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THE KILLER INSIDE ME de Michaël Winterbottom ****

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Lou est adjoint du shérif d'une petite ville du Texas tellement sans histoire qu'il peut se promener sans son arme. Lou est vraiment le genre de type à qui on fait confiance sans hésiter. Il dit "b'jour m'ame" quand il croise une dame. Il porte des chemises blanches soigneusement repassées et est toujours impeccablement gominé. Il a une fiancée toute prête à l'épouser mais devient l'amant d'une prostituée qu'il était chargé d'exclure de la ville. Les rouages bien huilés de sa petite vie commencent à s'enrayer avec une histoire de chantage dans lequel il est impliqué. Alors que surgissent également des pans de sa jeunesse et de son enfance pas reluisants...
En jetant un oeil sur la filmographie de Michaël Winterbottom, un seul mot m'est venu sous les doigts et sur le clavier : WAOW !!! En effet, aussi éclectique que prolifique, à la fois indispensable et totalement discret (ce qui fait que j'ai un peu tendance à l'oublier quand il s'agit de faire des best of de mes préférences)... ce réalisateur est sans conteste un de mes favoris. Pas un film qui ne m'ait déçue alors qu'en regardant les titres, ça part absolument dans tous les sens ! On ne peut dire qu'il y ait un style ou une empreinte Winterbottom car romantiques, historiques, engagés, modernes ou en costumes... les films de ce réalisateur semblent offrir une mosaïque de tout ce que le cinéma propose. Jamais il ne m'a déçue et mieux encore, il me surprend sans cesse.

Ici encore il frappe fort avec ce film noir très noir à l'esthétique impeccablement chic et soignée à chaque plan. Pour nous faire entrer dans la tête d'un fou, psychopathe très très malade et réussir à nous abasourdir en nous surprenant alors que les serial killers bien dérangés de la tête prolifèrent sur les écrans noirs, il fallait le faire. Et c'est réussi, car en plus d'avoir particulièrement bichonné son ambiance années 50 très raffinée, Michaël Winterbottom (gloire à lui !!!) a choisi un acteur de 35 ans qui peut parfois en paraître 12, qui a le sourire aussi angélique que son regard peut brusquement devenir dément. Ce sinoque, schyzophrène, hyper violent c'est Casey Affleck. Acteur rare mais prodigieux dans sa façon de se vouloir discret, comme empêtré dans une gaucherie qui ressemble à de l'humilité, il capture et envahit l'écran de sa modestie et fait éclater une sauvagerie comme on en voit peu. Casey Affleck, MON Casey Affleck porte ce film sur ses timides épaules. Il semble toujours s'excuser d'être là, comme s'il marchait à reculons et déchaîne la barbarie en prenant soudainement le visage des femmes qu'il aime pour un pusching ball ! Je suis sûre que certains réalisateurs auraient offert un exctincteur à leur acteur pour en arriver au même résultat. Lou/Casey ne se sert que de ses mains et semblent tout surpris de ne pas anéantir sa partenaire au premier coup. Alors il les multiplie jusqu'à épuisement de sa victime et du spectateur. Et lui, part en sifflotant fumer un cigare.

Evidemment lorsqu'on se trouve devant le génie d'un acteur tel que Casey Affleck dont la voix de canard marmonne et mâchouille son texte avec nonchalance ajoutant encore à l'exaspération fascinante qu'il provoque, il faut tenir la route. Jessica Alba s'en sort vraiment bien, toute fragile, innocente et sincère qu'elle est, même si elle est en partie responsable de la violence qui se déchaîne. Par contre Kate Hudson vraiment pas gracieuse en plus de ne jamais être convaincante manque de tout ce que sa "rivale" propose.

Un monstre de cinéma, ça fascine parce qu'on se dit que ça ne peut exister dans la vraie vie, la toupie tourne et c'est forcément notre imagination de malade, de killer inside us qui l'invente. Donc, on est tout pardonné de trouver un film avec une pourriture de cette envergure aussi extraordinaire. Casey, je t'aime d'amour.

P.S. : Bill Pullman est vraiment très très bien aussi mais je suis faible et Casey m'hypnotise.

Commentaires

  • On s'en tape des meufs !
    même pas tu causes de Bill et de Simon
    Y me vient comme une envie de te jeter des glands !

  • Fais pas ton Peck... J'ai mis une tof "parlante"et géante de Bilou. Et Elias, tu causes pas d'Elias ? Et t'as même pas vu les fautes que je m'en vais m'empresser de corriger avant que !

  • C'est moi ou tu viens de me demander de te corriger ?
    Maso va !

  • Ah oui tiens dis donc le brave Elias... Pour une fois qu'il cachetonne pas c'te ...

  • Yeah ! :) Bill Pullman, par contre, est bien trop rare... ARF
    Pourquoi qu'à la fin (attention, spoiler) ils se rendent pas compte que ça sent pas trop la fleur dans la maison mouillé d'essence ?... sont pas très intelligent, les texans !...

  • Fred : oui :-))
    Ben il cachetonne quand même un peu.
    Tu trouves pas qu'il a un jeu très très limité. Un rictus et basta cosi.

    Jordane : la réponse est dans la question ! Le texan n'a pas d'odorat, c'est bien connu. Cherche pas la ptite bébête gros bêta !

  • J'irai bien voir ce film, il a l'air sympa!

    claire

  • Sympa n'est pas le terme que j'aurais employé mais pourquoi pas ?

  • Je suis sortie un peu sonnée de ce film sur lequel je n'ai pas encore réussi à écrire une ligne. Malgré l'ensemble très (très) convaincant, deux petites choses ont gaché mon plaisir:

    1/ l'explication donnée au "mal" de notre gentil Casey (que nous sommes deux, au moins, à aimer d'amour): j'imagine que dans le roman de J THOMPSON tout cela est développé et très bien fichu, mais là, ça faisait un peu trop explication vite faite bien faite...
    2/ la fin ubuesque voire grottesque, cette façon là de flamber le tout avec un rire sardonique... m'a laissée perplexe!

    ... mais bon, je recommande quand même!

  • Faut faire gaffe hein, le Casey est vénéneux, et même qu'on imagine que pas seulement au cinéma le p'tit chéri d'amour.
    Y'a une intelligence de jeu certes, mais aussi des projets annexes enrichissants .... il a pris son temps et a trainé pas mal avec Gus Van Sant (bien lui en a pris) .... à ce jour LE grand acteur qu'on attendait plus : un parfait petit homme bourré de paradoxes et d'ambiguités !

  • La Nymphette : en général je ne suis pas trop partageuse côté sentiments. Donc, Casey t'y touches pas. Merci.
    Les explications du traumas de l'enfance, baclées et pas bien compréhensibles ne sont effectivement pas le meilleur aspect du film.

    Yaka : moi aussi m'est avis que dans la vraie vie, il doit pas être commode le petit chou. Mais bon, il traîne avec qui il veut tant qu'il nous offre des prestations comme celle ci !

  • nous sommes donc en tout et pour tout 3 à aimer ce film vraiment? (Rob, toi et moi)??????

  • Nicolinux aime aussi. on fera ménage à 4 du coup. j'ai encore de la place dans mon lit ;)

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