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LE MOINE de Dominik Moll °

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Frère Ambrosio fait salle comble à chacun de ses prêches fiévreux et habités. Pourtant, pour se rendre au couvent juché sur un promontoire où il évangélise, il faut traverser un désert de caillasses sous le cagnard hispanique. Mais dès que le quasi saint homme assène ses homélies remplies de certitudes et tout infatué qu'il est de son intransigeance qui le met à l'abri du péché, les regards se figent, les pucelles se pâment et s'évanouissent. En un mot, Ambrosio est craint et admiré. Abandonné sur les marches du couvent alors qu'il n'était qu'un nourrisson, il n'a connu d'autre vie que celle du monastère et s'est imprégné dès le plus jeune âge des saintes écritures. Il reçoit en confession les pires méfaits qu'il pardonne de trois pater et un ave mais livre par son inflexible sévérité une pauvre petite nonne qui a fauté, à la justice impitoyable de sa mère supérieure. Le quotidien d'Ambrosio est brusquement perturbé par la venue d'un novice dont le visage rongé lors d'un incendie est dissimulé sous un masque... Et voilà que notre irréprochable se met à avoir le goupillon qui frétille sous la soutane. N'y allons pas par quatre chemins : Satan l'habite, d'autant qu'une frêle jeune fille animée d'une inébranlable foi que les paroles du prêtre n'ont fait qu'intensifier se met en tête qu'il lui récite le Psaume 6. Et l'Ambrosio de s'exécuter, mais de ne retenir du quatrain (enfin, on s'comprend) que les sous entendus sexuels :

"Je suis à bout de forces,
Mes os sont brisés,
Mon âme est bouleversée.
Reviens, et délivre mon âme,
Sauve-moi, en raison de ton amour.
Je songe à toi sur ma couche,
Mon âme se presse contre toi,
Ta droite me sert de soutien.
Protégez-moi des ouvriers du mal.
Voici qu’ils guettent mon âme,
Ils reviennent au soir, ils rôdent par la ville,
Tant qu’ils n’ont pas leur soûl, ils grondent.
Tu me tires du gouffre tumultueux,
De la vase, du bourbier.
Et moi, je chanterai ta force,
J’acclamerai ton amour au matin.
Oh ma force, pour toi je jouerai.
Oui, c’est toi ma citadelle,
Le Dieu de mon amour."

Alors bon comment dire ! Que faire d'autre, à part rire franchement et copieusement de voir notre bon vieux Mesrine Vincent Cassel emberlificoté dans sa robe de bure, christique et douloureux à souhait mais beaucoup plus à l'aise dès lors qu'il s'agit de se muer en bête sexuelle et de nous montrer ses fesses une fois de plus ? On appelle cela un miscasting je crois ou erreur de casting en français dans le texte.

On peut aussi redoubler de hoquets convulsifs dès qu'apparaissent lors d'une procession en l'honneur de Notre Sainte Vierge Marie ces hommes bougies ou bougeoirs

Que dire de Sergi Lopez, bouffi et sans âme ? De Deborah François dont l'absence totale de mystère peine à nous faire croire qu'elle soit un suppôt de Satan ? Comment ne pas pouffer derechef lorsque par deux fois le moinillon Valerio (je crois) se rend dans une énigmatique tombe ouverte pour en ressortir avec une branche magique ou guéri d'un étrange mal ?

On peut aussi et finalement se désoler de voir un film jamais malsain, jamais déroutant qui ne fait ressentir ni trouble ni malaise alors qu'il y avait une matière considérable et qu'on se serait perdu avec délice et perplexité dans les profondeurs impénétrables des voies du Seigneur

Commentaires

  • @ Pascale,
    pas de doute, on tient l'un des pires nanars de l'année... ya rien à sauver dans ce film...

  • Si, le masque est joli :-)

  • Et bim : nanar, donc j'ai envie de le voir !

  • t'as rien de mieux à faire ?

  • Tu dois avoir mieux à faire !

  • je sauve Cassel même si pas très crédible en saint homme(la 1ère partie) mais très crédible en bête de sexe et cul nu (la 2é partie) sinon tout est grotesque et surligné et mal filmé (ça ressemble à ses téléfilms en costume/adaptation de grands auteurs de Fr3 des années 90)

  • Vinz n'est crédible QUE(ue) cul nu !

  • T'as oublié de causer des deux endives amoureuses...
    PS. C'est vrai qu'il a un beau cul le Vinz mais 'tain il joue mal ou quoi ?

  • Ben la petite est pas mal... mais l'objet de ses convoitises, MDR, il me rappelait même quelqu'un. J'était PTDR.

    Vinz a un superbe cul et NE JOUE PAS... c'est LE rôle qui le joue.

  • "Satan l'habite"... mwaarf, j'adore !! Sont trop drôles, tes articles, quand t'aimes pas un film !
    J'ai bien aimé la bébête visqueuse qui le pique, mais sinon, bof bof, on peut effectivement s'en dispenser.

  • A moins d'être en manque de rigolade, on peut effectivement passer son chemin !
    Quelle Florence es-tu ? J'en connais IRL au moins 4 !!!

  • Le Moine n'est pas un film de plus qui chercherait à montrer les liens qu'entretiendraient le sexe et la religion. Il est bien plus que cela. Il est avant tout une tragédie, auquel le spectateur assiste, impuissant, dirigée cette fois-ci non par dieu mais par le diable. C'est ce dernier que Frère AMBROSIO (Vincent CASSEL) a mis au défi en lui affirmant qu'il n'y a de place pour le péché que celle qu'on veut bien lui accorder. Le Moine est donc avant tout la métamorphose du religieux en pécheur. Le réalisateur rend, à mon sens, parfaitement cette tension en opposant les plans, sombres et mystérieux, notamment ceux des confessions, comme cette novice qui a fauté, avec ses visions, baignant dans un soleil éclatant. Comme Oedipe qui tente d'échapper à son destin, le frère AMBROSIO fuit les tentations terrestres mais ce sont ses décisions les plus vertueuses, comme celle de recueillir un profane au sein de la communauté, ou encore de sortir de l'abbaye pour confesser une femme malade, qui vont le conduire à commettre l'irréparable : tuer un de ses frères, coucher avec sa soeur et finalement poignarder sa mère. Pourtant tout était marqué... Il avait sur une de ses épaules une tâche de naissance brune dont un des frères avait reconnu à son arrivée la marque du démon. Ce film a pour moi le double mérite de revisiter le mythe d'Oedipe tout en dressant un portrait amère de la considération du corps dans la religion catholique, source d'une tentation infinie qui peut conduire aux pires excès. Il faut rendre à Vincent CASSEL une interprétation juste et fine et qui me convainc totalement. J'admets, en revanche, que la tentatrice-démon jouée par Déborah FRANCOIS laisse à désirer; cette interprétation, en-deçà du rôle, est d'autant plus regrettable que cette actrice nous avait habitué à beaucoup mieux, je pense bien évidemment à son interprétation dans la Tourneuse de pages. PS: mes amitiés à Pascale dont je découvre le blog, et que je trouve particulièrement bien réussi !

  • Et bien pour une première visite, tu mets le paquet. Ce dont tu parles c'est le film que j'aurais aimé voir. Sans doute as tu lu le livre pour ressentir tout cela.
    En ce beau mois d'août je te recommande vivement "Melancholia" qui (à l'exception d'une caméra à l'épaule qui me gêne pendant quelques minutes) tient de la perfection.

  • Je cours, je vole voir Lars von Trier ce soir. Ton billet m'a mis l'eau à la bouche (même si je me suis interdit de lire la fin...).

  • Cours donc, j'espère que tu adoreras comme nous... On y retournera !

  • bonsoir, je regarde ce soir ton site un peu plus en détails et je me rends compte que j ai raté ta critique du moine que j'avais beaucoup apprécié au cinéma... j ai trouvé ça visuellement très beau, très bien interprétés( Cassel et François convaincants)... est ce que t as changé d'avis avec le temps ?

  • Hélas non... j'en garde le souvenir d'un film ridicule !

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