Jar City de Baltasar Kormatur ***
A Reykjavik, l’inspecteur Erlendur voit son enquête sur la mort d’un vieil homme le ramener quarante ans en arrière. Une photo mystérieuse de la tombe d’une petite fille le conduit à Jar City où il découvre une insolite collection de bocaux contenant des organes. Il s’agit d’un véritable fichier génétique de la population islandaise…
Ce polar islandais noir, crasseux, glacial et déroutant brasse maladie génétique et enquête sur un meurtre. C’est aussi pratiquement le seul film en « odorama » connu tant une certaine scène d’exhumation pousse le réalisme sordide jusqu’à nous faire croire qu’on est présent sur place et à nous boucher le nez !
C’est un polar aux allures macabres, cynique et parfois drôle qui semble piétiner autour de pistes multiples qui perdent l’enquêteur et le spectateur, pour finir par les retrouver, les surprendre et les troubler. Les paysages sublimes balayés par le vent et le froid ajoutent à l’atmosphère étrange de ce film issu d’un pays exotique et méconnu baigné dans une singulière lumière. C’est aussi un acteur immense et atypique Ingvar Eggert Sigurösson au physique pas banal, au regard implacable, aux tenues vestimentaires d’un autre âge, qui, sous son apparence inquiétante d’enquêteur nonchalant qui mange des choses étranges… et sans état d’âme, se révèle être un papa poule doux et protecteur.
Une rareté, une curiosité bizarre et étonnante, un voyage en terre inconnue.
Commentaires
Que ceux qui ne connaissent pas encore la prose islandaise d'Arnaldur Indridason se précipitent sur le roman : La cité des jarres, dont a parlé il y a quelques jours.
Et que ceux qui ont déjà lu le bouquin courent dans la salle de ciné la plus proche (elles ne sont malheureusement pas nombreuses) pour voir Jar City.
Car l'adaptation, très attendue, s'avère très réussie : malgré quelques raccourcis destinés à faciliter la construction du film (l'intrigue est assez complexe avec de multiples personnages) on retrouve l'intégralité du bouquin, souvent mot pour mot, même si les rapides sous-titres ne valent pas la traduction d'Éric Boury.
L'ambiance inoubliable est là, filmée avec une image à gros grains. C'est froid, pluvieux, sinistre.
Visiblement le syndicat d'initiative de Reykjavik n'a pas visionné le film, sinon il ne serait jamais arrivé jusqu'à nous.
Rien à ajouter... mais c'est vrai que ça donne envie de lire le livre à présent que je vois à quoi ressemble "l'ambiance".
J'ai été très déçue quand j'ai vu ce film par rapport aux livres que j'aime énormément. Je m'étais fait une idée d'Erlandur toute autre et j'ai trouvé le film très réducteur, mais c'est souvent le cas des adaptations littéraires.
ça donne envie de lire de toute façon. C'est déjà bien.
Je viens de découvrir ce blog grâce à un lien chez Papillon (Journal d'une lectrice) et je dis bravo ! Enfin un blog qui sait parler des films sans en faire trop...
Sinon, j'ai lu "La cité des jarres" et le film me tente donc, mais je ne voyais pas du tout Erlendur comme ça !
Merci.
A propos d'Erlendur, j'ai l'impression que c'est l'avis de tous ceux qui ont lu le livre. Il était comment dans le livre ?
Rhoo la la, mais j'ignorais totalement l'existence de ce film ! Joie ! Bon faut que je le trouve, celui-là :)
ah ben ouf... comme ça, moi aussi je vais te faire dépenser du pognon !