WHEN WE LEAVE de Feo Aladag ***
Festival International du Premier Film d'Annonay 2011
Film en compétition - Allemand
Umay est mariée à Kemal qui est de plus en plus violent avec elle et leur petit garçon. Elle vit en Turquie dans sa belle-famille et ne reçoit de soutien que d'une belle soeur. Pour se protéger et protéger son fils elle rejoint sa famille en Allemagne. Dans un premier temps, ses parents, ses frères et sa soeur sont ravis de la retrouver. Quand ils comprennent qu'Umay a quitté son mari et n'a aucune intention de retourner auprès de lui en Turquie, le déshonneur s'abat sur la famille qui rejette Umay et tente de toutes les façons possibles de lui enlever son fils...
C'est le combat perdu d'avance d'une femme seule contre tous, contre les traditions religieuses et familiales complètement archaïques qui entendent maintenir la femme dans un rôle silencieux et si possible d'ignorance et de soumission totales. Umay ne rêve que d'être heureuse, de travailler, d'élever son enfant et si possible un jour de choisir un homme qu'elle aime. L'état d'esprit moyen-âgeux dans lequel les croyances et les pratiques ont enfermé cette famille régie par les lois des hommes faites pour les hommes sont en totale contradiction avec les illusions de la jeune femme. Sans cesse persuadée à tort que l'amour des siens les ramènera enfin à la raison, elle reviendra frapper à la porte, demander pardon (de quoi ?), supplier... s'exposant chaque fois un peu plus à la colère et à l'agressivité croissantes de son père et de ses frères.
Nul doute que ces pratiques régies par les certitudes religieuses inébranlables existent et qu'elles provoquent les mêmes dégâts irréparables tels que ceux que l'on voit se dérouler devant nos yeux stupéfaits. Deux heures d'obstination et d'acharnement minutieux et mais aussi de se jeter constamment dans la gueule du loup sont parfois éprouvants pour le spectateur.
L'actrice Sibel Kekilli (qui porte admirablement bien son prénom) est remarquable.