LENNY AND THE KIDS ***
(Go Get Some Rosemary)
de Joshua Safdie, Benny Safdie ***
Synopsis : Après plusieurs mois passés séparé de ses enfants, Lenny, la trentaine, les récupère à l'école. Comme chaque année, il passe deux semaines avec ses fils Sage, neuf ans, et Frey, sept ans.
Tout ce petit monde s'entasse dans le studio du centre de New York. Au fond, Lenny hésite entre être leur père ou leur copain, et voudrait que ces deux semaines durent six mois. Pendant ces quinze jours, un voyage dans le nord de l'Etat de New York, des visiteurs venus d'étranges pays, une mère, une petite amie, des couvertures "magiques", et l'anarchie la plus totale s'emparent de leur vie entre burlesque et tendresse. Comme un chant du cygne au pardon et à la responsabilité, à la paternité, aux expériences personnelles, et à ce que l'on ressent quand on navigue entre l'enfance et l'âge adulte.
Les divorces c'est comme les histoires d'amour parfois... ça ne se passe pas trop bien et Lenny a écopé d'une garde de ses enfants un peu zarbi. Il peut les voir 15 jours par an... et encore, c'est parce que la mère, dans un élan de générosité le tolère. Mais Lenny qui a un boulot (projectionniste), un logement en plein New-York est sans aucun doute atteint du syndrome de Peter Pan. Son immaturité est son fonds de commerce.
Voilà donc Sage 9 ans et Frey 7 ans en pension chez leur père qu'ils adorent. Les deux semaines vont se transformer en 15 jours de pure folie où le père plus jeune et irresponsable que ses enfants va commettre énormités, maladresses et aussi quelques imprudences. Il faut dire que la présence de ses enfants ne l'empêche pas de continuer à voir ses amis un peu bargeots, un peu marginaux, une petite amie qui voudrait prendre plus de place dans sa vie, de leur raconter des histoires à dormir debout qui les terrifient, à marcher sur les mains en plein New-York, à insulter le directeur de l'école et j'en passe... Le plus énoooooorme, absolument inexcusable, je vous le laisse découvrir si vous avez la bonne idée d'aller voir ce film.
Je ne sais si c'est le fait d'avoir vu d'horribles films cette semaine qui me rend plus indulgente avec celui-ci mais il est certain que pas plus la caméra à l'épaule que l'image cracra ne m'ont rebutée bien au contraire. Je ne me suis pas du tout sentie souris de labo mais bien en présence d'un film épatant bricolé avec trois euros six sous plein d'énergie, de sincérité avec une histoire, des vraies personnes qui ont de vrais sentiments à l'intérieur et commettent de bonnes choses et des erreurs aussi.
Evidemment il n'est pas sûr qu'on ait envie de confier ses propres enfants à Lenny et pourtant, dans son inconséquence et sa folie douce il est capable de véritables moments de grâce et d'intelligence comme celui où pour calmer ses enfants agités au musée aquatique, il leur demande de trouver une particularité devant chaque panneau ou aquarium.
Et puis parfois derrière le burlesque et l'impertinent surgissent encore des instants d'une justesse inouïe, d'une profondeur incroyable et l'émotion finit par s'installer jusqu'à une scène finale qui ne résout rien et laisse absolument pantois...
Je n'oublie pas de vous dire aussi que les deux enfants sont comme de vrais enfants, joyeux, turbulents, parfois un peu cons, d'autres fois tout câlins... ce que je pourrais appeler "normaux". En tout cas, à aucun moment je n'ai eu envie de leur dévisser la tête et de leur coller sous le bras.
Quant à l'acteur qui joue Lenny, il s'appelle Ronald Bronstein, inconnu au bataillon et c'est le genre qui semble être né pour être devant une caméra : beau, drôle, naturel, touchant, agaçant. Dès sa première apparition à l'écran (une chute et un fou rire), il s'en empare, empoigne le film et la cinéphile complètement baba qui a envie de le revoir vite vite vite !
Commentaires
C'est du velu de qualité donc ?
Arrrh merdum !
Il passait la semaine dernière dans mon p"tit ciné d'art & essai et je l'ai raté bêtement...
Dommage...
J'attends désormais une seconde chance...
Cela semble être le cinéma américain comme j'aime, alors j'irai.
Fred : des poils juste là où il faut. Et un grand taré comme on aime.
Foxart : ah dommage, tu serais tombé amoureux.
Ed : ah oui, indépendant, sundance tout ça. J'AIME !
Argh, comme Foxart, je l'ai raté quand il passait chez moi!
Et pourtant, je l'avais repéré à l'avance, car c'est tout à fait mon genre de film et j'avais accroché sur la bande-annonce!
Bien joué Pascale, toujours au taquet pour ne rien laisser passer!
Bon, je garde espoir, je finirai bien par croiser Lenny un jour...
Hey hey !
séance de rattrapage annoncée fin juin près de chez moi !!!
Mister Loup : ben si j'ai laissé passer les Femmes du Caire et ça m'ennuie bien et il ne passe plus chez moi.
Foxart : ne le rate pas et viens me dire si t'es pas tombé amoureux.
Promis ;-)
Non... pas tombé amoureux du tout... et puis j'avoue... j'ai pas beaucoup aimé le film non plus...
T'as pas d'coeur !