de Patrick Huard ***

Rémi, Mathieu et Christian sont frères, ils se retrouvent au chevet de leur mère dans le coma à l’hôpital. Tous les trois sont mariés mais manifestement insatisfaits (comme TOUS les hommes semblent nous dire ce film !). Les longues heures dans la chambre maternelle à attendre un signe sont pour eux l’occasion d’évoquer leur vie sentimentalo-sexuelle.

Le grosse faute de mauvais goût est évidemment l’affiche plutôt consternante mais ne vous laissez pas prendre par cette erreur car même si ce film nous présente une nouvelle brochette de « mâââles » déçus et irresponsables, il pointe aussi du doigt et parfois joliment, la difficulté à être deux, à le rester et à s’aimer tout simplement. Le grand loup qui menace ces trois petits cochons c’est le désir. Mais le film parle aussi d’amour, sincère, douloureux et des erreurs que l’on commet en son nom. On explore ici la lâcheté, la fidélité, la frustration, la jalousie, le doute et autres joyeusetés qui font que la vie d’un couple (ou d’un homme ?) parfois n’est pas un long fleuve tranquille.

Moins drôle et familial que C.R.A.Z.Y, moins intellectuel que Le déclin de l’empire américain, cette histoire est néanmoins à mi chemin entre ces deux films réussis rendue exotique par le savoureux accent québécois. On y parle crûment et ouvertement (quoique…) de sexe qui n’est pas toujours une franche partie de rigolade et évidemment quand on est du bon côté de l’écran, les tribulations de ces trois guguss sont souvent à mourir de rire.

Cependant la présence de la mère dans son lit vient régulièrement faire peser l’empreinte ou l’annonce de la mort apportant au film une touche bienvenue de profondeur et aussi parce que ces trois grands garçons restent les petits garçons de leur maman…

Et alors qu’on se surprend à s’endormir mollement devant la répétition de certaines scènes (l’abondance de scènes de sexe explicites donc inutiles alourdissent le film et c’est dommage !) en se disant « il va falloir finir par penser à conclure là mon gars », le réalisateur vient nous asséner une dernière, réjouissante et très inattendue révélation qui réveille franchement la bonne humeur ambiante. Ne partez donc pas cinq minutes avant la fin si vous croyez que l’histoire est bouclée… on ne sait jamais.

Et puis, il y a les trois acteurs principaux tous également excellents