WHITE MATERIAL de Claire Denis ** (***)
Maria a une plantation de café en Afrique. On ne saura pas de quel pays il s'agit. Peu importe. Ce pays est au bord du chaos, de la guerre civile. L'armée s'organise ainsi que des factions rebelles armées prêtes à tout et à chasser le blanc, le "white material" de leur terre. Malgré les menaces et l'injonction des soldats français qui survolent sa plantation et la pressent de quitter le pays, Maria leur adresse un bras d'honneur et reste. Tous ses employés noirs désertent eux aussi. Elle insiste, leur assure qu'il ne faut pas céder au chantage, qu'il n'y a aucun risque. Plus personne ne l'écoute mais elle s'obstine à terminer la récolte en cours.
Son fils Manuel vit avec elle. Il est né dans ce pays, mais si blond et si blanc, il n'est de nulle part. Son ex mari, André, qui a refait sa vie avec une africaine avec qui il a eu un autre enfant est toujours proche d'elle mais se trouve très décontenancé par sa réaction face au danger.
Maria est donc bien seule, en plus d'être totalement isolée et c'est l'a-temporelle Isabelle Huppert la plus maigre menue des actrices françaises qui incarne cette femme au bord de la folie, totalement obnubilée par son travail, autoritaire, déraisonnable à force d'obstination. Et c'est à une véritable épreuve physique que l'actrice comme le personnage se livrent. Et donc, on voit Maria/Isabelle minuscule dans ses robes de petite fille, toute frêle, toute blanche tenir tête à de grands africains surarmés et énervés qui la menacent et la rackettent, Maria/Isabelle sur sa moto, Maria/Isabelle sur son tracteur, au volant d'un camion, cueillir le café, abriter un rebelle blessé, défendre son fils...
A la périphérie de l'isolement de cette femme butée, dans le déni total, qui s'entête et s'acharne à croire que rien ne change, la réalisatrice aborde la réalité de la sauvagerie d'un pays qui ne va pas tarder à sombrer dans le chaos avec une sobriété, un recul et une sécheresse rares. Le drame des enfants soldats qui fument, se droguent et commettent des horreurs, les massacres... bref, l'absurdité et la barbarie de la guerre sont montrés sans ostentation ni esbrouffe. C'est l'un des atouts du film. C'en est aussi sa limite car à force de refuser l'émotion, Claire Denis nous tient constamment à distance de son histoire et de ses personnages auxquels on ne s'attache pas. Mais c'est très beau.
Et puis,
j'allais oublier,
Christophe Lambert est vraiment très très très bien. Merci.
COMING OUT de 10 h 48 : à force d'en "discuter" IVL avec Fred/MJG/2eyes et que je suis là, devant mon écran à me demander pourquoi je m'autocensurerais moi-même sur ma propre route !!! tout ça pour ne pas écorner une icône incontournable et parce que depuis "Chocolat" (excepté "Trouble every day", certains savent pourquoi...) je dis "Madame Claire Denis", "Monsieur Isaac/Proté" et "Madame l'Afrique"... je reviens donc, penaude, vous avouer sous la torture pourquoi ce "White Material" n'a pas les ***** qu'il mérite !
Et bien voilà donc, j'ose vous dire que c'est le White Material lui-même qui est la cause de ma réticence. En effet, j'ai trouvé l'erreur de casting du rôle principal absolument colossale et totalement rédhibitoire. Mademoiselle Huppert (comme j'ai entendu dire dans mon France Inter), statue du commandeur indéboulonnable, m'horripile au plus au point. J'admire et je respecte, la femme intelligente, la cinéphile insatiable... mais l'actrice : JE N'EN PEUX PLUS ! Même si ici enfin, quelqu'un a dû l'empêcher de se servir de son épouvantable rictus qui lui tord la bouche... ce n'est pas suffisant et elle nous ressort ni plus ni moins ce que j'appelle son "numéro" parfaitement huilé et sans surprise de femme tyrannique, volontaire et border line qu'elle maîtrise souverainement certes mais qui fait que JAMAIS je ne vois le personnage, mais TOUJOURS l'actrice qui fait son boulot. Evidemment, le personnage de Maria s'isole volontairement quoiqu'inconsciemment de plus en plus du reste du monde par cette espèce de folie qui la ronge. Mais c'est étrange et dérangeant cette impression qui fait que, qui qu'elle ait en face d'elle, elle semble ignorer son partenaire. Elle joue sa partition, elle joue "l'absente" comme personne, et se semble jamais si comblée que lorsqu'elle est seule à l'écran.
Dommage.
Commentaires
Les enfants aussi sont parfaits
Et Isaac
Et Nicolas
Et Michel
Et William
Et l'Afrique
Et la Huppert, elle est "menue" mais elle est musclée ^^
Ah oui et puis lors du... quand les... enfin bref... ça m'a prise là ! (et sans esbroufe ni voyeurisme)
Oui c'est vrai, ils sont parfaits.
En fait tout est parfait dans ce film : Mais...
Oui à ce moment précis là..., avec stupeur et tremblements... ça m'a prise aussi... fais dodo Colin mon ptit frère...
Chuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut ! je sors sur la pointe des pieds pour ne point réveiller...
Quel film, mes aïeules, quel film !
Fred : t'inquiète, on peut jouer du tambour maintenant !
Rob : tes aïeules ! Reste poli garnement.
Le dernier film où j'ai bien aimé Huppert, c'est Home. Tu l'avais vu ?
C'est pas beau la délation madame !
Bon c'est vrai que de temps en temps la Hup' on aimerait bien qu'elle se laisse un peu aller...
Allez Isa ! va !
Ed : je n'ai pas vu Home...Après "Villa Amalia", j'ai préféré faire une pause pensant que ma Huppertophilie reviendrait non.
Le dernier film où je l'ai aimé c'est "Huit femmes"... doit bien y avoir 10 ans non ?
Fred : ah t'es quand même d'accord que quand même !
Pète un coup Isabeau, ça déconstipe.
Bon moi il m'aura fallu le revoir à trois jours d'intervalles n'étant plus très sur de ce que j'avais vu la première fois..si, si c'est possible !
la faute à mon esprit fatigué, un peu,....au fait que ce film est très riche et dans son contenu, et dans sa construction et de par son interprétation..et moi Huppert je l'adore..!
Bref aujourd'hui j'ai savouré chaque plan, chaque image avec une infinie clarté ...ce qui m'avait manqué la première fois...
Et puis la zique des Tindersticks est "encore" une fois excellente, elle colle au film comme la latérite à l'Afrique ! prodigieuse !
@Kiluc' tu prononces encore une fois le mot "encore" dans la même phrase que le terme Tindersticks et plus jamais je te raconte la fin du film ^^
kilucru : la chance !!!
Moi je l'ai adorée Huppert mais je trouve que plus elle s'assèche plus son jeu devient sec, absent. Bref, c'est bizarre. On dirait qu'elle est plus là. ça me gêne énormément. Elle m'a gâché ce film, ça je peux l'assurer.
Fred : gné ?
Ah ouais toutes mes confuses c'était un message informatif à l'attention du ci-devant Kiluc'
pardon j'me croyais sur gmail j'l'ferais plus
jusqu'à la prochaine fois
lapide moi avec tes gros cailloux !
PS. Il loucherait pas un poil l'tarzan d'la honte là ?
Huit femmes, c'était en janvier ou février 2002. J'en suis sûre, c'est mon premier film avec ADMV.
To Fred : Je voulais juste savoir si tu suivais ! Cette bande son est trop balèze ...il me l'a faut !
Fred : j'avion compris c'étions au lustuc' que tu t'adressions. Je peux quand même "gné-er" chez moi nan ?
Je croyais que tu le savais ? Ce que j'aime chez les garçons c'est leur nez (Paulot, Hughie, Bradley, Ralph et +...) et la coquetterie dans l'oeil (Christopher, Andy, Bradley etc...).
Ed : bien joué l'dada. C'est sorti le 6 février 2002.
kilucru : c'est pas meetic ici
@Kiluc' pas encore dans le commerce... comment vas-tu faire ? tu vas être obligé d'aller RE-RE-voir le film, ça tombe bien tu pourras me raconter le début ^^
@Taulière : mais gnééééééée tant que tu veux. Signé bêêêêêh (ah ah ah j'en ris encore ! tiens ! là aussi y avait une chouette musique)
@Pascale: j'voulais juste que tu précises... je soupçonnais Cooper d'avoir un léger défaut
Au fait
maintenant que tu nous as fait ton coming out
tu veux pas y mettre une * supplémentaire ?
pour ton Christopher, mon Isaach, le Nicolas, le Subor, le William et tous les autres petits garçons sans oublier la musique bien sûr "toujours" (clin d'oeil à nous savons qui) et pour l'Afrique et pour la mère Denis ? merki d'avance
Le Coop' i cumule et ça c'est CLASSE !
Une étoile pour te faire plaisir ?
Bon allez va.
Une étoile, mais pour la musique on dit les étoiles de la musique, donc minimum syndical au moins deux...ce sera toujours cela de pris et " Encore "...
et oh, on s'calme sur les étoiles.
Capiche !