LA VRAIE VIE EST AILLEURS de Frédéric Choffat, scénariste Julie Gilbert ***
En février 2007, j’étais encore/déjà à Annonay pour le Festival International du Premier Film. Il ne faut jamais désespérer car ce film qui fut un vrai coup de cœur pour moi et que j’ai vu et revu avec toujours le même émerveillement depuis sort enfin en salle aujourd’hui même. J’en suis ravie et vous ordonne de lui donner toute sa chance et toute sa place.
…………
Gare de Genève. Une femme va à Marseille donner une conférence capitale pour sa carrière. Un homme part rejoindre sa femme qui vient d’accoucher à Berlin. Une jeune fille décide d’aller vivre à Naples. Trois journées à la fois banales et extra-ordinaires pour trois personnages qui vont chacun faire une rencontre exceptionnelle les amenant à se poser cette question : « la vraie vie est-elle ailleurs ? ».
Le film s’ouvre sur un plan séquence énergique où les trois personnages principaux, qui ne se rencontreront jamais, prennent un couloir différent qui doit les mener à leur destination. Chacun va faire une rencontre. Dès lors l’espace se réduit et chaque histoire devient un huis clos à deux personnages : une chambre d’hôtel, un quai de gare vide, un compartiment de train.
La première audace de Frédéric Choffat est de ne pas avoir transformé son film en trois sketches traités séparément et de façon linéaire. On passe régulièrement d’une histoire à l’autre de façon fluide et subtile ce qui crée une tension et un suspens captivant. Chaque « couple » se cherche, se forme dans la méfiance, l’attirance ou l’agacement. Les six personnages ont un point commun : la surprise et l’éblouissement de ce qu’ils vont vivre et qui n’aboutira pas forcément au sexe.
Il s’agit d’une parenthèse enchantée dans leur parcours, d’un éternel amour de quelques heures où les corps et la parole se cherchent et s’explorent sans cesse pour aboutir à une sorte de fusion hors du temps. Ce qui est surprenant et émouvant c’est que le geste le plus bouleversant est un geste finalement inabouti : l’homme dans le compartiment du train est réveillé par la jeune fille avec qui il a discuté une bonne partie de la nuit. Tout embrumé par cette nuit sans sommeil, il s’éveille en sursautant et dirige instinctivement ses mains vers le visage de la jeune fille penché sur lui. Tous les deux souriront, conscients que cette nuit de communion va bien au-delà du contact physique.
Que dire encore du travail d’improvisation des comédiens magnifiques, du cœur qui palpite en les regardant vivre leur aventure si douce et si banale, de la musique un peu jazzy qui berce l’ensemble ? C’est tout simplement magique.
Un beau film sur les hasards, les coïncidences, les rencontres… tout est inattendu.
Lui c'est le réalisateur Frédéric Choffat, cliquez ICI pour aller sur son site.
Commentaires
C'est quel métro pour aller à Orléans, Montpellier ou Mulhouse ? J'avais prévu d'aller le voir (Sandra m'avait bien donné envie) mais là, j'avoue que ça fait un peu loin...
C'est ça continue à faire ton malin ! T'as qu'à changer à Montparnasse !
Le réalisateur, il serait pas prof de physique dans une autre vie ? J'ai un collègue qui lui ressemble vachement !
C'est vrai qu'avec un tel titre... Il peut être partout !