Je l’aimais de Zabou Breitman *
Pierre emmène sa belle-fille Chloé et ses deux enfants dans une maison familiale isolée en montagne pour l’éloigner de Paris. Elle vient de se faire plaquer par son mari (le fils de Pierre donc) pour une autre femme. Pour faire comprendre à Chloé, hagarde et brisée, comment elle peut réagir face à cette douleur, Pierre va lui raconter sa rencontre et son amour avec Mathilde pour qui il n’a jamais réussi à quitter sa femme Suzanne.
Voilà typiquement le genre de film que j’étais décidée, préparée et convaincue d’aimer à la folie.
Et puis quoi ?
Et puis rien, ou pas grand-chose. Les histoires d’amour dans les chansons ou dans les films finissent mal en général, je le sais et d’ailleurs ici, pas de surprise, on sait d’entrée de jeu que Pierre et Mathilde ne vieilliront pas ensemble. Et d’ailleurs si Mathilde et Pierre se mariaient et avaient beaucoup d’enfants, y’aurait pas de film. D’accord.
Peu de choses ont fonctionné sur moi. La rencontre coup de foudre, malgré la confusion empotée que Daniel Auteuil tente de rendre crédible quand il doit prendre la parole pour la première fois devant Mathilde, au mieux ne « marche » pas, au pire est ridicule. Ensuite tout va très vite entre eux, ça c’est possible, ça arrive… un grand garçon et une grande fille n’ont pas forcément besoin de se jouer de la harpe celtique pendant 6 mois pour passer à l’acte. Mais que la fille qui évidemment rêve de partager le même appartement, faire les courses, payer le gaz, laver les chaussettes etc, (toutes les choses sexy de l’amour en somme…) exige quasi instantanément des preuves, des actes et des serments, que le garçon qui n’aime plus sa femme, est méprisé par ses (grands) enfants se montre incapable de les quitter… bref, quand deux adultes consentants sont fous l’un de l’autre au point de ne plus pouvoir vivre l’un sans l’autre ne parviennent pas à vivre une relation, l’ennui et l’agacement s’installent. Devant l’indécision de l’un et les exigences de l’autre, les deux tourtereaux instaurent un ‘pacte’ entre eux : ils continueront à se voir mais se laisseront sans nouvelles entre deux rencontres. Mais même lorsqu’ils se retrouvent, leurs rendez-vous ont lieu au bout du monde, tout entre eux est toujours assombri de tristesse et par l’imminence d’une nouvelle séparation. Des belles amours comme ça, j’en ai trente qui sèchent au grenier et je ne m’en sers plus.
Est-ce parce que j’ai rencontré le grand amour de ma vie que les heurts et malheurs de Sam et Zette m’ont laissée de marbre ? Je ne sais. En tout cas, ce film dépressif ne m’a pas convaincue. Du tout. Je sais, j'aggrave mon cas !
Par ailleurs, Zabou Breitman se prend tantôt pour Wong Kaï-Waï en filmant l’amour interdit dans des ruelles de Hong-Kong au son d’un violon hésitant, tantôt pour Claude Sautet avec les passages réalistes où Pierre, patron d’entreprise visite des chantiers. De telles références pourraient être touchantes, elles sont agaçantes. Si elle s’est débarrassée des affèteries et autres effets spéciaux de son précédent film, elle tente ici une nouvelle expérience stupide : les dialogues décalés… Vous savez, comme il arrive parfois sur Ioutioube quand vous écoutez une chanson et que le son ne fonctionne pas en même temps que les paroles ! J'en ai un peu marre de jouer les souris de laboratoire pour Zabou.
Florence Loiret Caille hérite du rôle pas fastoche et pas glamour de la fille perdue, quittée, cheveux gras qui pleure à gros bouillons face caméra avec le nez qui coule copieux. Marie-Josée Croze n’a pas grand chose à faire à part être jolie dans des tenues pourtant bien bien moches et à sourire tristement.
Que reste t’il alors ? Et bien Daniel Auteuil, évidemment. Plus que parfait en amoureux qui rajeunit à vue d’œil, en maladroit, en mufle, en lâche !
Je sais que je risque de me fâcher avec Elle… mais j’espère que notre amitié ne souffrira pas de cette divergence de vue !!! (Je le dis devant témoins, comme ça elle ne pourra refuser la main tendue J)
Commentaires
@ Pascale: Une main tendue...une main tendue: un couteau sous la gorge oui! Je ne vois qu'une explication: tu t'attendais à voir Daniel Auteuil courir dans le plus simple appareil tel Hugh Jackman et es restée sur ta faim! Pour le pardon, même devant témoins (d'abord, allô, y a quelqu'un ici? Tu vois Gaston: y a personne qui répond au téléphon), bref devant témoins ou pas, va falloir faire de gros efforts pour que j'accepte un début de commencement d'esquisse de pardon... Manquerait plus que tu aimes "Millenium"... !
Je le savais que ça nuirait à des relations saines. Je le savais.
A bas Zabas, à bout Zabou !!!
Ah si au fait, j'ai oublié de le dire dans cette note, quand Daniel Auteuil court tout nu au Palais Royal en criant Mathilde Mathiiiiiiiiilde te vla rev'nue, faut plus aller prier pour mon salut...
j'ai été émue...
poil aux dents !
ça compte ?
Daniel Auteuil nu ?
Hellllppppppppppppppppp
Beurk.
l'histoire me plaît guère... pas besoin de ça, le jojo.
Elle avait si bien fait avec "se souvenir..."
t'avais aimé, toi ? chaipu.
Maan : tu crois tout ce qu'on te dit toi alors ? Qu'est-ce que je ferais pas pour dérider Sandra.M.
Jochû : Oui, c'est celui que j'avais préféré.
Depuis les jolies choses , je suis plutôt bien disposée envers Zabou réalisatrice ( j'aime l' actrice et le personnage de toutes façons ) son 2 ème m' attend en DVd , je ne l'ai pas encore regardé ... quant à celui-là , pour le coup c' est l' histoire qui me tente moyen ( bien que j'ai lu le bouquin de Gavalda quand il était sorti ).
Je la trouve...
prétentieuse, elle manque d'humilité, très sûre d'elle quoi...
mais chut !
Certain que je ne verrais pas ce film (l'histoire me saoûle rien qu'à lire les résumés). En tout cas je peux vous dire que le fait que M-J Croze ait été encensée par une bonne part de la critique française, fait ici les manchettes de tous les fiers québécois que nous sommes... et le "pétage de bretelles" n'en finit plus de finir... De l'autosatisfaction qui me fait ch...
Bon je vous laisse j'ai un vieux film iranien à finir... avec des acteurs formidables, complètement inconnus (et qui le resteront toute leur vie...)
En ce qui me concerne j'ai vraiment trouvé sa prestation tristounette.
"péter les bretelles" c'est comme chez nous "faire cocorico" alors ???
Ben oui, y'a pas que la France et le Québec au cinéma :-))
"Et puis rien"
Ah voilà, je suis d'accord ! Par contre, même Auteuil ne m'a pas convaincu, encore moins son rajeunissement poussif... Bref, mieux vaut le voir dans La Personne au deux personnes à mon avis.
@ Pascale
Oui le pétage de bretelle c'est comme avoir de la broue dans le toupet ou s'exciter le poil des jambes... c'est de l'excitation/énervement inutile et/ou chauvin...
PS : le film iranien dont je parlais, c'est "Where is the friends home?" (1987) d'Abbas Kiarostami.
Oui Sandra, Pascale aime voir courir les hommes nus.
Comment suis je devenu l'amour de sa vie?
Tous les matins je fais un footing à poil dans la maison.
Florian : mais ?????????????? Il parle ???
Charles Henri : ah oui alors rien à voir avec "Péter plus haut qu'le cul !"...
Oula, je ne l'ai pas vu ce Kiarostma.
Hervé et Sandra : je ne peux le nier !!! Je ne peux rater ce spectacle pour rien au monde d'ailleurs.
@ Pascale and co: n'essayez pas de changer de sujet et de faire diversion! Pour les autres, galopez voir ce film qui est le meilleur film français de ce début d'année (et pourtant je partage ton avis, Pascale, sur le manque d'humilité apparent de sa réalisatrice...)...et pourtant je n'avais pas du tout aimé le roman...
Non et non les meilleurs films français de ce début d'année sont "Dans la brume..." et "Welcome".
Je ne comprends pas bien ce qui t'a tant bouleversée. Je suis pourtant persuadée d'avoir l'émotion facile !
Quant à Zabou, nous dirons que c'est de la timidité...
Je trouve Marie-Josée Croze extraordinaire dans ce film (parvenir à rendre aussi crédibles certains dialogues sirupeux et casse gueule, il fallait le faire). Et je trouve même que ses robes sont jolies (si,si). Les critiques sur les films d'amour, c'est difficile je trouve. Ca nous renvoit vraiment vers quelque chose de subjectif. Pour ma part, j'ai été touché par cette histoire, j'ai eu envie d'y croire même si ça fait mal. Mon Breitman préféré.
Je n'arrive pas à me dire que toutes les femmes sont de telles pleurnicheuses... Mais je n'ai cru ni à son coup de foudre, ni à sa souffrance à la fin.
Je crois que TOUT le cinéma est subjectif non ?
@ Voisin Blogueur: heureusement que tu es là, je finissais par croire que j'étais la seule à avoir aimé ce film!:-) C'est vrai que certains dialogues pourraient être sirupeux mais l'interprétation les transcende et puis comme tu dis cela renvoie évidemment vers quelque chose de subjectif! Ou de personnel. Ce film m'a profondément touchée en tout cas... et je trouve qu'Auteuil y est "objectivement " incroyable, et Marie-Josée Croze également.
@ Pascale: Je n'ai pas le souvenir qu'elle était si pleurnicheuse! PAs plus que dans d'autres films d'amour que tu as aimés (Meryl pleurniche aussi non?)... Et ce que je ne comprends pas, c'est que tu avais aimé le roman (contrairement à moi qui l'avais d'ailleurs détesté) et ce que tu sembles ne pas avoir aimé ici, c'est finalement l'histoire et non son traitement. Quant à "Dans la brume électrique", bon...changeons de sujet...:-)
Pas complètement pleurnicheuse mais triiiiiiiiiiiiiiiiste tout le temps.
Je n'ai pas aimé le traitement de l'histoire.
Et comme je disais chez pL (un autre blogueur, cherche pas) : un film de passion sans passion, c'est hard.
C'est vrai que dans MON film d'amour, je n'aime pas la scène où Méryl fait des reproches (injustifiés) le matin. Je n'ai jamais compris cette scène que je redoute chaque fois qu'elle approche dans "ce" film de référénce.
Oui, passons sur la brume. je l'ai Re-vu et RE-adoré !
Complètement d'accord avec toi. Je suis sortie tellement déçue alors que je me réjouissais!!!
La scène de la rencontre est ridicule!!!
Je vais quand même lire le livre, on ne sait jamais :-)
pour l'actrice très lumineuse !
Le bouquin était tellement sympa... je me suis fais ch' pendant ce film... et Daniel Auteuil... je l'aurais jamais vu dans le rôle de Pierre, mais alors jamais. M'enfin bon... les aventures littéraires sont individuelles. Au cinéma, on partage.
caro : je la trouve très éteinte moi !
H. : j'avais aimé le livre.