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BLUE VALENTINE de Derek Cianfrance ***

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Comment en quelques années un couple amoureux devient un couple qui se déteste. Dean et Cindy ont une petite fille adorable dont on saura un peu plus tard que... bon, ben la vie quoi... Ils se sont cherchés, attendus, trouvés et puis, l'évidence, la complicité, les fourires, l'amour en somme ! La vie, la routine, les ambitions de l'une, les désirs de l'autre et voilà que tout ce qui rapprochait jadis éloigne soudain. Cindy a déjà dépassé ce cap infranchissable du moment précis où le seul contact de l'autre devient une épreuve. En insistant beaucoup, Dean parvient à la convaincre de s'échapper pour une nuit sans enfant dans un hôtel qui propose des chambres au concept plus ou moins délirant : "L'antre de cupidon" par exemple. Mais elle ne sera pas libre et ils se retrouveront dans la chambre du futur dont Cindy observera immédiatement qu'elle n'a pas de fenêtre. Malgré quelques efforts, cette nuit sera un fiasco total qui confirmera encore le point de non retour atteint. Au cours de cette nuit de la dernière chance, chacun se souvient d'avant et aussi de comment ils en sont arrivés là.

Attention, ce film fait de flash-backs peut être une douloureuse épreuve tant il est sombre et sans issue. J'en suis sortie plus mal à l'aise que véritablement émue. Une rupture ainsi dépecée au scalpel tiendrait presque du documentaire voyeuriste si l'on avait ici deux acteurs impliqués jusqu'à l'os dans l'interprétation du délitement de ce couple. Les lumineux Ryan Gosling et Michelle Williams soudain rongés par le désenchantement et le chagrin font plus qu'interpréter un rôle, ils exsudent la douleur et la tristesse.

Dommage que le réalisateur ait cru bon d'accabler Ryan Gosling en le faisant devenir un véritable tue l'amour avec sa calvitie foudroyante (l'histoire ne dure pas plus de 4 ans étant donné l'âge de la petite), ses lunettes inommables et son pull de beauf immonde qui a dû être récupéré au fond d'une poubelle ! Un peu dans ce style mais sans le cinquantième degré qui doit nécessairement l'accompagner :

Pourquoi, alors qu'il était doux, prévenant, gentil, drôle, faire devenir Dean subitement violent et alcoolique, donnant tout à coup des raisons fondées au dégoût de Cindy ? Aucune femme ne devrait pouvoir, devoir tolérer un alcoolo violent à ses côtés ! Mais il n'est pas indispensable qu'un des deux membres d'un couple accumule les faux pas pour qu'un couple se décompose ! Sans ce dérapage, ce film grave et terriblement déprimant aurait été un sans faute.

Le cinéma, c'est pas de la poilade tous les jours ! 

Commentaires

  • je me posais la même question sur le personnage de Gosling en pensant avoir râté quelque chose sinon Williams et Gosling illuminent le film

  • Oui c'est pas juste je trouve !

  • J'ai a-do-ré!!!
    C'est d'une justesse infinie sur le couple et la solitude, l'amour et le désamour, waow, une claque!
    Gosling et Williams sont en effet impeccables, touchants, drôles parfois, sur le fil toujours.
    J'ai moi aussi trouvé le trait un peu tiré à la fin sur le personnage de Dean, dont le "déclin" surprend.
    Mais c'est vraiment un chouette film, avec quelques moments d'une grâce absolue.
    Ca fait un peu peur sur le couple, certes, mais ça donne envie de retomber amoureux!

  • En voyant ce film, on a presque envie de dire "les histoires d'amour finissent (elles) toujours mal (?). Je suis tombé sur un texte psy sur le film, sur le processus de tomber amoureux - et de "remonter" (en anglais on dit fall in / fall out of love, quel est le contraire de tomber amoureux en français?). Au lieu d'essayer d'expliquer je mets un link http://malvinezalcberg.com.br/blog_fr/

  • Très intéressant. Il y a le désamour en français mais ce n'est pas exactement ça.

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