FISH TANK d’Andrea Arnold ***
L’histoire de Mia commence quand elle cherche à reconquérir la dernière amie qu’il semble lui rester. Mia est une ado très en colère et très énervée qui file un coup d’boule avant de discuter, qui profère une insulte un mot sur trois et qui n’a de parole ou de regard aimable que pour les animaux. C’est une rebelle, sans cause réelle mais avec toutes les bonnes raisons du monde de l’être aussi. Elle vit dans une HLM de banlieue londonienne sordide où les « barres » de logements sinistres font office d’horizon. Dans l’appartement cohabitent également sa petite sœur qui ne partage avec Mia que le langage ordurier et leur (encore) jeune mère, beauté vulgaire qui commence à se faner. Elevées sans père à coups de baffes et d’insultes par cette mère qui ne les a pas désirées, les deux gamines se débrouillent comme elles peuvent. Renvoyée de son école, Mia a pour avenir son entrée prochaine dans une « maison de correction ». En attendant ce jour, elle traîne et surtout s’entraîne à danser seule dans un appartement vide. La seule passion de Mia, c'est le hip hop.
L’arrivée de Connor, le nouveau petit copain de la mère qui va s’installer dans l’appartement va chambouler tout le monde. Connor va se montrer très attentionné non seulement auprès de la mère mais aussi des deux filles, ne les écartant pas des sorties dominicales que la mère aurait souhaité faire en amoureux. Il va leur accorder la tendresse et l’attention qu’elles n’ont sans doute jamais connues. D’abord incontestablement paternel, Connor va accorder de l’intérêt à Mia et à la passion qui l’anime, la féliciter, l’approuver et l’encourager.
Mais Connor va finir par succomber au charme de Mia qui n’est plus tout à fait une enfant et Mia ne résistera pas non plus à celui de Connor, charmant comme un prince quoique lâche comme un homme. Il faut dire que Connor c’est Michael Fassbender… dont chaque regard est un appel au meurtre, et chaque sourire une bombe atomique. Cet acteur débarque comme une météorite dans le paysage et déjà on ne peut plus s’en passer. Il est irrésistible. A son palmarès, on compte déjà « Eden Lake », « Inglourious Basterds », « Hunger » et ce film (non, je ne compte pas « 300 »… j’en ris encore !). Espérons qu’il continue à faire d’aussi bons choix prouvant son éclectisme et son talent (oui, même quand il n’est pas torse nu, je vous vois venir… quoique la réalisatrice a l'extrême bon goût de s'attarder très longuement et très langoureusement sur sa chute de reins irréprochable !).
Pour le reste, je dirai qu’Andrea Arnold ne s’appesantit pas lourdement sur la misère sociale qui règne mais qu'elle s'applique à suivre pas à pas son actrice (non professionnelle) qui embarque ce film avec son énergie, sa beauté, sa hargne et son naturel déconcertant.
Dans la dernière partie du film, une scène à haute teneur en angoisse prouve d'ailleurs à quel point cette jeune femme peut alterner les registres...
A star is born, elle s’appelle Katie Jarvis.
Commentaires
Ah, ben je suis contente que tu ais fait une note sur ce film parce que j'ai prévu d'aller le voir samedi, et je me disais que, quand même, la grande critique cinématographique Pascale, n'en avait pas encore parlé... Alors, j'aurai hésité... Maintenant, je sais que je peux y aller....
C'est trop d'honneur. Mais oui tu peux y aller, c'est trop d'la balle qui tue ce film.
A star is born..je sais pas...une réalisatrice époustouflante oui, qui nous aligne deux longs métrages aussi intenses, cela oui ! Et va chercher ainsi deux prix du jury ! unbelievable !
J'adore !
ps: à mon tour d'user de superlatifs et de me montrer passionné..lol
ps(bis): ce commentaire ne souffre aucune contradiction, qu'on se le dise !
Ce soir pour moi :)
je sens que je vais aimer.
kilucru : on se l'est dit.
Jordane : alors. A part le bisou à Aure ???
à part le bisou à Aure, j'ai retenu qu'elle est achement jolie, la Tika... Bottes bleues, Collants noir, petite robe grise/bleue qui va bien.... sourire en coin, presque Quadra et une fraîcheur d'une gosse de 20 ans.
J'aimes les Filles, quoi !
Le film en lui même, Stéphane Brisé confirme qui sait parler de l'amour, très... Lindon, Kiberlain, Atika, c'est quand même pas des Gerard Butleur !!! Vincent, on lui dit pas de pleurer, il pleure quand même dès qu'il se met dans la peau du personnage.
Donner la liberté des gestes et de tons aux acteurs, c'est topissime. Brisé leur a juste dit de jouer comme ils le vivent... c'est extraordinaire comme les grands acteurs savent faire leurs boulot.
Contente de ton enthousiasme. Rencontrer l'équipe, c'est toujours un plus phénoménal.
C'est vrai que c'est à ça qu'on les reconnait les big one.
Quant à Lindon, j'ai déjà pu vérifier qu'il n'en faisait qu'à sa tête :-)
sublime, ce film ! j'ai adoré les insultes...
"hé toi t'as l'oeil enflé, c'est ton père qu'a raté ta bouche ?" CUUUNNNNTTTT !!!!!
Katie Jarvis, pfiouuuu la claque ! très forte.
Et "tu vas avoir le sida du poisson... !!!".
Elle est fort la Jarvis.
Mais le Fassbender, i m'donnerais presque envie de reprendre les cours d'allemand...
TOUCHE PAS J'AVIONS DIT : Ich habe ihn gern, ich bin danach verrückt*
*merci reverso
Tiens, kek je fais ici moa ? comment se fesse (de fassbender) que je ne sois pas éjeter avec ma bouse ? euh, avec mon blougue disais-je...
:D
Donc je l'ai vu aussi sur la base de cet avis et je n'ai pas été déçu.
Un avis général auquel je souscris totalement. Oeuvre objectivement remarquable d'une cinéaste déjà auteur d'un magnifique "Red Road" tout autant remarqué. A suivre...
Fred : oh ben j'avais pas vu ce comm essentiel !!!
Joël : ben je t'avais pas vu non plus. C'est bien continue à faire comme je dis :-)
princécranoir : Oui et oui :-)
Séance de rattrapage cette semaine (merci Arte) de ce film loupé à l'époque... Splendide et troublant (et Red Road l'était aussi).
Et j'ai l'impression que la chute de reins du Fassou a fait le même effet à tout le monde... aaah... hum, bon, restons calmes !
Impossible de garder son calme en sa présence !