Comme une étoile dans la nuit de René Feret **
Anne et Marc s’aiment d’amour fou et se le prouvent plusieurs fois par jour. Ils décident de vivre ensemble, se marier, avoir un enfant… pas forcément dans cet ordre. Mais à la suite d’un contrôle médical Marc apprend qu’il est atteint de la maladie de Hodgkin. Le diagnostic ayant été fait tardivement, les divers traitements (opération, chimiothérapie) échouent. Marc va mourir et Anne décide de l’accompagner jusqu’au bout.
On ne peut évidemment reprocher à René Feret la pudeur et la délicatesse avec laquelle il traite ce sujet délicat mais à force de contourner prudemment tous les dangers d’un thème où l’amour, la maladie et la mort se rejoignent, il oublie également de nous bouleverser. Et j’aurais bien eu envie de pleurer sur ce film d’amour et de mort…
On a beau admirer l’attitude d’Anne qui reste forte, gaie, courageuse et digne jusqu’à la fin, on ne peut s’empêcher de se dire qu’on ne parviendrait jamais à la cheville d’un tel héroïsme. Car c’est bien être héroïque que de rester debout et pratiquement seule quand votre principale raison de vivre s’échappe peu à peu. Marc aussi est radicalement noble face à sa maladie et son déclin inéluctable. Il cherche même bravement à se trouver un successeur, qu’Anne évidemment repoussera. Tout est admirable chez ces deux là.
Par contre, pratiquement tout l’entourage, à l’exception de la sœur de Marc, réagira à peu près de la même façon. Terrorisé par la maladie et son issue inexorable, tout le monde disparaîtra ou s’éloignera. Lorsque Anna cherchera du réconfort, personne ne se montrera à la hauteur de son chagrin à elle, la laissant seule pour affronter le combat qu’elle mène pour accompagner son amour dans la mort.
Ce film fait peur et surprend, car il parle franchement d’un sujet presque tabou. Mais il n’oublie pas de montrer que dans pareil cas, la personne qui souffre le plus est la personne malade et non pas, selon un « dicton », celui qui reste. Cette mort annoncée est d’autant plus injuste qu’ici elle frappe un homme tout jeune plein d’avenir et de projets. Par leur amour, Anne et Marc parviennent à la transcender.
Salomé Stévenin, digne fille de son père et sœur de ses frères est une beauté, Nicolas Giraud, le sosie de son père. Tous les deux sont éblouissants.
Commentaires
J'aurais sans doute mis une ou deux étoiles de plus à ce film, qui n'avait pas oublié, à l'époque, de me bouleverser...
Pour le reste, d'accord sur les acteurs "éblouissants".
Et la phrase : "Car c’est bien être héroïque que de rester debout et pratiquement seule quand votre principale raison de vivre s’échappe peu à peu." me semble très juste.
Ah ça me fait beaucoup de peine.
J'adore ce réalisateur même si ce film n'est pas mon préféré.
J'aime mieux des films comme Nannerl...
Et Tchekov n'est pas arrivé chez moi :-(