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  • TOUS AU LARZAC de Christian Rouaud ****

    Tous au Larzac : photo

    Tous au Larzac : photo

    En 1971, il y avait un camp militaire sur le plateau du Larzac et autour quelques communes et des paysans qui exploitent leurs terres et élèvent leurs brebis. Cette année là, le ministre de la Défense Michel Debré souhaite étendre le camp militaire et exproprier les paysans qui gênent. Ils ne se laisseront pas faire et au terme d'une lutte non-violente de dix années parfois exténuante, d'autres fois réjouissante, ils obtiendront gain de cause grâce à l'élection de François Mitterrand en 1981.

    "Je voudrais que cette histoire, on puisse s’en nourrir pour regarder notre monde, ici et maintenant." dit le réalisateur qui réussit un film exaltant et stimulant. Les "Indignés" des années 70 vivaient au sud du Massif Central et sont à l'origine du mouvement alter-mondialiste. Gloire à eux ! Et aujourd'hui encore, les sexagénaires voire davantage encore bien vaillants de l'époque continuent la lutte en s'opposant aux OGM et aux gaz de schiste dangereux pour l'environnement. Leur énergie, leur volonté et leur vitalité sont intactes. Quelle chance ils ont !

    Il faut les voir ces paysans "pur porc" comme dit l'un d'eux, évoluer et faire de la survie de leur région une action commune de résistance et être aujourd'hui encore, tournés vers l'avenir. Ces 103 paysans c'est David contre Goliath mais jamais aucun d'eux ne se laisse aller à la nostalgie même si l'évocation de toute la mobilisation qu'ils ont provoquée à l'époque les émeut encore. C'est incroyable ce qu'ils ont déployé comme courage et comme imagination, simplement armés de leur détermination. Ils sont montés à Millaud en tracteur puis à Rodez, ils ont entrepris une marche de 710 kilomètres à pieds pour venir camper sur le Champ de Mars (1er camp militaire français) pendant que la machine judiciaire et d'Etat continuaient leur progression et qu'ils étaient de plus en plus acculés à l'expropriation. Ils ont construit pierre par pierre une bergerie "hors la loi", volé des documents militaires, été emprisonnés pour certains, ils ont perdu leurs droits civiques. Ils ont été menacés, frappés par une bombe inconnue et l'enquête aboutira à un non lieu... Ils n'ont jamais lâché. Et ils s'étonnent de constater que Paris et la France entière se sont mobilisés avec eux pour que le Larzac demeure une terre de culture et d'élevage.

    Réussir un film à suspens auquel on reste accroché pendant deux heures est une performance quand on évoque le thème du film. Mais dès la première intervention, on est suspendu aux lèvres du premier interlocuteur qui résume non sans humour : "j'ai appris à lire, à écrire, un peu à compter. J'avais tout du paysan moyen, je votais à droite, j'allais à la messe...", et puis la décision de Michel Debré change la donne. Immédiatement les propros, l'élocution, la maîtrise et le sens de la narration du paysan rend complètement accro aux événements. On se dit que le réalisateur a trouvé "le bon client" qui sait "parler dans le poste". Et non, tous les intervenants sans aucune exception font preuve d'une intelligence incroyable et leurs reparties devraient faire rêver plus d'un scénariste. Et ces gens qui se pensaient égoïstes et repliés sur eux-mêmes vont développer un sens de la lutte, de la solidarité et de la fraternité qui laisse songeur et qui dure encore à ce jour. 40 ans plus tard, ce qu'ils ont vécu les a rendus unis et solidaires à tout jamais. De leur individualisme forcené est né dans la lutte un sens de la résistance et de la fraternité tellement réjouissant qu'on a envie de les rencontrer tous.

    Leur non violence, leur respect des autres et des "pionniers" comme ils les appellent (ceux qui sont venus s'installer là) alors qu'ils sont les "autochtones" et qu'ils ont accueillis sans réserve, leur humanité, leur volonté infatigable, leur enthousiasme, leur optimisme forcent vraiment le respect et l'admiration.

    Précipitez-vous pour voir ce grand film fort, dans une nature superbe avec des gens remarquables et impressionnants !

  • CURLING de Denis Côté **

     Curling : photo Philomène Bilodeau

    Curling : photoCurling : photo Philomène Bilodeau

    Jean-François se méfie de tout et de tous, c'est ainsi que vivant seul dans un endroit très reculé avec sa fille de 12 ans Julyvonne, il ne lui a jamais permis de fréquenter l'école. Il cumule deux emplois dans un bowling et dans un motel et lorsqu'il part au travail il laisse la petite seule toute la journée. Elle se promène longuement en forêt et y fait d'étranges découvertes et rencontres, un tigre, quatre cadavres. Elle manifeste de plus en plus le désir d'entrer en contact avec l'extérieur, ce que son père lui refuse. Mais lorsque lui aussi va faire une macabre découverte et s'apercevoir par ailleurs qu'il n'est pas apte à éduquer sa fille et qu'elle a un énorme retard affectif et scolaire, il va enfin se décider à réagir. Etrangement d'abord...

    La première heure est saisissante et passionnante. Le moindre personnage de ce film semble détenir et cacher des secrets. Des plans impressionnants comme celui où Jean-François et Julyvonne sont interrogés par un flic alors qu'ils marchent en plein blizzard démontrent un talent phénoménal de filmeur. La neige où l'on peut laisser tant de traces qui finalement sont effacées comme elle étouffe les bruits participe à l'ambiance mystérieuse. L'attitude des personnages souvent insaisissable permet au spectateur de laisser libre court à toute interprétation et l'imagination est fortement convoquée ici. On tremble pour la petite en soupçonnant le pire... Et l'interprétation est à la hauteur des mystères.

    Hélas, à force d'ellipses, de silence et de secrets, le réalisateur abandonne ses spectateurs et ses personnages au bord de la route. Evidemment, on se doute qu'il a dû se passer d'étranges choses dans le charmant motel perdu au milieu de la toundra canadienne et que les gentils papys et mamys qui jouent au curling ont peut-être un peu de sang sur les mains. Mais n'est-ce pas simplement le fruit de l'imagination fertile du cinéphile qui a vu beaucoup de films ? Pourquoi la maman de la petite est-elle en prison, et pour combien de temps ? Pourquoi cet homme est-il si inquiet ? Que fait le tigre dans la prairie ? etc, etc. Dommage.

  • VERY BAD TRIP 2 - 4 DVD à gagner

    grâce à AMAZON.

    Very Bad Trip 2

    Par ailleurs et à l'occasion de la sortie de ce DVD, AMAZON propose aux internautes de participer à un "chat" exclusif avec Bradley Cooper. Rendez-vous le 30 novembre à 10 h 30, en cliquant sur l'affiche.

    Pour gagner un DVD,

    - terminez la phrase qui est commencée,

    - trouvez le beau gosse sous la fantaisie capillaire.

    UNE SEULE REPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE (la phrase complétée + le nom de l'acteur).

    ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDE LA REPONSE.

    LES GAGNANTES SONT : Abasa, marion, titine, Robedete.

    GAME OVER MERCI.

    1

    LEONARDO DiCAPRIO trouvé par Abasa

    "Bienvenue à...la ville qui pue"

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    2

    JOSEPH GORDON LEVITT trouvé par titine

    "Je voulais un brunch... pour mon enterrement de vie de garçon"

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    3

    TAHAR RAHIM trouvé par Fréd

    "Le frère de Lauren...on l'a perdu"

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    4

    BRAD PITT trouvé par marion

    "Lève-toi...on a un souci"

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    5

    PIERRE NINEY trouvé par robdete

    "La Thaïlande compte...63 millions d'habitants et fait deux fois la taille du Wyoming"

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  • LES ADOPTES de Mélanie Laurent ***

    Les Adoptés : photo Clémentine Célarié, Marie Denarnaud, Mélanie LaurentLes Adoptés : photo Marie Denarnaud, Mélanie Laurent

    Les Adoptés : photo Denis Ménochet, Mélanie Laurent

    Lisa, Marine et leur mère Millie sont inséparables, elles vivent ensemble et élèvent ensemble Léo le fils de Lisa. Les pères, les maris et les hommes en général sont totalement absents de cette vie qu'elles se sont aménagées.  Alors que rien ne semblait pouvoir ébranler cette soi-disant harmonie, Alex (un garçon !) entre dans la vie de Marine. Ils tombent amoureux l'un de l'autre. C'est la révolution, surtout chez Lisa qui avait jusque là une forte emprise sur sa petite soeur. Par un coup du destin particulièrement dramatique cet étrange et finalement fragile équilivre va être remis en cause donnant l'occasion à certain(e)s de s'interroger sur ses propres comportements.

    Pour sa première réalisation (quoiqu'elle avait déjà réalisé un court métrage il me semble), la très décriée "Mel." qu'on ne peut hélas plus classer dans l'unique case "actrice" -apparemment ça dérange-,  s'aventure du côté d'un thème des milliers de fois traité de toutes les façons possibles au cinéma : la famille ! L'originalité du ton, léger puis dramatique et la singularité du propos qui donne la parole quasi exclusive à des femmes vivant pratiquement en autarcie repliées sur leurs propres sentiments et la qualité du traitement révèlent une sensibilité et une différence bien agréables à découvrir. Je suis contente d'avoir aimé ce film et de pouvoir faire partie de ceux qui le défendent. De toute façon c'est un film facile à aimer car même si l'attachement un tantinet asphyxiant qui lie les deux soeurs paraît "too much", il n'en demeure pas moins qu'on sent à quel point Mélanie Laurent a bien observé et écouté ce qui peut se passer dans des familles atypiques. et il y a moyen d'y  trouver des résonnances dans sa propre histoire. En outre, la vie tient à bien peu de choses et elle le démontre brutalement, de manière tout à fait vraisemblable et absolument pas artificielle comme j'ai pu le lire.

    Heureusement, j'ai lu aussi que Mélanie Laurent témoignait d'un véritable regard de cinéaste et il est vrai que ce film fourmille de plein de moments de grâce, les dialogues sont superbement écrits et les situations intelligemment fouillées. Quitter ces jolis personnages parfois embarrassés par leurs sentiments provoque une petite déchirure. Mélanie Laurent réussit à parler d'enfance, d'amour mais met en lumière également les liens fusionnels qui unissent de deux soeurs dont l'une tente de se libérer sans blesser l'autre. La réalisatrice (qui rit et pleure comme personne je trouve) se donne d'ailleurs le rôle pas toujours sympathique de la soeur la plus "toxique" qui ne conçoit pas le bonheur de l'autre sans l'envisager comme une trahison. Alors que Marie Denarnaud est la solaire et lumineuse Marine qui trouve en Alex le moyen de se dégager de l'emprise familiale. L'idée pas banale est aussi d'avoir donné à l'indispensable (oui, je sais il y a beaucoup de garçons indispensables sur ce blog) Denis Menochet le rôle du Prince Charmant qu'il incarne à la perfection.

    Une bien belle surprise !

  • TIME OUT de Andrew Niccol °

    Time Out : photo Andrew Niccol

    Time Out : photo Andrew Niccol

    Time Out : photo Andrew Niccol

    Dans un futur indéfinissable, dès que les hommes et les femmes ont atteint l'âge canonique de 25 ans, ils n'ont plus que deux possibilités : mourir ou continuer à vivre en s'achetant du temps tout en conservant l'apparence de la jeunesse ! Evidemment, si les riches peuvent capitaliser du temps et même placer des années, des décennies voire davantage à la banque, les pauvres ne réussissent qu'à vivre au jour le jour en volant, mendiant ou troquant quelques heures à la fois pour renflouer le compteur qu'ils portent au poignet. Un soir que Will Salas vide des canons parce qu'il n'est pas arrivé à temps pour sauver sa ptite maman qui fêtait pour la 25ème fois son 25ème anniversaire (entre parenthèses, MDR de voir Justin Timberlake crier "mamaaaan" à une bombasse de trois ans sa cadette... vous suivez ?), il croise la route d'un riche suicidaire (comprendre un plein aux as avec du temps au compteur...) qui lui file en douce un siècle avant de se jeter du haut d'un pont. Le suicide ne plaît pas aux gardiens du temps qui mènent l'enquête persuadés que Justin Salas... oups Will Timberlake...'fin bref, le héros du film a dézingué le type pour lui piquer son temps. Will équipé de son siècle au poignet quitte le ghetto où tout va vite pour rejoindre de l'autre côté du périph', le paradis des riches qui ont le temps. Lors d'une soirée (je vous passe les détails) il rencontre Sylvia une pauvre petite fille riche qui rêve de connaître le grand frisson, comprendre : courir en talons de 12 dans le ghetto des salauds de pauvres ! Pour échapper à ses poursuivants, Will prend Sylvia en otage mais elle est rapidement atteinte du Syndrome de Stockholm et à deux ils vont devenir les Bonnie and Clyde du troisième millénaire. Vivement la suite !

    Andrew Niccol a réalisé "Bienvenue à Gattaca", "Simone", "Lord of war", il est le scénariste de "Truman Show", c'est dire si entre de telles mains un film d'anticipation avec des thèmes tels que l'éternelle jeunesse, le capitalisme sauvage, le déséquilibre sans fond entre les riches et les pauvres etc, laissaient augurer le meilleur. Hélas, après quelques minutes surprenantes, il ne se passe strictement plus rien. Le film s'enlise, s'embourbe et tournicote en rond autour des deux tourtereaux qui cavalent après le temps et pour tenter de semer Cillian Murphy.

    J'étais surprise, limite choquée d'apprendre que lors d'une conférence de presse une personne avait demandé à Amanda Seyfried s'il était facile de courir en louboutin. Aujourd'hui je comprends et j'approuve : quelle autre question pourrait-on bien lui poser ? Cela dit l'exploit est de taille, d'autant que Justin le Salas avec ses grandes guiboles ne la ménage pas. Mais, passé le ridicule achevé de la scène du bain de minuit (ils se connaissent depuis 10 minutes et mademoiselle joue les pucelles effarouchées), ils ne vont plus rien faire d'autre que courir, vider leur compteur à une seconde près, remplir leurs compteurs au taquet et réciproquement et patati et patata !

    Un film ennuyeux au possible, aux dialogues insipides voire idiots (j'avoue, j'ai ri à plusieurs reprises mais à l'insu du plein gré de la volonté du réalisateur) avec deux... comment dire, acteurs, aussi ternes et insignifiants que deux endives pas encore cuites dans un plat à gratin !

    Ce que Cillian Murphy fait dans ce naufrage reste un mystère !

  • L'OR NOIR de Jean-Jacques Annaud **

    Or Noir : photo Jean-Jacques AnnaudOr Noir : photo Jean-Jacques AnnaudOr Noir : photo Jean-Jacques Annaud

    Pour conclure un pacte réciproque de paix entre leurs peuples, le Roi Amar confie ses deux fils encore enfants au Roi Nessib qui promet de les élever comme ses propres enfants. Le plus jeune, Auda est un enfant, puis un adolescent cultivé, avide d'érudition, constamment plongé dans les livres. Cet étrange et cruel gage d'armistice est remis en cause une dizaine d'années plus tard lorsque des américains découvrent que le désert aride qui sépare les deux tribus regorge de pétrole. Alors que le Roi Amar est plutôt conservateur et ne jure que par des valeurs telles que le courage, l'honneur, le respect des traditions et de la famille, Nessib, résolument tourné vers la modernité et l'Occident comprend immédiatement quelle mane recèle ce précieux Or Noir. Fourbe et opportuniste, Nessib n'hésite pas à rompre l'ancienne alliance, à se servir de sa fille adorée Leyla qui aime Auda (le plus jeune fils d'Amar) depuis l'enfance et à provoquer quelques sacrifices par pur appât du gain.

    Jean-Jacques Annaud situe sa belle histoire à la fois cruelle et optimiste dans un pays arabe imaginaire des années 30. Isolées du reste du monde par de grandes murailles et un désert de sable pour tout horizon les tribus se voient brusquement envahies par le monde moderne par le biais d'avions, de mitrailleuses et d'automobiles. L'une considèrera cela comme des malédictions et des offenses à l'Islam, l'autre au contraire y verra le moyen de s'enrichir et d'intégrer la modernité. C'est évidemment et hélas la guerre qui permettra de résoudre les différends.

    Je trouve le pari plutôt audacieux de la part du réalisateur de raconter cette épopée pleine de bruit, de fureur, de trahisons et d'amour en y intégrant cet élément éminemment central, moderne voire essentiel de notre monde qui fout le camp : le pétrole. Quelle révolution ce dût être lorsque le désert s'est trouvé peu à peu envahi par ces étranges constructions que sont les puits de pétrole, sous le regard étonné des caravanes de bédouins qui observaient nonchalemment cela de loin ! Et je ne vois pas de film qui ait évoqué ce bouleversement majeur. Mais cet arrière plan (légèrement) politique n'est que le prétexte à une fresque comme on n'en a pas vue depuis bien longtemps au cinéma et où les personnages vont se trouver confronter à des choix, des décisions majeurs et par conséquent évoluer, devoir choisir leur camp, aller à l'encontre de leur tempérament et de leurs convictions parfois. Ainsi lorsque le jeune Prince Auda, pacifiste et doux va devoir, contraint et forcé prendre les armes, son frère Ali lui dira : "c'est étonnant ce que tu es devenu, mais le plus étonnant c'est que tu es infiniment doué pour cela !"

    Quelques scènes de combats où évoluent des centaines de figurants et quelques explosions assurent le spectacle. Mais on se laisse également emporté par les échanges lors des moments beaucoup plus intimes. Le réalisateur n'élude pas l'éternel problème de l'interprétation du Coran dont les hommes lui font dire tout et son contraire et commettre bien des horreurs au nom d'Allah, pas plus que le sort des femmes cloîtrées bien jeunes derrière les moucharabieh et ne pouvant plus apparaître en public que voilées de noir de la tête aux pieds.

    Avec la beauté envoûtante du désert, son étendue incertaine, le mystère qu'il semble détenir Jean-Jacques Annaud réussit des images d'une force inouïe auxquelles s'ajoutent des costumes aux étoffes, aux drapés et aux couleurs absolument somptueux.

    Quant au casting international, c'est également un pur bonheur, même si Tahar Rahim soit le seul acteur d'origine arabe. Antonio Banderas l'espagnol et Mark Strong l'anglais composent de savoureux et tout à fait crédibles rois arabes et portent le khôl à la perfection. L'indienne Freida Pinto est une bien belle princesse des mille et une nuits. Et l'anglo-pakistanais Riz Ahmed en médecin et frère d'Auda tient l'un des personnages le plus touchant du film et le seul qui apporte légereté et humour.

    Mais surtout, sous le chèche, on retrouve le merveilleux, le désormais indispensable Tahar Rahim qui retrouve ici un rôle à la mesure de son phénoménal talent. Il peut être un adolescent intellectuel et se métamorphoser en chef de guerre meneur d'hommes. Et ce n'est pas uniquement le fait de passer de glâbre à barbu qui le rend crédible mais bien tout dans ses regards, ses attitudes et sa démarche qui le font passer du stade d'enfant à celui d'homme. Encore une de ces interprétations admirable.

    Si vous souhaitez en savoir plus sur ce film, je vous recommande l'interview de Jean-Jacques Annaud et Tahar Rahim à laquelle a participé Sandra. Un plan séquence de 54 minutes avec quelques moments d'anthologie.

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    NB. : j'ai réussi à parler d'Or Noir sans même mentionner "Lawrence d'Arabie"... je m'en félicite ! 

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    P.S. : si vous hésitez ce week end, n'hésitez plus, allez voir le film de Mélanie Laurent "Les adoptés" *** dont j'essairai de vous parler au plus vite. C'est un beau film, très doux et très triste.

  • 50/50 de Jonathan Levine **(*)

    50/50 : photo Jonathan Levine, Joseph Gordon-Levitt, Seth Rogen

    50/50 : photo Anna Kendrick, Jonathan Levine, Joseph Gordon-Levitt50/50 : photo Jonathan Levine, Joseph Gordon-Levitt, Seth Rogen

    Adam a 27 ans, une petite amie Rachel, un meilleur ami Seth, un travail et des parents. Rien de bien original. Mais ce qui va brusquement le différencier des jeunes gens de son âge c'est son cancer de la colonne vertébrale qu'un médecin lui annonce avec toute la finesse dont les toubibs peuvent parfois faire preuve. Lorsque cette caricature de toubib emploie les mots de schwanomme malin et métastases de carcinome... Adam est abasourdi et le bonhomme lui conseille de voir un psy. Le psy s'avère être une fille encore plus jeune que le patient et c'est la seule bonne nouvelle pour Adam même si la pauvre va se montrer aussi maladroite que possible pour tenter de l'aider. L'entourage d'Adam va faire ce qu'il peut, comme il peut, chacun à sa façon, inadaptée parfois.

    Parler de la maladie (ou du handicap) sur le ton de la comédie est manifestement à la mode ces derniers temps. Sauf que ce film ci, sorti en catimini et complètement écrabouillé par la grosse machinerie française qui n'est pour moi qu'un film à sketches sans âme (quoique très drôle !)... me semble beaucoup plus plausible, vraisemblable et surtout touchant que l'autre. Evidemment il y a comme un cahier des charges bien rempli des différentes façons de réagir ce qui fait que chaque personnage semble limité à un seul et unique comportement : l'ami qui dédramatise, la mère envahissante qui tente de s'imposer, la petite amie qui ne résiste pas.

    Evidemment, il y a Seth Rogen, acteur catastrophique mais machine à débiter des répliques et vannes parfois drôles ! Mais au détour de cette évocation de la maladie, des hôpitaux, de l'injustice de voir un jeune gars foudroyé par une catastrophe imprévisible, surgissent de bien beaux moments d'émotion entrecoupés de formidables tranches d'humour qui n'éludent en rien l'aspect dégueulasse et éreintant de la maladie. Et puis il y a Joseph Gordon Levitt acteur craquantissime qui avec sa petite bouille d'ado, ses yeux pétillants et constamment malicieux ferait fondre la banquise, alors...

  • MOBILISATION GENERALE : VOTEZ

    Comme vous le savez peut-être :

    Les rédactions de ELLE et ELLE.fr ont sélectionné 120 blogs classés parmi les catégories : Beauté, Mode, Chroniques, Créations, Cuisine, Dessins, Littérature, Mamans-Bébés, Voyage, Société, Love & Sexe et Cinéma

     
     
     
    Et cette année quelques blogueuses cinéma y ont leur place.
    Je ne vous demande pas de voter pour moi (car même en cherchant bien vous ne me trouverez pas dans la liste) mais pour le blog que je considère depuis des années comme le meilleur blog cinéma (et dont la propriétaire est d'ailleurs à l'origine du mien !), j'ai nommé :
     
    In the mood for cinéma
     
     

    Si je puis me permettre, vous constaterez que le blog de Sandra arrive pour l'instant en deuxième position, et sans vouloir minimiser le talent du blog qui arrive pour l'instant en première... celui de Sandra parle de cinéma exclusivement avec passion depuis 8 années et pratiquement quotidiennement alors que l'autre blog qui ne publie que quelques articles par mois depuis un an et ne parle pas seulement de cinéma aurait davantage trouvé sa place dans une rubrique plus généraliste.

     

    Alors VOTEZ POUR IN THE MOOD FOR CINEMA,

     

    Un seul clic suffit (un par jour si vous pouvez), pas d’inscription interminable et rébarbative, JUSTE UN CLIC (sur n'importe quelle affiche).

    Merci. 

  • LA FEMME DU Vème de Pawel Pawlikoski **

    La Femme du Vème : photo

     La Femme du Vème : photo

    La Femme du Vème : photo

    La Femme du Vème : photo

    Tom Ricks est américain, professeur à l'université et romancier. A son arrivée à l'aéroport à Paris il explique au douanier qu'il vient s'installer définitivement en France pour s'occuper de sa fille. Mais dès qu'il se rend au domicile de son ex femme, elle appelle la police et l'empêche de voir l'enfant. Elle affirme qu'il peut être dangereux, violent et qu'il est sous le coup d'une injonction d'éloignement. Sauf qu'à nos yeux, Tom semble être tout ce qu'il y a de plus calme. Dans un bus, il se fait voler ses bagages et se retrouve sans un sou. On sent que pour lui c'est le début de la lose et d'une spirale infernale qui va le tirer irrémédiablement vers le bas. Il trouve un logement dans un hôtel minable et le patron lui retire son passeport jusqu'à ce qu'il puisse payer la chambre. Il lui propose également un travail : gardien de nuit dans un souterrain où ont lieu de mystérieux trafics ! Tom accepte. Il rencontre Margit belle, mystérieuse et sensuelle qui lui donne des rendez-vous dans un luxueux appartement, jamais avant 16 heures. Tout ce qui arrive à Tom semble être placé sous le signe de l'inconnu et de l'incertitude et tout ce qu'il fait l'enfonce un peu plus davantage.

    Tiré du roman éponyme de Douglas Kennedy, le film est aussi énigmatique et obscur que le livre. Mais en ayant lu l'un et vu l'autre, on peut parvenir à trouver les explications "logiques" au comportement parfois étrange de Tom. Et puis l'avantage du film, très fidèle au roman même s'il élude totalement la frénésie cinéphile du personnage, c'est évidemment l'interprétation. La "fameuse" femme du Vème est finalement plutôt inexistante bien que Kristin Scott Thomas l'anime de sa voluptueuse présence. Mais Ethan Hawke dans le rôle de Tom, totalement perdu et infiniment séduisant, fait qu'on suit son extravagant et inquiétant parcours sans le quitter un instant des yeux.

  • CONTRACORRIENTE de Javier Fuentes-Leon **(*)

    Contracorriente : photoContracorriente : photo  

     Contracorriente : photo

    A Cabo Blanco, petit village de pêcheurs péruvien, les traditions religieuses imprègnent le quotidien. Miguel a une vie bien réglée. Il semble être le collègue, le mari, le copain idéal. Mais Miguel a un secret inavouable et inconcevable dans cette partie du monde : il entretient une relation homosexuelle avec Santiago qui non seulement est marginal et boude ouvertement la religion, ce qui le rend doublement suspect aux yeux des villageois. Sa profession de peintre et photographe font de lui un mystère et il est souvent le centre des conversations du petit café sur la plage. Les deux hommes s'aiment en cachette et se retrouvent régulièrement dans une crique paradisiaque où ils vivent leur relation passionnée à l'abri des regards. Mais Santiago lassé de se cacher et d'assister au bonheur de Miguel qui sera prochainement papa, envisage de partir...

    Difficile de parler de ce film au thème ambitieux voire courageux sans rien révéler. Par ailleurs, une ambigüité au début du film m'a empêchée d'entrer en empathie avec Miguel et même de croire à la sincérité de son amour pour Santiago. Il faut dire que sa lâcheté et son hypocrisie ne le rendent guère sympathique.

    Néanmoins ce film interroge à plus d'un titre : comment des hommes peuvent-ils vivre leur homosexualité dans une société aussi machiste, traditionnaliste, supersticieuse et bigote où chacun est averti des moindres faits et gestes de son voisin ? Comment respecter ses engagements, être honnête envers les siens sans trahir ses sentiments ?

    Les paysages sublimes, la beauté de Santiago, la profondeur des sentiments, la beauté de Santiago, la simplicité de la vie des villageois, la beauté de Santiago, la part de mystère et de trouble distillée par l'arrivée d'un fantôme, la beauté de Santiago... sont les atouts indéniables et non négligeables de ce film qui vient de loin.*

    *Vous ai-je mentionné la beauté de Santiago (Manolo Cardona) ? Caliente no ?