LA FEMME DU Vème de Pawel Pawlikoski **
Tom Ricks est américain, professeur à l'université et romancier. A son arrivée à l'aéroport à Paris il explique au douanier qu'il vient s'installer définitivement en France pour s'occuper de sa fille. Mais dès qu'il se rend au domicile de son ex femme, elle appelle la police et l'empêche de voir l'enfant. Elle affirme qu'il peut être dangereux, violent et qu'il est sous le coup d'une injonction d'éloignement. Sauf qu'à nos yeux, Tom semble être tout ce qu'il y a de plus calme. Dans un bus, il se fait voler ses bagages et se retrouve sans un sou. On sent que pour lui c'est le début de la lose et d'une spirale infernale qui va le tirer irrémédiablement vers le bas. Il trouve un logement dans un hôtel minable et le patron lui retire son passeport jusqu'à ce qu'il puisse payer la chambre. Il lui propose également un travail : gardien de nuit dans un souterrain où ont lieu de mystérieux trafics ! Tom accepte. Il rencontre Margit belle, mystérieuse et sensuelle qui lui donne des rendez-vous dans un luxueux appartement, jamais avant 16 heures. Tout ce qui arrive à Tom semble être placé sous le signe de l'inconnu et de l'incertitude et tout ce qu'il fait l'enfonce un peu plus davantage.
Tiré du roman éponyme de Douglas Kennedy, le film est aussi énigmatique et obscur que le livre. Mais en ayant lu l'un et vu l'autre, on peut parvenir à trouver les explications "logiques" au comportement parfois étrange de Tom. Et puis l'avantage du film, très fidèle au roman même s'il élude totalement la frénésie cinéphile du personnage, c'est évidemment l'interprétation. La "fameuse" femme du Vème est finalement plutôt inexistante bien que Kristin Scott Thomas l'anime de sa voluptueuse présence. Mais Ethan Hawke dans le rôle de Tom, totalement perdu et infiniment séduisant, fait qu'on suit son extravagant et inquiétant parcours sans le quitter un instant des yeux.