Souvenez-vous, il y a 10 ans Cora, Nadine, Mathieu et Louis son frère randonnaient péniblement sur le GR20 Corse ! Aujourd’hui, ils décident de partir ensemble en vacances et choisissent Saint Tropez comme destination. Par hasard ils y retrouvent leur guide, Eric, qu’ils n’ont jamais revu depuis et à qui tout semble avoir réussi ! Youpitralala, « la nièce de Ben Laden c’est pas les Twin Towers qu’elle fait péter, c’est les bouchons de champagne !!! ». Ah ah ah ! Et oui, autant vous jeter tout de suite dans le grand bain !
C’est ma douce moitié, qui a eu le flair de ne pas s’infliger cette purge, qui m’encourage à écrire une note sur ce machin. Je vous l’avoue aujourd’hui, en un peu plus de deux ans de blog, je n’ai pas pu, pas voulu, pas su écrire sur DEUX films seulement (ceux qui veulent les titres devront être très sages et très gentils) tant la honte et la consternation se mêlaient et provoquaient une véritable tempête d’embarras sous mon crâne. Celui-ci aurait pu être le troisième si Moitié (je ne peux rien lui refuser) n’insistait tant !
Une fois de plus, une fois encore, une fois de trop, je me suis faite piéger… et doublement. D’abord par les acteurs. Il faut que je cesse définitivement de leur faire confiance. Ici, il s’agit de Benoît Poelvoorde et Vincent Elbaz (quoiqu’il soit le seul qui ait réussi à deux reprises à me hisser les commissures vers le haut laborieusement en un rictus qui s’apparenterait au sourire si je n’avais eu tant les nerfs à vif pendant la projection !!!) dont je me suis dit « s’ils sont là, c’est la garantie d’au moins passer un bon moment ! ». Erreur monumentale. Le deuxième piège provient du titre. Si le terme « randonneur » m’avait laissé de bons souvenirs (je suis absolument persuadée d’avoir aimé et d’avoir ri au premier épisode des aventures de ces 4 là !), j’aurais dû être plus vigilante avec le terme Saint-Tropez qui est rarement gage de réussite et de finesse (mon gendarme, mon curé, deux enfoirés… tout ça, c’est à Saint Tropez, sans parler de Douliou Douliou Saint Tropez, encore dans toutes les mémoires !).
Première surprise en ce qui me concerne. Que font Cora, Nadine, Mathieu et Louis ensemble et pourquoi décident-ils de partir ensemble en vacances ? C’est rare, précieux voire vital les vacances, alors pourquoi choisir de les passer avec des gens avec qui vous n’avez aucune affinité, aucune complicité. Et oui messieurs dames, je trouve que les 4 n’ont rien en commun et surtout qu’ils ne s’entendent pas, sont toujours au bord de la crise de nerf devant les réactions ou décisions des uns et des autres, bref, en un mot, ils ne sont pas amis.
J’ai vécu l’arrivée sur leur lieu de vacances comme un cauchemar car l’ermite que je suis parfois/souvent (toujours ??? non !) aurait tendance à fuir ce genre d’endroit. Disons que la… hum, hum, résidence est sans doute bel et bien située à Sainte Maxime mais il s’agit d’un ensemble d’immeubles de deux ou trois étages agrémenté de jardinets fleuris où vous pouvez en tendant la main, toucher celle de votre voisin d’en face. Il y a bel et bien une piscine que vous pouvez apercevoir de votre fenêtre et où vous aurez la chance de voir s’y ébrouer une cinquantaine de personnes (moutards hurlant compris !) ! Un cauchemar je vous dis. Les 4 trouvent ça vraiment très chouette, eux. La suite ne vaut rien. Un film sans scénario, si bête, si laid et si vulgaire a vraiment tendance à me foutre la nausée. Qu’a tenté de prouver Philippe Harel ? Que les « classes moyennes » ne sont que des beaufs qui bavent devant les yachts, les strass, les paillettes, les milliardaires et rêvent de squatter les soirées pince-fesses à draguer ou à se faire peloter ? Soit, moi j’ai trouvé ça méprisant, dédaigneux et surtout très mal fait. Le film est laid je vous dis. Vous êtes sourds ?
Ah oui, je sens que vous voulez que je vous parle des acteurs. Allonzo ! Commençons par le premier fautif, l’auteur, le responsable de cette sinistre farce. Philippe Harel, hypocondre ronchon timide et malheureux en amour doit se prendre dans ses rêves les plus fous pour Woody Allen. Erreur. Géraldine Pailhas nous refait sa Didine, coiffée et fagotée comme une souillon, elle est la femme bafouée, humiliée qui ne s’attache qu’à des sales types qui se moquent d’elle (je suppose que c’est un rôle de composition (mais il est usant !) car Christopher Thompson n’est pas comme ça, n’est-ce pas ?). Karin Viard nous la joue Marilyn de banlieue (tous les milliardaires de St Trop’… je dis St Trop’, c’est plus chic non ? sont fous d’elle) dans des robes cousues sur la bête. Elle éclate de rire puis en sanglots : fatigante. Benoît Poolvoerde m’a énervée et pour la première fois j’ai vu, senti et ressenti les limites de son numéro super rôdé de connard impulsif et euphorique : lassant. Cyrielle Claire caricature au-delà du ridicule Arielle Dombasle. Ne reste que Vincent Elbaz qui semble être le seul à ne pas avoir pris ce truc au sérieux, le seul qui semble décalé et qui ait tenté de placer du second degré dans cette pochade mal ficelée… mais je me trompe peut-être.
C’est surtout au final et c'est bien ça le plus désolant PAS DROLE du tout !!!