LA RAFLE de Rose Bosch **
En France, dès juin 1942, les juifs ont dû porter l'étoile jaune et se faire recenser. Un mois plus tard 13 000 d'entre eux, juifs français ont été "raflés" dès le petit jour le 16 juillet, entassés au Vélodrome d'Hiver dans le 15ème arrondissement, puis internés dans des camps et enfin déportés vers Auschwitz pour y être exterminés. Parmi eux, 4 050 enfants dont un, Jo Weissmann toujours en vie, a réussi à s'échapper du camp de transit de Beaune La Rolande dans le Loiret. Aucun des autres enfants n'a survécu. Anna Traube, toute jeune fille à l'époque réussit quant à elle à s'échapper du Vel d'Hiv'. Le dernier témoin de ces quelques journées au bout de l'enfer est un pompier de Paris. Tous les personnages du film ont vraiment existé et la réalisatrice utilise le véritable nom de certains d'entre eux.
Cette abomination décidée par Hitler et les nazis fut orchestrée et accomplie en France avec beaucoup de zèle et d'application par le gouvernement de Vichy, Pétain, Laval, Bousquet, aidé par la police qui manifestement s'est peu posé de questions face à ces ordres insensés. Aucun allemand n'intervient dans cette rafle. Et alors qu'ils ne souhaitent déporter "que" les adultes, les français se demandent ce qu'ils vont bien pouvoir faire de tous leurs enfants ! Qu'à cela ne tienne, les enfants seront déportés également. Il s'agit donc de la première guerre de toute l'histoire de l'humanité délibérément faite à des enfants. Ce n'est pas l'unique atrocité de cette période mais elle est de taille.
Si on s'en tient aux faits, à l'histoire, à cet épisode innommable, je dirais que ce film est nécessaire, indispensable. D'autant qu'il est le premier à traiter ce fait précis, même s'il a déjà été évoqué par ailleurs. C'est donc courageux de la part de Rose Bosch de s'y être attaqué, d'autant que les français cherchaient moins à témoigner que les allemands qui ont toujours photographié ou filmé leurs crimes, puisqu'il paraît qu'il n'existe aucune image de ces quelques jours de juillet 42. Par conséquent, entrer dans ce Vél d'Hiv' reconstitué pour la toute première fois est un choc considérable car on est instantanément projeté à l'intérieur d'un stade immense où 13 000 personnes, hommes, femmes et enfants sont entassés par une chaleur accablante, sans eau, sans nourriture. Le bruit qui y règne, le brouhaha des discussions, le cri des enfants, les plaintes des malades, l'atmosphère moite sont saisissants. Le désarroi, la peur et l'incompréhension se lisent sur les visages. Un médecin et quelques infirmières sans matériel ni médicament essaient tant bien que mal de palier les maladies infantiles, les blessures, les malaises. Tout cela en plein Paris...
L'arrivée des pompiers qui vont dérouler les lances pour amener de l'eau à toutes ces personnes est vécue comme une victoire, une libération. Ils sont acclamés par la foule. C'est un passage très fort du film d'autant que ces hommes, saisis de stupeur et de compassion, vont également se charger de faire passer des messages à l'extérieur. Les passages bouleversants et véritablement traumatisants se succèdent. Après quatre jours passés dans cet endroit, les 13 000 juifs sont tout aussi brutalement et toujours sans aucune explication, emmenés dans des trains vers des camps de transit dans le Loiret où ils "patienteront" sans qu'aucune justification leur soit jamais donnée... sans doute les fait-on attendre que les crématoires en Pologne soient opérationnels. L'écrire ou le dire c'est une chose, le voir en est une autre et le coeur se serre d'incompréhension devant ce "spectacle" inqualifiable.
Que des hommes aient pu faire "ça" à d'autres hommes restera à jamais inconcevable, inimaginable et pourtant ça a bien existé. Voir des trains à bestiaux, des barbelés, des étoiles jaunes, des baraquements insalubres... est toujours insoutenable. Comme entendre ces cris de terreur brusquement assourdis par une porte qui se verrouille sur eux définitivement ! Comme il est déchirant d'entendre le père de famille en arrivant à Beaune La Rolande dire à ses enfants pour les rassurer : "vous voyez, nous n'avons pas quitté la France !"
Mais cette barbarie insondable commençait d'abord par de la cruauté mentale dont le paroxysme est atteint lors de cette scène où les wagons n'étant pas assez nombreux pour contenir tout le monde, les enfants sont séparés de leurs mères ! De l'autre côté des barbelés, les hommes épouvantés assistent à la scène, impuissants. Jamais ni les uns ni les autres ne se reverront. Et là, les mots me manquent pour exprimer ce que j'ai ressenti...
C'est donc un film témoignagne nécessaire je pense, courageux, mais difficile à supporter.
Et parce que ce sujet est révoltant, j'ai un peu de réticence à évoquer les faiblesses du film... Mais bon, on est au cinéma quand même !
Si j'ai trouvé Mélanie Laurent et Jean Réno vraiment très bien, très profonds, vibrants et touchants. J'ai eu plus de difficultés à voir en Gad Elmaleh ce père de famille protecteur. Le tout petit Nono, zozotant et très mignon, brusquement seul à la mort de sa mère que personne n'ose lui révéler, joue tellement comme une savate que chacune des ses apparitions censées être touchantes j'imagine, m'ont agacée au plus haut point. Par contre, le jeune garçon qui joue le rôle de Jo Weissman (le seul à s'être échappé) est une vraie petite graine de star. Face à tous les autres gamins qui jouent horriblement faux, il est tout à fait surprenant. J'ai également trouvé particulièrement maladroites les scènes où l'on découvre Hitler (interprété par un très joli acteur aux yeux bleus !!!) écouter Wagner, faire sauter de beaux petits enfants aryens sur ses genoux, obéir au doigt et à l'oeil à cette tarée d'Eva, s'offusquer des conditions d'abattage des bêtes dans les abattoirs etc... A-t'on vraiment encore besoin de nous dire que ce monstre était un homme ? Quant à Pétain marchandant avec Laval qui marchande à son tour avec les allemands sur le nombre "d'unités" à exterminer sont aussi lamentables qu'ils devaient l'être dans la réalité. Evidemment le Paris et plus précisément le Montmartre de carte postale du début sert à nous montrer qu'une période de bonheur peut basculer d'une seconde à l'autre ainsi que le contraste avec la noirceur qui va suivre... mais en 42, Paris était bel et bien occupé non ?
Le film mentionne également les 10 000 juifs "introuvables" lors de cette rafle mais rien sur les "justes" qui les ont sans aucun doute aidés à y échapper. Ce n'est pas le sujet.
Commentaires
ils raflent aussi les profs de français, dans le cantal ?
les salauds !
L'est bizarre ton comm Chou, t'as bu ?
Je suis d'accord sur les personnages de Hitler et Pétain. J'ai par contre trouvé celui qui joue Laval très bon. Le petit "Nono" m'a fait craquer et, finalement, les enfants, garçons comme filles, ne sont pas si mauvais. Du côté des adultes, il faut insister encore et toujours sur l'interprétation de Mélanie Laurent (alors que d'autres personnages féminins sont nettement moins bien incarnés). Gad Elmaleh n'est pas si mal que cela pour quelqu'un qui a finalement peu de talent d'acteur.
Du côté historique, précisons que c'est seulement en zone Nord, à l'époque, que le port de l'étoile jaune fut imposé. Quant aux juifs arrêtés lors de la rafle, ils étaient majoritairement étrangers (ou "apatrides"), français aussi... sans que cela ôte quoi que ce soit à la profondeur du drame.
Pour les personnages "historiques", ce n'est pas que je les aie trouvés mauvais, mais les scène maladroites.
Nono, je lui aurais bien collé du scotch sur la bouche (comme on faisait à l'époque) pour qu'il cesse de parler. Il récite horriblement faux !
Mélanie semblait une fois de plus très impliquée dans son rôle.
Je n'ai pas fait de recherches sur la nationalité des personnes arrêtées. Peu m'importe...
Je me souviens encore des "guichets du Louvre" qui parlait des arrestations de cette journée là, avec un étudiant qui essayait de sauver une jeune fille, mais on ne voyait pas du tout le vel'd'hiv lui-même.
Oui dans "Monsieur Klein" aussi, cette rafle était évoquée. Là, le film lui est entièrement consacré.
beuh non j'ai pas bu, t'as ou on t'a supprimé le commentaire de l'autre guss avant moi, alors ça sert à rien mon commentaire, du coup, poil au cou.
Ben oui boubourse, j'ai supprimé :-)
Ben oui,censureur,,,honni,je confirme:
en 2010,en France,l'ASE RAFLE des bébés & enfants (77 000 env!)de victimisables par profits juteux & Terreur d'Etat (la preuve,pascale)
http://KANTAL.over-blog.com vidéos désillantes: http://www.EXACTIONS.net F.Bré
Tu es trop gentille Pascale! Ce film est une horreur.
Je suis TROP gentille ???
C'est vrai.
Fais le savoir !
Bonjour, je suis une éléve du lycée hotelier de Gérardmer, J'ai vue deux fois votres film est j'ai pleurée .Merci beaucoup d'avoir fait se film là car cela fait réfléchir.
Oui c'est un film très émouvant.
C'est bien que des jeunes de votre âge le voient. C'est tellement dur d'imaginer qu'on ait fait ça à des enfants.
J'ai bien aimé le film vu que j'ai vu justement ce cours cette année avec Hitler et les juifs.
Le problème est que l'acteur a les yeux bleus .. Hitler avait les yeux marrons
Je sais que ce détail importe peu mais cela m'a choqué vers la race aryenne.
Non tu as raison, ce n'est pas un détail et ça m'a choquée aussi. Tu devrais peut-être essayer de voir "La chute" d'Oliver Hirschbiegel.
Personellement je trouves que ce film ets geniale , vos critiques n'ont pa lieu d'être je ne crois pas que vous vous imaginiez ce que c'st de rejouer ce "drame"
Je viens de regarder ce film en DVD.
Ce film m'a beaucoup ému, pourtant je connaissais très bien cette épisode de la guerre.
Quel courage d'avoir osé mettre en scène l’innommable, l'incompréhensible.
Je n'ai rien a ajouter sur le jeu des acteurs par rapport à ce qui a été dit auparavant.
C'est beau un acteur quand il est habité par son rôle. Mélanie, Jean .... des grands !
Il est des piqures de rappel qui font mal, quand l'aiguille va jusqu'au cœur.
Je préférerais voir un film de nos jour sur GAZA
On a une overdose des années 40
J'ai voulu voir ce film et il est nullissime, j'ai pas pu le finir ... les acteurs et l’histoire tout très mauvais!
oh ben c'est pas gentil ça le Che !