LES MOISSONS DU CIEL**** de Terrence Malick
Ce grand film d'amour sur fond de climat social et de misère est une pure merveille où toute la singularité de Malick explose déjà à chaque scène. On pourrait faire un arrêt sur image de chaque plan tant chacune s'impose comme une photo, un tableau. Le meilleur exemple est cette ferme perdue au milieu de nulle part copiée/collée sur cette d'Edward Hopper.
L'histoire est celle de Bill, Abbie et Linda qui parcourent les Etats-Unis pour survivre en travaillant. L'abondance de main-d'oeuvre aux abois rend les patrons particulièrement odieux qui n'hésitent pas à considérer et traiter les ouvriers comme de la marchandise interchangeable. Mais cela ne rebute pas les courageux qui n'ont d'ailleurs aucun autre choix, l'essentiel pour eux étant de rester ensemble. Ils s'arrêtent pour une saison de moissons chez un jeune fermier solitaire et mourant. Ce dernier tombe amoureux d'Abbie dès qu'il la voit et sous la pression de Bill qui pense qu'en cédant à ses avances cela leur permettra de changer de vie, elle accepte de l'épouser. Evidemment Le Fermier finit par découvrir que Bill est un peu plus que le frère d'Abbie...
C'est définitivement Terrence Malick qui a inventé le vent dans les feuilles, les branches et surtout celui qui caresse les épis de blé. Toutes les images sont sublimes chez ce réalisateur, elles vous emportent loin. Mais pas seulement. L'évolution des personnages, l'économie de discours et de dialogues, la voix off moins présente que dans ses films les plus récents mais déjà la marque de l'univers de Malick, tout concourt à faire de ces dramatiques moissons une magnifique aventure de sensations.