Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CODE SOURCE de Duncan Jones ***

19669859_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110215_115000.jpg19669862_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110215_115002.jpg19669860_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110215_115001.jpg

Un homme se réveille brutalement dans un train qui approche de Chicago. La jeune femme assise en face de lui semble le connaître, l'appelle Sean, lui évoque des conseils qu'il lui aurait donnés. Il ne comprend pas ce qu'il fait là, panique et... 8 minutes plus tard, le train explose. Tout le monde meurt.

Le soldat Colter Stevens se réveille brutalement dans un caisson. Une femme militaire s'adresse à lui au travers d'un écran de contrôle. Colter est perdu, ne comprend pas ce qu'il fait là. Commence à se souvenir de la guerre en Afghanistan...

Le spectateur est (de moins en moins) bien confortablement installé dans son fauteuil et il serait heureux qu'il n'ait rien lu à propos de ce film avant de pénétrer dans la salle pour découvrir au fur et à mesure ce que Sean et Colter ont à voir l'un avec l'autre. Que les deux hommes ne soient qu'un seul et même personnage, on l'apprend dans les premières minutes, mais il y a des choses, me semble t'il, qu'il est préférable ne pas connaître pour que le suspens et le plaisir demeurent entier. Cela paraît complètement impossible aujourd'hui d'aller voir un film sans en rien savoir. Dommage. Mais de toute façon, quoique vous ayez lu, vous aurez quand même des surprises car Duncan Jones (que j'aime d'amour, c'est décidé) est un petit génie plein de talent.

La mission du soldat Colter Stevens est en fait de découvrir qui est le responsable de l'attentat du train de Chicago et d'empêcher le suivant qui vise cette fois la ville de Chicago toute entière. Il est le cobaye désigné volontaire d'une procédure expérimentale encadrée par l'armée américaine. La mission de Colter Stevens est de retourner dans ce train autant de fois qu'il le faut jusqu'à trouver le terroriste et l'intercepter avant qu'il n'exécute son attentat. Le voilà donc condamné, d'une certaine façon, à revivre continuellement les 8 minutes qui ont précédé l'explosion...

Souvenez-vous, l'année dernière, j'ai fait partie des quelques centaines de privilégiés qui ont pu voir sur grand écran (en ce qui me concerne en février à Annonay) le premier film de Duncan Jones "Moon" avec un prodigieux Sam Rockwell. Hélas, pour des raisons que la logique, les lois et l'intelligence de la programmation ignorent et me sont totalement incompréhensibles, ce film que je tiens pour n'être pas loin d'un chef d'oeuvre est sorti directement en DVD. Honte à ceux qui sont chargés de faire en sorte qu'un film sorte sur les écrans et que toutes les plaies d'Egypte s'abattent sur eux et les 13 générations de leur descendance... ça soulage ! mais ça ne console pas.

Heureusement, Duncan Jones (fils de David Bowie pour ceux qui ne le sauraient pas encore) a réussi à réaliser un autre film et amener à lui un autre acteur digne du plus grand des intérêts : Jake Gyllenhaal, absolument irrésistible. Et son film, s'il est moins vertigineux que le premier est encore une totale réussite. Dès le générique qui observe de loin le parcours d'un train dans lequel nous n'allons plus cesser de voyager, et sur une musique quasi hitcockienne, le réalisateur nous emporte pour ne plus nous lâcher. Réussir à mêler aussi subtilement film d'anticipation alambiqué, charmante et très originale comédie sentimentale, grosse machine américaine avec action musclée et suspens haletant dans un seul film, avec une seule histoire, prouve et démontre que Duncan Jones peut être plus qu'habile dans de nombreux genres cinématographiques. C'est pourquoi il est désormais un des réalisateurs dont chaque film procure attente, espérance et impatience.

Manifestement, le réalisateur a des préoccupations tarabiscotées concernant le ciboulot, ce qui s'y passe mais aussi comment on peut y trifouiller et si l'on n'a pas décortiqué et compris toute la littérature de Philip K. Dick on peut lâcher en route les tenants et aboutissants de l'affaire en cours...mais c'est relativement peu important car Duncan Jones, ce petit malin, ne laisse tomber personne. Son héros se réveille devant une belle et compréhensive jeune femme et à l'instar du Phil Connors (Bill Murray) de "Un jour sans fin" qui revit sans cesse le jour de la marmotte avec comme but de séduire Rita (Andy MacDowell), Colter/Sean (Jake Gyllenhaal, irrésistible... ah oui, je l'ai déjà dit !) va peu à peu, au fil de ses réapparitions, se rendre indispensable à Christina (Michelle Monagham, craquante). Sa façon de "draguer" dans l'urgence puisqu'il doit aussi accessoirement sauver le monde, est absolument délicieuse.

A l'aise dans tous les registres, Jake/Colter/Sean est idéal en amoureux, en cobaye qui flippe de comprendre peu à peu (comme nous) dans quel piège il est enfermé, comme en militaire impulsif et bagarreur obligé régulièrement de bastonner. Tous les tiroirs de l'énigme s'ouvrent un à un et malgré la répétition de la même scène qui révèle à chaque fois de nouveaux mystères, le spectateur n'est jamais lassé. Les quelques scènes d'enfermement dans la capsule où Colter essaie de se débarrasser de sa "ceinture" de sécurité rendent des films tels que "127 heures" et "Buried" qui promettaient d'être claustrophobiques sans jamais réussir à l'être encore plus ridicules. Quant à l'émotion, elle émerge progressivement, à mesure que Colter réalise sa condition...

Commentaires

  • J'adore que tu fasses des réponses au robot !!!

    Pour le film, tout à fait d'accord avec toi (j'y suis allé ce midi, et j'ai penché pour celui-là suite à tes trois étoiles). J'ai aussi particulièrement aimé le dilemme posé par la situation de Jake aux militaires sensés lui donner des ordres. J'ai eu peur de tomber dans un film cracvlanpoufbafbingj'ai-sauvé-le-monde, mais c'est bien plus subtil que cela. Merci pour la recommandation !

  • Oui je réponds à tout ce qui remue !!!
    Ah la la, ce que je suis ravie de t'avoir donné envie ;-)
    Duncan est grand n'est-ce pas ? J'espère que tu as vu "Moon" !

  • Chouette blog! je reviendrai!
    Et cet article m'a confortée dans mon envie d'aller voir ce film!

  • Ô merci !

  • Non, malheureusement, je n'ai pas vu Moon. Mais tu me donnes envie de jeter un coup d'oeil dans le bac à DVD (et puis Sam Rockwell, hein, ça donne envie).

    En fait, je pense avoir bien fait de choisir celui-ci, car vu ce que tu dis de Coup d'éclat...

  • oh oui, Coup d'éclat, j'ai pas bien compris à quoi ça sert...
    Moon, il FAUT le voir, c'est simple, c'est un ORDRE !!!

  • Ami du soir bonsoir, quel plaisir de retrouvé le héros de DONNIE DARKO dans un film d'anticipation. Je ne savais rien du film, n'avait pas vu de bande annonce, pas lu d'article, pas écouté ce qu'on disait à côté de moi, ... et j'ai bien fait de juste faire confiance au metteur en scène du très beau et triste MOON. Comme tu l'as écrit dans ton article le film n'est absolument pas répétitif... il est même amusant: le héros jouant avec des situations qu'il a déjà vécu. La grande force de ce film c'est de nous manipuler. Je m'explique: faire croire au spectateur qu'il assiste à un film intéractif. Après chaque débrief du héros, le spectateur est acteur des nouvelles huit minutes, il cherche avec lui des éléments pouvant conduire à capturer le terroriste et trouver la bombe. Sur l'intrigue se gréffe le début d'une belle histoire d'amour. Bref les grands garcons seront comblés par le suspense et les grandes filles seront intriguées par la romance. Il faut de tout pour faire un monde- décidement ils sont doués ses américains ! Faut dire que dès qu'on me parle de mécanique quantique moi ça a tendance à me plaire...

  • oh moi aussi la mécanique quantique, ça me rend dingue surtout quand c'est Donnie Darko qui m'en parle !

  • Tout d'abord, bravo pour ce blog, très réussi et agréable à lire :) .

    Pour ce 'Source Code', j'ai été un peu moins enthousiaste que toi à la sortie de la salle. Si le divertissement marche bien (je ne me suis pas ennuyé) j'ai eu un peu de mal avec l'intrigue - il faut l'avouer - complétement tirée par les cheveux malgré les vaines tentatives pour expliquer comment la mécanique quantique au cinéma c'est possible. Le manque de réel suspens m'a un peu déstabilisé aussi.
    Mais je sais déjà que tu vas sauvagement m'agresser de ne pas avoir encore vu 'Moon' ! :D
    (P.S. : J'aime beaucoup Jake Gyllenhaal aussi, et c'est pas du fayotage).

  • TU N'AS PAS VU MOON ????????????????
    C'est une honte !
    Sors d'ici immédiatement, et reviens me parler quand tu l'auras vu !

Les commentaires sont fermés.