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  • UN BALCON SUR LA MER de Nicole Garcia *

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    Si un homme dit à une femme "c'est toi ?' et qu'elle répond "oui, c'est moi !", elle ne ment évidemment pas, alors pourquoi en faire toute une affaire ? Marc se trompe de fille. Il croit en reconnaître une, mais c'en est une autre. Et l'autre s'amuse... enfin pas vraiment, à prétendre qu'elle est l'une.

    Reprenons.

    Marc, agent immobilier qui a réussi (maison avec piscine dans l'arrière pays aixois... si j'ai bien compris, parce qu'on voit aussi sans cesse des images de Nice, ville morte et qu'on parle aussi parfois de Marseille !) croise un jour Cathy, son amour d'enfance. Celle avec qui il partageait tout jusqu'à ce que les "événements" d'Algérie les séparent. Il passe une nuit ou peut-être un après-midi tristounet au lit avec elle, puis elle disparaît, puis il se met à être de plus en plus distant avec sa femme et sa fille et à se demander si Cathy est vraiment Cathy. Alors Cathy est-elle vraiment Cathy ?

    En emberlificotant son récit d'une histoire à la moirmoile de magouille immobilière, Nicole Garcia s'empêtre dans un récit totalement abracadabrantesque qui n'a rien, mais alors absolument rien à voir avec le sujet qui la préoccupe, l'enfance, l'Algérie, les racines tout ça. Pourquoi avoir embourbé son récit dans cette affaire de manoeuvre avec fausse société et je t'en passe et des plus rocambolesques ? Pourquoi avoir transformé Jean Dujardin en enquêteur justicier ? Mystère. Le propos (effleuré donc) de la mémoire, du temps qui passe, de la nostalgie de l'enfance, des non-dits d'une époque dont on a soigneusement évité de parler, des erreurs, des doutes suffisait à lui seul à faire un film. D'autant que Jean Dujardin; plein d'incertitudes, fait preuve de toutes les nuances requises pour interpréter cet homme nostalgique qui doute, se souvient et finit par décider.

    J'ai lu à plusieurs reprises que les "critiques" faisaient un parallèle avec "Vertigo" d'Hitchcock ! J'avoue qu'en voyant le film ça ne m'a même pas effleurée. Il faut dire qu'on assiste aussi à une authentique et colossale erreur de casting. Marie-Josée Croze, trop "terrienne", est selon moi totalement dépourvue du moindre mystère pour jouer les vamps fatales, alors que Sandrine Kiberlain, honteusement sous-employée ici en est pétrie...

    Ce film est comme sa réalisatrice, sombre et tristouille sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Néanmoins, il démontre ce dont Jean Dujardin, irréprochable, est capable de faire en bon acteur qu'il est et notamment dans les cinq dernières minutes (voir photo du haut). Mais ce film n'est pas encore "le" film de sa vie.

    Quant à la réplique finale, presque tronquée, c'est une merveille et mériterait presque à elle seule le détour...