est remarquable.
Commentaires
Tu l'as dit, bouffie.
Maintenant, je te donne l'ordre de lire le roman. Incontournable.
Chef, oui chef !
ah bah oui… le dernier des Coen, aussi.
je te fais des bisouilles et je file… demain, faut que je vais [2x+] au cinéma.
hasta piu later !
Je suis globalement d'accord avec ta critique. Les trois acteurs principaux sont justes, les dialogues mordants. Par contre, la fin m'a plutôt déçu, j'ai eu l'impression de tourner en rond sur place.
@ pascale
peux-tu m'éclairer stp : j'ai pas compris la fin du film :-(((
éclairer quoi exactement ???
J'avais hâte de lire l'avis de Miss Pascale sur ce film.
Bien content qu'il soit noté avec 5 *.
Ravi aussi que les frangins aient respectés le sens du livre : pas seulement un road-movie (j'allais dire "surtout pas"), mais un film qui pose la question du mal.
Sans doute réac, une réflexion sur les valeurs et la perte de celles-ci, le hasard... Dieu. No country for old men est sans aucun doute métaphysique. Bien moins ridiculement manichéen que "La nuit nous appartient".
Oui un grand film, mais réac ??? J'ai pas vu. De toute façon, je ne vois jamais ce genre de choses !
oui mais bon… elle est morte ou bien ?
remarque, c'est peut-être pas la question primordiale… c'est même le genre de question qui titille la gâchette pneumatique d'Anton !
alors bon, comme d'hab, je ne suis pas déçue par les Coen… bien au contraire.
dire beaucoup dans l'épure, c'est du balaise que peu savent faire.
que jamais ne vienne le jour où ils tourneront une daube.
amen.
C'est l'overdose !!!
Mais... qui serait MORTE... ou pas ? La malette ???
C'est des gros balaises les Coen et jamais ils ne feront de daube (même si Ladykillers ou çui avec la meuf à Michaël Douglas... s'en approchaient dangereusement...).
meuh nan, pas la malette… elle, on sait qu'elle est dead dès le début.
je parlais de la meuf à Llewelyn.
elle refuse de tirer à pile ou face, et quand Anton sort de chez elle, on sait pas si elle a été entendue ou bien… remarque, un givré sanguinaire comme lui, ça m'étonnerait qu'un petit discours gentillet l'ait dissuadé.
oh my gode ! j'ai la réponse maintenant, c'est affreux !!!
le ciné, c'est trop d'émotions pour moi… je vais faire une pause d'un an maintenant.
Haaan ? la meuf à Llewelyn...
Je ne dirai que ceci :
She's like Z !
Oui repose toi, tu as eu ta dose... je crois que tu as vu ce qu'il FALLAIT voir à c't'heure !
j'ai vu mais je n'ai pas du tout aimé...je ne trouve rien d'autre que du profond americanisme maintes fois répété dans ce film mais peu etre que je n'y ai rien compris apres tout!
Je n'ai pas vu de profond américanisme... C'est le far west c'est sûr, chacun pour soi. Tout le monde est seul là dedans. Mais bon, pour moi c'est du grand grand cinéma.