LE GRAND'TOUR de Jerôme Le Maire
FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY
A L'AVENTURE
Être ou de pas être… belge !
La « belgitude » est une identité nationale unique au monde ! Ce que le réalisateur du film « Le Grand’Tour » Jérôme Le Maire qui a rencontré le public à l’issue de la projection nous confirme. Il faut en effet avoir un grain de folie profondément enraciné en soi pour décider un jour de larguer les amarres, tout quitter et s’en aller sur les chemins à travers bois, vêtus de rouge de la tête aux pieds équipés d’instruments de musique de fanfare. C’est ce que décide un jour une bande de dix gamins tous plus barrés les uns que les autres de 35 à 45 ans qui à l’initiative de Vincent quittent leur village ardennais pour se rendre au « carnaval du monde » de Stavelot. Le voyage qui ne devait durer que quatre jours s’est finalement prolongé sur plusieurs mois. L’aventure festive très singulière s’est transformée en une histoire humaine unique, d’amitié, d’amour, d’intenses et profondes réflexions sur soi et sa place dans le monde. Le délire initial se charge peu à peu de mélancolie voire de métaphysique. Commencé dans le bruit et la fureur des instruments à percussion, copieusement arrosé de bière dès le réveil, rehaussé de toutes sortes de substances qui se fument et se sniffent, la folle équipée un peu sauvage évolue vers une forme de quête du silence. Le film qui offre mille occasions d’hurler de rire avance peu à peu vers une mélancolie inattendue et finit par serrer le cœur.
Jérôme Le Maire évoque ce tournage épopée de quatre années et ses 28 semaines de montage. Le but initial était d’aller de village en village ardennais et de participer à des fêtes avec cette fausse fanfare qui ne compte aucun musicien mais de joyeux lascars rarement à jeûn qui font du bruit avec des instruments. Le film se construisait peu à peu et les péripéties intervenaient au fur et à mesure du « voyage » passant imperceptiblement de l’univers potache, d’un grand « porte nawak » à la mélancolie. Le réalisateur avait en tête de faire un film sur la fête et la fin de la fête. Pourquoi fait-on la fête et jusqu’où aller ? Prendre son temps fut un luxe qui permit en outre de laisser libre court à la spontanéité et à l’improvisation. Et si aucun protagoniste du film n’était acteur au départ, certains le sont devenus en court de route. Néanmoins ce que préfère Jérôme Le Maire, ce sont justement les comédiens amateurs, dont on ne sent pas le « jeu » (« je » ?). C’est ce qui donne au film cette singularité qui semble surfer entre la réalité et la fiction sans qu’on en trouve souvent la frontière.
Le réalisateur insiste enfin sur le bonheur d’avoir des producteurs « barjots » qui ont permis au film d’engager une « tournée » comme un groupe de rock. L’équipe a donc circulé et redécouvert le pays en organisant des projections très particulières où les spectateurs participaient allègrement à la fête !
Jérôme Le Maire a depuis initié un nouveau projet et tourné un documentaire au Maroc, pays qu’il connaît bien. Il retrace l’arrivée de l’électricité dans un village marocain, l’attente et l’appréhension des villageois. Convaincus que nous sommes à présent de l’originalité et du non-conformisme du réalisateur, nous avons hâte de découvrir la façon dont il a traité cette nouvelle aventure humaine !
Commentaires
J'aime les belges et leur chocolat !
Tu as oublié leur jus de houblon,
Et leurs films déjantés !