LA TETE EN FRICHE de Jean Becker **
Germain est un peu l'idiot du village dont tout le monde se moque un peu mais que tout le monde aime bien aussi. Il n'est pas allé très longtemps à l'école. Il vit de petits boulots dont la vente des légumes qu'il cultive dans son potager. Il habite dans une caravane au fond du jardin de la maison occupée par sa mère vieillissante, acariâtre, hostile et un peu barge qui ne l'a jamais aimé. Il a une petite amie, Annette beaucoup plus jeune que lui et des copains qu'il retrouve au bistrot. Un jour, dans le parc où il se rend quotidiennement, il rencontre Margueritte une très vieille dame de 95 ans très cultivée qui lit des livres sur un banc. Leur rencontre va se transformer en une profonde amitié, et Margueritte va donner le goût des livres à Germain.
Ne comptez pas sur moi pour jouer les cyniques et les blasés, j'ai trouvé que ce film était une véritable sucrerie. Evidemment, je ne suis pas aveugle et je vois bien que question "cinéma", il y a peu à se mettre sous les yeux, avec une histoire toute prévisible, des flash-backs un peu lourdauds et de bons et nobles sentiments en cascade. Moi ça ne me dérange pas, j'avais aimé des films comme "Les enfants du Marais" ou "Dialogues avec mon jardinier" (mais détesté "Deux jours à tuer" par contre). Ce qui compte ici ce sont les dialogues de Jean-Loup Dabadie délicieux, souvent drôles et tirés du bon sens populaire. Et puis, il y a de l'entraide, de la camaraderie, des jolies filles qui aiment des garçons pas terribles, de jeunes garçons qui aiment des filles plus toutes jeunes, et pour moi qui n'ai pas bien confiance en l'espèce humaine, c'est comme si je regardais un reportage sur une espèce disparue.
Mais aussi, il y a les acteurs qui se régalent à faire leur petit numéro bien sympathique du terroir.
Et surtout, surtout, il y a une rencontre entre deux acteurs. Une petite brindille chiffonnée de 40 kilos, pleine d'élégance, douce, drôle, intelligente, gentille et idéale. C'est Gisèle Casadesus, diction parfaite, présence délicate et délicieuse. Et face à elle, un ogre impressionnant aussi doux et tendre qu'elle. Quand l'alchimie se produit ainsi au cinéma, qu'on a l'impression que ni l'une et surtout pas l'autre n'ont voulu passer à côté de cette occasion d'être ensemble, c'est très beau. Ce film c'est elle mais c'est surtout lui, Depardieu, immense, magnifique. Il ne joue pas, il est. Je l'aime.
Et surtout, surtout, il y a une rencontre entre deux acteurs. Une petite brindille chiffonnée de 40 kilos, pleine d'élégance, douce, drôle, intelligente, gentille et idéale. C'est Gisèle Casadesus, diction parfaite, présence délicate et délicieuse. Et face à elle, un ogre impressionnant aussi doux et tendre qu'elle. Quand l'alchimie se produit ainsi au cinéma, qu'on a l'impression que ni l'une et surtout pas l'autre n'ont voulu passer à côté de cette occasion d'être ensemble, c'est très beau. Ce film c'est elle mais c'est surtout lui, Depardieu, immense, magnifique. Il ne joue pas, il est. Je l'aime.
Et puis un film qui donne envie de relire Camus ne peut pas faire de mal !
Commentaires
Tu te doutes bien que ça ne peut que me parler à priori ce film là ! ;-)
Et j'aime Gisèle casedesus ...
Et puis aussi , j'avais rencontré Jean Becker il y a longtemps, quand je bossais dans la pub à Paris , et il m'avait dirt que je ressemblais à Stefania Sandrelli , figure-toi ...une star mondialement connue, non ? ;-)))))))))
De nombreuses blogueuses ont lu avec plaisir le roman d'on est tiré ce film, je n'avais pas fait le rapprochement. J'ai besoin de sucreries en ce moment, çà tombe bien.
La Pyrénéenne : Ben Stefania Sandrelli je connais évidemment avec sa fossette irrésistible et dire que tu lui ressembles...mazette c'est pas rien. En plus elle était dans un de mes films favoris de tous les temps "Nous nous sommes tant aimés".
Aifelle : ça tombe bien, il l'est !
Que je lui ressemble , c'est vite dit, ça ! Je le soupçonne d'avoir , à l'époque , comparé chaque petite stagiaire qui passait à une comédienne ! ;-)))))))
Je n'ai pas de cœur
Je passe mon tour
Allègrement
Youpi
La Pyrénéenne : ben quand même l'aurait pu trouver pire.
Napad" Queur : pourtant y'a bouchitey qui est cré vilain et qui se fait pipi dessus.
Yeurk !
Il fait envie à voir ce film...
Napad' : crado.
Minijupe : Oui, c'est jouli !
"un reportage sur une espèce disparue" c'est tout à fait ce que j'ai ressenti avec Dialogue avec mon jardinier (que j'ai beaucoup aimé aussi), mais celui-là m'a totalement bouleversée et transportée en même temps. Bon, ce doit être en relation avec mon histoire alors, mais peu importe, le bonheur c'est toujours bon à prendre !
oui, ça fait du bien.
Pas encore vu mais envie d'y aller, même si Jean Becker a souvent tendance à appuyer là où ça peut faire mal. D'ailleurs moi aussi j'ai pas du tout apprécié "2 jours à tuer"... Là je ne sais pas mais dans les extraits que j'ai vu j'ai eu la sensation effectivement que Gérard Depardieu ne jouait pas tout comme dans "Mammuth" et si c'est le cas, c'est là que j'aime ce monsieur :))
"Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. Jamais plus, jamais plus, jamais plus.
je sors tous juste de la séance .... J'ai adoré ^^
laurence : j'avais détesté "2 jours à tuer" mais pas pour les mêmes raisons que toi apparemment.
Rien jamais ne venait justifier l'ignominie du personnage et surtout pas sa maladie.
sternelle : ben dis donc, tu l'as appris par coeur !
sisi nous sommes d'accord :) personnage ignoble qui partageait ses peurs et ses douleurs autour de lui... femme enfants....
Et la façon de les traiter surtout. Quel pauvre type ! Enfin, heureusement, il a fini de sévir :-)
Oui, l'envie de lire Camus et Gary. Mais j'ai trouvé le film un peu petit... J'ai préféré "Dialogue avec mon jardinier", là, j'ai trouvé des facilités, mai sje n'ai pas détesté non plus!