HORS DE CONTRÔLE de Martin Campbell**
Thomas Craven est un inspecteur de police de Boston fatigué (ça se voit à son imper mastic... dans ma famille chez moi on appelle ça "un Colombo"). Il a élevé seul sa fille Emma qui est partie faire ses études en Pensylvannie. Alors que la chérie de 25 ans revient passer quelques jours chez son papounet d'amour, elle se fait assassiner devant lui sans qu'il puisse rien faire. Persuadé que la fusillade lui était destinée, il mène l'enquête qui le conduit sur de fausses pistes mais rapidement lui fait découvrir les secrets de sa fille, de son travail et de ses implications politiques.
On comprend avant Thomas que le boulot d'Emma, ingénieur dans une gigantesque entreprise qui chipote avec le nucléaire, est au centre de l'histoire. Les intérêts qui mettent en cause les marchands qui arment les pays en guerre, les terroristes, la cuisine et les manoeuvres politiques, l'intervention de l'Etat à tous les niveaux, le secret défense, la CIA qui manoeuvre, tout ça... on s'en fiche un peu. On peut bien sûr, si on est de mauvaise humeur faire les gros yeux au côté justicier MAIS hors la loi/de contrôle de Thomas qui venge sa fille en faisant des cartons sur tout ce qui gigote... mais bon, moi j'ai décidé que j'allais voir Mel Gibson au cinéma et que de toute façon j'ai parfois envie de déboulonner tout ce qui remue pour moins que ça !!!
Et il est vrai que du Mel, si t'en veux pas, t'en re-auras quand même ! En effet, mis à part Danny Huston dans son sempiternel et fatigant rôle de méchant patron vraiment pas subtil, quelques conversations énigmatiques avec Ray Winstone qui joue un agent nettoyeur de la CIA, et quelques jolies scènes où sa fille lui revient en fantôme, Mel est seul, bien seul. Et le solitaire misanthrope hermite las et dégoûté de la vie, il fait ça très très bien. Et encore mieux je dirai après quelques années d'absence sur les écrans qui lui ont harmonieusement buriné le visage (pourquoi ça va si bien aux garçons et que ça fait si moche chez une fille ????), il est ici particulièrement malheureux, sombre et accablé ce qui est parfaitement compréhensible. Mais surtout, il semble avoir gommé tous ses tics et une sobriété vraiment bienvenue le rend encore plus touchant. D'autant que le réalisateur évite de lui mettre en bouche des répliques où l'humour à deux balles auraient démontré le cynisme du bonhomme. Quand on vient de perdre son enfant (et Mel s'y connaît... peu de films je crois où il ne soit veuf ou n'ait perdu un enfant) on n'a plus trop envie de faire dans la blagounette grasse, et Mel est donc exemplaire, comme absent mais déterminé, uniquement habité par sa vengeance (roooo, c'est pas bien, faut pas le faire !), il est le mec qui n'a plus rien à perdre et se fout de tout, avec son oeil bleu acier mais constamment très humide.
Bon, de toute façon, moi, voir un papounet et sa fifille marcher bras dessus bras dessous au ralenti, ça me fait fondre !
Commentaires
Bon... j'hésite (peut-être que tu n'aimes pas les compliments, qui sait ?), mais tant pis (soyons fou !) je me lance pour te dire qu'une fois de plus ton billet plein de verve m'a bien amusée et m'a permis (c'est vrai, quoi, c'est quand même ton but !) de me représenter très précisément le film (que même maintenant c'est comme si je l'avais vu, mais non, j'rigole, de toute façon je n'aurais pas eu l'idée d'aller le voir alors que là, tu réussirais presque à me donner envie) !
Ouaip il a pris un p'tit coup d'vieux le Mémel... chié !
Bon, oserais-je affirmer que je l'ai préféré dans Payback quand il se tatanait sévère avec la Liu ?
Non ?
Ben si !
Et quand il fait ièche le Kristofferson avec ses histoires de thunes à la noix... et quand il se fait torturer... j'aime bien moi qu'on batte le Mel quand il est chaud
Brize : non non tu peux y aller, les compliments j'aime à la folie.
Bon ben si je t'ai donné envie d'avoir envie, j'ai pas perdu ma journée.
Fred : moi aussi, j'aime quand il souffre. Parce qu'il souffre bien le con. Dans Payback, c'est mon favorite. J'ai le DVD. J'aime bien la fin de Wallace aussi... Et puis dans Million Dollar Hotel... on le voit pas vraiment souffrir mais on voit bien qu'il a souffert !!!
Y'a un film où il se fait torturer à la moyen-âgeuse dans un sous sol, mais je sais plus ce xé.
J'vois pas de quoi tu retournes avec le Kristofferson ?
Bref, bon ben moi je trouve que le Mel, i joue bien !
Beh le Kris il est dans Payback hé oh ! Revois le film puisque tu as le DVD !
Et là dedans question "La question" les orteils au mémel s'en souviennent encore !
ô bon ? C'est l'Kris. Salopard !
Je vais y revoir alors !
Mel Gibson, policier, enfant assassiné, vengeance, ça me fait penser à... Mad Max! Mais la photo en imper me fait penser comme vous à Columbo.
Il est plus Columbo que Mad Max... mais Mel est souvent en deuil dans ses films il est vrai.