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DRIVE

de Nicolas Winding Refn **

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Le voilà donc le big grand film qui a révolutionné et bouleversifié Cannes et que j'attends fébrilement depuis des mois ! La déception est à la mesure de l'attente donc. Malgré une réalisation qui mérite sans doute le prix obtenu à Cannes, des idées brillantes de mise en scène à la pelle, ce film souffre quand même d'un handicap pesant : un scenario d'une pauvreté telle qu'il a dû être rédigé sur un coin de table au dos d'une serviette de restaurant (petite la serviette) ! Il reste donc un habile, intéressant et tape-à-l'oeil exercice de style mais pas LE grand film dont on parle. Lorsque James Gray, puisqu'il est parfois cité MDR LOL fait son gros malin il n'en oublie pas non plus de nous raconter une histoire passionnante. Et la cinéphile pas trop fufute exige qu'on lui raconte une histoire avec des personnages qui ne ressemblent pas à des monolythes ou à des caricatures de yin et de yang. Evidemment, je ne cache pas que je me suis précipitée sachant qu'éventuellement Ryan Gosling prendrait éventuellement une douche. Mais rien de ce côté, le garçon ne quitte jamais son horrible blouson en synthétique brillant style année 70 avec un scorpion de jade dans le dos en guise de totem.

Notre cher Ryan est donc ici un américain moyen de Los Angelès qui, pour payer sa couverture sociale j'imagine, cumule trois petits boulots : cascadeur pour le 7ème art le matin, garagiste l'après midi et chauffeur de truands sur braquages la nuit. Ce garçon ne dort jamais et a pourtant le teint frais et lumineux d'un bambin. Ses patrons l'exploitent un tantinet le jour, mais la nuit il est intraitable, il ne participe pas aux braquages, ne porte pas d'arme mais garantit de conduire la canaille en lieux sûrs en 5 minutes chrono avant de disparaître à tout jamais. Et il le fait le bougre. Et c'est ainsi que le réalisateur nous cueille dès la scène d'ouverture ample, majestueuse et grandiose où au lieu de nous exploser les tympans avec des décibels et des crissements de pneus, il nous la joue tout en douceur. Echapper aux flics ne se fait pas dans les vrombissements et les froissements de tôle mais en silence et en douceur, parfois tous feux éteints. Une véritable partie de cache cache de haute volée. Et là, le film démarre en trombe et frôle la perfection avec ***** Et puis, patatra, même s'il atteindra de nouveau des sommets dans une scène d'ascenseur foudroyante, fulgurante, au ralenti, d'une douceur inouïe où la violence se déchaînera finalement...

Le film ne cesse d'amorcer des virages mais les négocie étrangement en délaissant le pauvre spectateur qui prévoit exactement ce qui va se passer la scène suivante. Hélas ce n'est pas ce que j'attends du cinéma. Donc, notre garçon sans nom est tout ce qu'il y a de plus énigmatique, silencieux (jamais plus de 10 mots à la suite) mâchouillant un cure-dent et solitaire. Le genre que quand il dit "on s'est bien compris ?", on moufte pas ! Dans l'ascenseur... il va croiser sa jolie voisine équipée d'un garçonnet aussi fade qu'inexistant mais au rôle déterminant. Sa façon de draguer est tout aussi ténébreuse que le reste de sa personnalité, un sourire I.R.R.E.S.I.S.T.I.B.L.E.

et c'est in the pocket. La mère de famille irréprochable (Carey il me les faut tous Muligan, son sourire, sa fossette, ses yeux embués...) se met à tanguer dangereusement. Mais la belle a un gros boulet : un mari emprisonné qui sort de prison. Et notre homme sans nom, déjà très proche de la dame et du moutard qu'il emmène faire des tours en bagnole, ça les ravit... se toque de protéger aussi le mari !!! Ce garçon est une énigme je vous dis ! Mais ça se corse. En prison, le légitime a fait des connaissances pas choupinettes qui le harcèlent, lui cassent la tête et lui réclament plein de sous en petites coupures s'il vous plaît.

C'est là que notre Ryan, impliqué jusqu'au fond du coeur qui saigne (le petit Benicio lui rappellerait-il une enfance malheureuse ???) se met à se sentir concerné jusqu'à l'os et fait sortir la bête qui sommeillait en lui. Ce que ce type peut faire avec un marteau et le talon de sa chaussure est proprement exceptionnel !

Alors pour Ryan (impeccable), quelques scènes qui font sortir d'une torpeur et du trip arty show ambiant et pour remercier encore et toujours Nicolas Winding Refn de faire faire de drôles de choses à de très beaux et très doux garçons... (Mads, Tom, Ryan... et prochainement Keanu, et Ryan encore), allez-y. Mais vous êtes prévenus, ça gicle un peu sur la fin.

Commentaires

  • Il aurait pas un peu la gueule de traviole ton Ryan ??? M'étonnerait pas qu'il fasse parti de mon club (celui des paralysies faciales) celui ci...

  • mon copain vient juste de le voir : il est déçu!
    il a trouvé ça clinquant et vide ("de bien belles images,un son très 80's! le réalisateur doit adorer les films de Michael Mann des années 80") ,limite long(vu que à part Gosling,il n'y a pas de personnages développés),plein d'esbrouffes et la violence limite écoeurante

  • zapette : bien sûr qu'il a la gueule de travers, mais tout le reste se tient bien droit sois en persuadée.

    caro : ton copain a bien raison, c'est tout à fait ça... sauf que la violence n'est pas écoeurante, moi elle me fait rigoler ! Je ne peux pas regarder, mais je me marre quand j'entends scratch et scrountch !

  • C'est qui James Gray ?

  • Tu peux remplacer par Michael Mann si tu veux. C'est genre des mecs i font des films avec des caméras dans la nuit noire avec des filles (qui parfois se déshabillent) et où y'a des mecs méchamment burnés qui roulent dans des autos en faisant crisser leurs gants en cuir. Mais laisse tomber, t'es trop dentelles et falbalas toi !

  • Ah, ça fait plaisir! Je me sentais vraiment seule, il semblerait que la mise en scène (certes vraiment éblouissante, surtout dans la première partie, et moi aussi je me suis dit "waouh, quel film ça annonce) ait fait oublier à tout le monde l'absurdité du scénario dans la deuxième partie...mais bon, il y a Ryan, la musique (en plus la "bo"du Festival de Deauville donc ...)... et je ne peux aussi m'empêcher de penser à James Gray qui filme si bien les films et les vengeances mais se base sur un scénario digne de ce nom.

  • A deux on se sent moins seule non ? Tu veux un cure dents ?

  • bon j'ai été voir quand même. Je comprends qu'on n'ait pas eu droit à beaucoup de texte dans ce film, parce que le Ryan, je lui enlèverai bien son petit blouson moi, mais à condition qu'il se taise, parce que dès qu'il ouvre la bouche, ça casse le truc. En même temps, quand il a la bouche ouverte, il tombe le cure-dents. Je ne sais pas ce que je préfère finalement. Revoir un film de James Gray?

  • va voir le film où il se désape et où l'on voit sa ptite veine là en bas à droite... qui bat, qui bat !
    Je reviens, je vais changer de culotte !

  • les filles un peu de tenue... enfin si vous avez le budget changer de culotte à chaque fois que vous allez au cinéma why not ?
    Visuellemnent ce film est trop beau, rythme lent cool et envoutant et le scénario on s en fout c'est juste un trip pour passer un bon moment et est ce que c est pas ca le cinéma ?
    En partie au moins

  • Oui ça peut être ça. C'est pourquoi il y a **
    mais de là à en faire une hallu collective !!!

  • J'ai fait mon rattrapage grâce au festival Télérama... et je suis assez resté sur ma faim. Comme toi, je trouve le début assez bluffant, puis la réalisateur s'empêtre dans des effets de mises en scène tellement visibles... Certains ralentis se justifient pleinement (dans l'hôtel, l'ascenseur), mais d'autres sont absolument vains. Alors que juste un plan sur la mimine de Ryan qui se ferme donne l'ampleur du personnage. Bref, trop d'importances à des artifices sautant aux yeux, et du coup, une histoire assez banale et facile. De très bons moments et plans, mais cela ne fait pas un très bon film.

  • Oh oui le scénar qui tient sur un ticket de métro ça va bien !
    J'ai déjà oublié ce film
    Mais pas RYan of course !

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