Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'AMOUR DURE TROIS ANS de Frédéric Beigbeder °°°

L'Amour dure trois ans : photo Frédéric Beigbeder, Gaspard Proust, Joey Starr

Avant la fin du générique de début, Marc Marronnier tombe amoureux, est heureux, se marie puis divorce. La bonne nouvelle c'est que cela nous permet d'être débarrassé d'une non actrice exaspérante en moins de cinq minutes. Mais c'est à peu près la seule bonne nouvelle que j'ai à vous annoncer car le reste sera inversement proportionnel au petit bruit joyeux qui ouvre le film : celui d'un bouchon de champagne qu'on débouche. Notre Marc est à la fois critique littéraire et serial noceur noctambule. De son mariage raté il tire des généralités et décrète que l'amour dure trois ans. Il rédige  donc, tout en pataugeant dans son vomi, un roman qui sera refusé par deux grandes maisons d'édition et accepté par une troisième ah ah ah ! Evidemment toutes les femmes (sauf une) se ruent sur le livre qui devient un best-seller mais Marc désire rester incognito car il est tombé amoureux de la femme de son cousin, Alice (rencontrée lors de l'enterremment de sa grand-mère), et elle a détesté le livre. Mais c'est compter sans la roublardise de l'éditrice qui révèle l'identité de Marc. Du coup, Alice qui avait quitté son mari (je n'ai pas bien compris comment elle s'était laissé séduire... mais c'est un fait) pour Marc, quitte Marc et retrouve son mari à qui elle annonce qu'il a un micro pénis, ce qui est très désagréable. Entre autre...

Mais Marc a des amis ou des parents tout aussi puants, superficiels et indécis que lui. Un père (choix judicieux de Bernard Menez à qui Gaspard Proust ressemble comme deux gouttes d'eau) très fier d'être priapique à 70 ans avec sa jolie femme de 50 ans sa cadette, une mère féministe libérée (j'imagine) qui écrit des best-seller comme son fils, aux titres chic et choc "Je suis une mère célibataire et je vous emmerde" et méprise ses lectrices (ah la séance de signature !!!), un copain ex noceur qui se range auprès de sa compagne, une snobinette qui parle anglais parce que c'est plus... c'est plus quoi au fait, j'ai oublié ! Et toute une galerie de portraits de personnes qui gravitent plus ou moins dans le monde de la littérature, dans des appartements avec piscine intérieure, un verre d'alcool dans une main, une jolie fille à portée de l'autre. C'est consternant, exaspérant et surtout JAMAIS drôle. Et pourtant sont convoqués à intervalles réguliers : Shakespeare, Bukowski (pour le côté trash je suppose), Finkelkraut et j'en oublie, pour démontrer à quel point tous ces gens sont des intellectuels. Le pauvre Marc Levy s'en prend plein la tête pour pas un rond. Mais pour prouver que nous sommes finalement bel et bien dans le monde des bisounours, Marc Levy en personne apparaît à la fin du film avec la première femme de Marc l'actrice qui sert à rien. Le roman de Marc est refusé par de grands éditeurs parisiens, cela prouve à quel point Beigbeder est beau joueur. Il y a même de virulentes critiques de ce roman  preuve que Fredo n'a peur de rien et qu'il accepte même la critique. Et quelle mise en abîme !!!, imaginez que le personnage du film écrit un  livre qui s'appelle "L'amour dure trois ans" à l'intérieur du film qui s'appelle "L'amour dure trois ans" tiré d'un livre écrit par le réalisateur qui s'appelle... ouh j'en ai le vertige !

Que vous dire encore ! La bluette sentimentale ??? Sans intérêt et pas crédible pour deux sous. Comment imaginer que cette grande gigue de Louise Bourgoin qui pète la santé puisse tomber amoureuse d'un bonnet de nuit chétif et souffreteux tel que ce Marc/Gaspard ? Qui a fait croire à Gaspard Proust qu'il était acteur d'ailleurs ? Ce monde est cruel. Quant à Louise Bourgoin, elle est trop grande, trop belle, trop vivante pour un type qui va lui pourrir la vie par sa jalousie et son manque de confiance en lui. Il n'empêche que c'est une femme qui dit qu'Alice/Louise a un fort capital d'emmerdeuse ! Les femmes sont des emmerdeuses, c'est un fait indiscutable, c'est Beigbeder qui le dit. On croit rêver !

Le film est donc à l'opposé des légères petites bulles du breuvage haut de gamme qu'on entend pétiller dès l'ouverture : complètement patapouf, bête, prétentieux, snob, faussement intello mais vraiment misogyne. Cela dit si les femmes ne sont que des harpies nymphomanes et vulgaires, les garçons ne sont pas mieux servis tant ils sont repoussants d'immaturité et de couardise.

......................

Néanmoins, mais le film (où est le cinéma là dedans d'ailleurs ?) n'en est pas moins mauvais et ennuyeux pour autant, il y a Joey Starr ! Ce garçon est vraiment incroyable. Dans le rôle du copain, il semble être le seul à avoir un cerveau. Et, ô miracle, il réussit à TOUT faire passer : une allusion pédophile, un mariage homosexuel. C'est parce que je l'ai vu apparaître que je me suis décidée à ne pas quitter la salle avant la fin. Hélas il n'a que trois scènes trop courtes et le réalisateur a l'idée tout aussi absurde qu'inattendue (mais est-ce étonnant ?) d'interrompre celle où il chante avec Michel Legrand.

Commentaires

  • Je n'avais pas l'intention d'aller le voir, çà tombe bien ... tout comme je ne lis pas les livres du Monsieur, je le trouve insupportable (rencontré une fois à Paris, dans le quartier latin, s'assurant bien que tout le monde le regardait). Au moins, je commence la journée en rigolant de ton compte-rendu. Aujourd'hui je vais voir le Millenium américain.

  • Rien ne me donne envie d'y aller, même pas le chanteur de NTM. il me faudra pas mal d'années pour que rien que son nom ne soit pas un repoussoir pour moi. Désolée. Je sais que tout le monde n'en dit que du bien. mais quelques interviews vues il y a qq années n'ont pas encore été effacées de ma mémoire. Quant à Beigbeder, je ne le reconnaitrais même pas. Il n'est pas la seule "célébrité" à vérifier qu'on le regarde (j'ai déjà vu Robert Hossein (il y a 40 ans) et Jérôme Savary (il y a 20 ans) faire la même chose), et il rejoint les autres dans la médiocrité finalement.

  • Tout pareil (flemmardise aigüe ce matin...)

  • Aifelle : j'avoue que je n'ai rien lu non plus. Il faudrait que je raconte comme ce monsieur a perdu toute crédibilité à mes yeux...
    Mais là ce film ! C'est juste trop pas possible quoi pour faire court.

    Ed : "ces gens là" aiment qu'on les aime sinon ils ne se donneraient pas tout ce mal !

    zapette : c'est gentil d'être passée et d'avoir lu.

  • Je ne devrais jamais lire tes critiques avant d'aller voir un film! Surtout quand elles sont mauvaises (enfin pour le film, pas la critique). Les critiques dans la presse étaient plutôt élogieuses et ne me semblaient pas correspondre à la bande-annonce. J'irai le voir quand même, en souvenir d'une certaine émission...

  • Oh oui, raconte, raconte ....

  • Sandra M. : ben le truc c'est qu'il faut le voir pour le croire ! J'ai eu une conversation avec le directeur de mon Art and Try qui trouve ça d'une finesse incroyable alors que je trouve ça d'une vulgarité et d'une misogynie sans nom ! J'ai absolument tout détesté, sauf Louise Bourgoin (mais bon je me dis que pour accepter le premier rôle féminin... bref !) et Joey très Starr !

    Aifelle : alors voilà. Un jour que c'était la nuit, c'était l'époque où je regardais la télé. Fréd était invité à l'émission nuitesque de Ardisson que j'ai aimé, et puis plus et que je re-aime mais à dose homéopathique. Un type s'est pointé donc, c'était Frédéric Beigbeder et il a parlé d'un livre avec une passion telle que dès que le jour s'est levé j'ai foncé acheter le livre. Il était au bord des larmes en l'évoquant. Il en parlait tellement bien, il était tellement convaincant. C'était pour lui le chef d'oeuvre du XXème siècle et jamais un livre ne l'avait ému, transporté si loin, si haut...
    J'ai acheté le livre "Anthologie des apparitions" de Simon Liberati si tu veux savoir !
    Et c'est un des livres les plus mauvais que j'ai lus. Une horreur. Des petits bourgeois drogués, alcooliques, incestueux, prostitués passent leurs nuits, leur vie dans leur vomi. Bref, j'ai compris que ça raconte le "monde" que Beigbeder aime tant : celui où l'alcool, la prostitution, l'oisiveté, la drogue permettent aux gens de s'élever... car évidemment il y est aussi question de poètes maudits, incompris, de littérature... comme dans le film qui fait deux fois une citation de Shakespeare et se moque copieusement de Marc Lévy.
    Ah ce que ces gens sont beaux à regarder !!!
    Après avoir lu ce livre, je me suis dit que Frédéric et moi n'étions pas sur la même planète. Evidemment, je n'ai lu AUCUN de ses livres à lui. Mais j'ai vu 99 F que j'ai détesté.
    Et j'allais voir ce film ci sans a priori, au contraire car j'avais trouvé la bande annonce attirante. Et contrairement à ce qu'on croit... j'aime changer d'avis, j'aime être surprise et surtout apprécier quelqu'un que j'ai jadis mal compris.
    Ce n'est toujours pas le cas pour Beigbeder.
    J'ai appris aussi que Beigbeder le Liberati étaient les meilleurs amis du monde. Donc il y a sans doute des pauvres pommes comme moi qui se sont laissé convaincre et ont acheté ce livre. Il a même reçu un prix littéraire dont Beigbeder était le Président... Bref, tu vois dans quelles eaux on nage !

  • une bluette insipide et pas très romantique pour moi!(je viens de le voir)

  • C'est un tout petit monde qui tourne autour de son nombril, pas très glorieuse l'histoire en effet, renvoi d'ascenseur à tous les étages ... il ne va pas bien vieillir le Frédéric. Je fuis à toutes jambes cette littérature française glauque et creuse.

  • caro : je suis d'accord. Les amateurs de romantisme peuvent fuir.

    Aifelle : oui, qu'ils microchosment entre eux , il nous reste Agnès...

  • caro : je suis d'accord. Les amateurs de romantisme peuvent fuir.

    Aifelle : oui, qu'ils microchosment entre eux , il nous reste Agnès...

  • Ah super ça donne vraiment envie d aller le voir ...
    De toutes façons je n avais pas l intention d y alelr et tu me fais faire des économies hi hi
    mais c'est que le Joe sur la photo avec des dents normales, des cheveux normaux, une tenue normale
    il serait presque séduisant

  • Bien vu. Il l'est ! Bien filmé, bien bronzé, bien maquillé. Il est très séduisant !
    Le reste, beaucoup moins :-)

  • apart critiquer vous savez faire quoi?

  • Je fais très bien le boeuf bourguignon pourquoi ?

  • C'est le genre de film où je rigole dans la salle, pas grand chose me touche, puis passée la porte de sortie, Je l'ai déjà oublié...

Les commentaires sont fermés.