THE MURDERER de Hong-Jin Na **
Gu-Nam est très en colère, très triste et très perturbé depuis que sa femme l'a quitté pour chercher du travail en Corée du Sud et qu'elle ne lui a plus donné de nouvelles. Bien que chauffeur de taxi, il survit misérablement dans la ville chinoise de Yanju située entre la Corée du Nord et la Russie. Dans cette ville vivent en grande partie des chinois d'origine coréenne, péjorativement surnommés les "Joseon-Jok". Le moins qu'on puisse dire est qu'ils ne sont pas les bienvenus. Couvert de dettes de jeux, Gu-Nam accepte la proposition d'un parrain local Myun, d'aller tuer un inconnu en Corée du Sud. Il est d'autant plus attiré par ce "travail" qu'il lui permettra peut-être de retrouver sa chérie fugueuse. Au terme d'une traversée cauchemardesque pour rejoindre sa destination, rien ne va se passer comme prévu pour Gu-Nam qui sera pourchassé par plusieurs bandes rivales qui en veulent aussi au mystérieux homme qu'il doit assassiner. Et alors qu'il tarde à regagner la Chine, le commanditaire du crime va également se mettre à sa poursuite.
Je ne vais pas prétendre que j'ai tout compris tant il y a de personnages et d'intrigues parfois obscures pour mon esprit occidental, mais il y a dans ce film, le deuxième de son réalisateur qui m'avait bien plus emballée avec "The chaser" des moments fulgurants, des accélérations et des surprises indéniables. Hélas, il souffre, comme c'est souvent le cas depuis quelques temps d'une durée (2 h 20 mn !!!) qui fait qu'il ne parvient pas à tenir la distance et qu'il nous perd parfois en route. Avec pratiquement une heure de moins, nous aurions été face à un véritable phénomène. Néanmoins, nier les qualités d'un réalisateur qui ne se répète pas tout en imprimant quand même sa marque à son oeuvre serait malvenu. Le héros aux prises avec une misère crasse, des coréens racistes et hostiles fait preuve d'une énergie, d'un instinct de survie et d'une résistance aux épreuves époustouflants. La noirceur morale et matérielle dans laquelle il tente de survivre glace le sang et la fin tragique brusque et inattendue sont des éléments qui placent ce film dans une catégorie à part. Par ailleurs, une scène de poursuite infernale renvoie même celle de "La nuit nous appartient" de James Gray que je considérais comme un sommet du genre à une promenade de santé. Pendant plus d'un quart d'heure Gu-Nam doit échapper à une foule de poursuivants, à pieds, en voiture, en camion. On sort de cette scène aussi exténué que le personnage. C'est pour ce genre de moments que parfois aussi le cinéma est grand.
Commentaires
Ouais c'est vraiment de la poursuite impitoyable ! je crois bien l'avoir vu faire du surf à un moment
C'est pas impossible ! Et du camion sur deux roues...
J'aimerais revoir cette scène.