CABEZA DE VACA de Nicolás Echevarría ***
Cela ressemble à un documentaire filmé à l'époque où se situe l'histoire. Ce qui est impossible, nous sommes en 1528 et le cinéma, je vous assure, n'avait pas encore été inventé. De toute façon, il ne s'agit pas d'un documentaire même si l'histoire de cet explorateur espagnol est vraie de vraie. Álvar Núñez Cabeza de Vaca, explorateur espagnol est un des rares survivants d'une expédition sensée découvrir les Indes et qui fait naufrage au large des côtes de Floride. D'abord anéanti par la peur et la solitude, puis abaissé au rang d'esclave, utilisé et humilié par un être difforme, vociférant et tyrannique qui accompagne un sorcier mystérieux, il décidera, après avoir touché le fond du désespoir et approché la folie, de rester en vie. Il lui faudra 8 années de marche à travers les Etats Unis pour retrouver ses compatriotes espagnols toujours avides de conquêtes. Mais avant cela, il aura partagé la vie de différentes tribus desquelles il aura appris les rites, les traditions et quelques rudiments de sorcellerie qui lui feront accomplir des miracles...
Sortir totalement indemne de ce film envoûtant, dérangeant et unique me paraît impossible. Jamais encore il ne m'a été donné de suivre une aventure aussi sensorielle. Jamais encore je n'avais vu ainsi la représentation de l'homme au cinéma, qu'il soit prétendûment "civilisé", conquérant, belliqueux, convaincu de sa supériorité et insatiable dans ses convoitises ou soi-disant "sauvage" pétri d'un instinct de survie, d'une pureté, d'un sens aigü de la communauté, du partage et néanmoins non dénué déjà de croyances insensées, de superstition et de violence.
Les images sublimes d'un environnement tantôt désertique, tantôt luxuriant ajoutent à l'impression déroutante d'asphyxie qui rend l'homme misérable face à cette nature qu'il ne cesse de vouloir dompter alors qu'il n'en est qu'un élément mesquin.
Il faut accepter de se laisser capturer par ce film ensorcelant, déroutant qui n'a pas son égal et dont on a du mal à comprendre pourquoi il a mis 20 ans à sortir en salles ! Un cinéma originel, brut et oserai-je mot... naturaliste qui laisse décontenancé.
Cela dit je laisse à mes nouveaux amis de Critikat qui causent si bien le mot de la fin : "Un fantasme d'Eldorado, mythe d'un prosaïque horrible devenu, par le truchement du langage, synonyme d'un rêve peut-être plus pur, moins intéressé. C'est vers cet Eden sensoriel que tend le film de Nicolás Echevarría - un Eden où la bienveillance n'est pas dupe de ses chances face à la marche de la conquête, mais où le discours demeure celui d'une foi véritable en l'être humain, malgré tout."
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Le jeu du lundi devrait vous paraître limpide aujourd'hui.
Commentaires
T'as des amis toi ?
Depuis quand ?
fais pas ta p..., t'sais bien que c'est du joke !
Nan, sans blague, tu trouves pas ça trop patelin le "mythe d'un prosaïque horrible devenu, par le truchement du langage" !!!
Salut,
c'est bien les amis pour cet article
Ah tu l'aimes ce mot hein
J'ai une question
Il n'y a rien à gagner
Pourquoi a-t-il perdu une * dans des () ?
G707G : j'ai rien compris !
Cabeza : ce mot je le ferais bien mien s'il n'était tien.
Fred : parce que... c'est l'effet kiss cool... ou pas. Après j'ai vu "Même la pluie" que j'ai préféré mais il n'aura pas ***(*) non plus.
Bon, pour dire le vrai... le (*) des locos... c'est à causes des premières scènes de radeau de méduse HYPER MAL JOUEES et le fait que la ressemblance de qui tu sais avec qui tu sais, nan, vraiment c'est too much... J'arrêtais pas de me dire "i va s'faire un indien i crève trop la dalle là !!". Là, tu ris au moins ???