QUESTIONE DI CUORE de Francesca Archibugi ***
Angelo est carrossier à Rome où il retape de vieilles voitures de collection. Il vit avec sa femme enceinte et ses deux enfants. Alberto est un scénariste à succès en panne d'inspiration et de sentiments. Rien n'aurait dû faire que les deux hommes se rencontrent. Mais alors qu'ils sont tous les deux victimes d'un infarctus le même soir, c'est au cours de leur séjour au service de réanimation que leur amitié va s'ébaucher et résister à leur sortie de l'hôpital. Atteints du même mal, hantés par la même frayeur de récidive ou d'aggravation, les deux hommes réagissent chacun à leur manière. Alberto en étourdissant les autres et lui-même de paroles et d'humour, Angelo en feignant d'aller bien et en cachant la vérité à son entourage.
Lorsqu'une infirmière ouvre le rideau qui les sépare dans la salle de réanimation, les premiers mots d'Alberto à Angelo sont : "qu'est-ce que tu es beau !". Et effectivement, l'acteur Kim Rossi Stuart, malgré sa pâleur de plus en plus cadavérique à mesure que le film avance, est d'une beauté à tomber. D'ailleurs, je ne m'en relève pas. J'avoue que c'est d'abord pour lui que je suis allée voir ce film sans savoir de quoi il retournait. Mais "question de coeur", ça ne pouvait que me "parler". Et effectivement, le mélo de l'été, le voilà. Pas beaucoup de choses à en dire puisque le film est assez prévisible mais au moins les acteurs au travail ici font du bon boulot et c'est déjà beaucoup. Et puis j'aimerais tellement que Kim Rossi Stuart soit un peu plus présent sur les écrans. Je ne me souviens pas l'avoir revu depuis "Romanzo Criminale" un de mes coups de coeur de 2006, et son premier et jusque là seul film en tant que réalisateur, le très beau et poignant "Libero" où il se donnait le rôle pas très gratifiant du père colérique et injuste.
Ici, en plus d'être toujours aussi beau, il démontre qu'il peut être autre chose qu'un beau gosse, un méchant, un mafieux mais qu'il a aussi un vrai sens comique. Oui, on rit aussi dans cette histoire de mort annoncée.
Le film perd un peu de crédibilité lorsqu'on comprend qu'Angelo tente en quelque sorte de préparer son départ et de se faire remplacer auprès de sa femme et ses enfants par Alberto, "que vont-ils devenir sans moi" pense t'il. Mais la façon de parler de la maladie, d'essayer de continuer à vivre malgré l'angoisse et les constants rappels à l'ordre de ce coeur qui faiblit, de tenter d'en rire malgré les inquiétudes est plutôt bien vue. De quelque côté qu'on se trouve de la maladie, peut-on se préparer à mourir ? A vivre un deuil ?
Commentaires
La bande-annonce m'avait déjà séduit, merci pour ta critique qui m'en met une deuxième couche! ;)
Faudra aussi que je rattrape "Libero" dont je n'ai entendu que du bien!
Et puisque tu aimes le beau Kim, essaie de voir "Les clefs de la maison", il y est épatant!
Je pense que c'est une constante chez lui. Il est TOUJOURS bien.
Oui il était merveilleux dans les clés de la maison !